L'administration des chiourmes a fixé trois types de rations alimentaires dépendant du travail effectué par le forçat:
La ration du forçat à la fatigue, par jour et par homme, se compose de:
La ration du forçat sans travail est identique mais le bagnard n'a pas de vin.
Les condamnés trop faméliques peuvent, sur demande de l'officier de santé du bagne et après accord du chirurgien en chef et du premier médecin en chef lors de leur revue annuelle, bénéficier d'un supplément de pain fixé au quart ou à la moitié de la ration ordinaire.
Lorsqu'il est devenu impropre à être consommé lors d'une autre campagne, l'avitaillement des navires militaires est déposé au magasin du bagne. Biscuits de mer, haricots, lard et fromages remplacent alors la ration habituelle. Ces extras restent exceptionnels; à titre d'exemple, les bagnards brestois, pour l'année 1851, n'auront eu droit qu'à 4 repas de fromage.
La ration administrative est, compte tenue de la dureté de certains travaux, bien inférieure aux besoins et un visiteur béotien peut distinguer les nouveaux arrivés des anciens au premier coup d'oeil.
Le bagne n'est pas totalement coupé du monde extérieur. Un certain nombre d'entrepreneurs privés, signant un contrat avec l'administration du bagne, peuvent tenir étal et vendre aux bagnards les produits prévus au contrat. Ce contrat peut être rompu unilatéralement à tout moment. Si toute vente d'alcool est strictement interdite, les forçats peuvent acheter du lait, chaud ou froid, des soupes carnées ou des plats réalisés avec les bas quartiers de viande comme poumons, foies, têtes.
Il est aussi possible d'y acheter du beurre, du lard, des fruits, poissons, etc...
Ces étals s'établissent au bout de chaque salle de sommeil.
< Un crime atroce au bagne de Brest >