L`'Héraldique est la Science des Armoiries et l'Écu d'Armes en est l'essence !
C'est par cette affirmation que nous vous proposons de découvrir quelques formes possibles de l'écu d'armes.
Contrairement aux lois héraldiques, fixées et rigides, la forme de l'Écu ne respecte aucune loi inflexible. Partout où cet Art s'exprima, les hérauts d'armes firent preuve d'une grande tolérance vis-vis des règles concernant la forme de l'écu d'armes.
Pour affirmer cette constatation, remarquons que l'écu d'une dame n'est pas sytématiquement ovalisé et nombre de dames utilisèrent une autre forme pour y asseoir leur blason. Il en est aussi pour les écclésiastiques qui utilisèrent l'Écu ancien, ou autre, sans que celà ne choque aucunement ni les héraldistes, ni les hérauts d'armes.
De même, certains porteurs, pour rappeler un berceau familial, peuvent utiliser un écu de type étranger à la région où ils résident.
Expliquer cette liberté dans le choix d'un écu d'armes nous impose sans doute de remonter à l'usage premier de l'écu. Instrument guerrier, il est libre dans ses formes mais se doit de respecter un cahier des charges minimum.
Le combattant de l'époque, s'il est assez riche pour s'équiper convenablement, se fait faire un écu - bouclier - qui ne doit être ni trop lourd, ni trop encombrant mais suffisamment solide pour subir les coups sans se briser au premier choc. S'il ne respecte pas un minimum de règles, il en devient inutilisable car trop encombrant ou trop lourd ou trop fragile.
Le combat rapproché ne permet pas une multiplication des formes.
Les types d'écus que nous vous présentons dans cette page sont donc d'usage habituel mais pas toujours respectés, ni par pays, ni par sexe ou condition sociale.
L'écu en bannière est module rectangulaire de 7 unités de large sur 8 de haut. Il sert d'étalon au dessin des autres types d'Écus. De cette bannière découlent tous les autres écus dont l'écu moderne. L'écu en bannière est aussi appelé écu de tournois.
Bannière échiquetée de sinople et d'argent
C'est le type d'écu que nous utilisons dans ces pages. Si son esthétique est séduisante, il pose parfois des problèmes dans le dessin des quartiers inférieurs. Cet écu dérive directement du type de bouclier utilisé à la grande époque de la Chevalerie.
Blason de Maurs, en Cantal
C'est la forme d'écu utilisé actuellement. Il se rapproche fortement de l'écu en bannière et se trouve dans tous les recueils héraldiques. Si sa forme permet un dessin aisé des quartiers inférieurs, il possède moins de puissance et de noblesse que l'écu français ancien.
Blason de Sant-Laorañs-Graeneg - Saint-Laurent-sur-Oust - en Morbihan
Ce type d'écu est utilisé en Espagne et Portugal. Sa partie inférieure est arrondie, contrairement à l'écu français ancien qui est pointue et servait à ficher l'écu dans le sol en cas de nécéssité. Vous retrouverez aussi ce type d'écu en pays flamand qui, en raison de leur longue appartenance à l'Espagne, fut influencée par ce pays.
Blason des Sohier, branche de Vermandois
Ce type d'écu est utilisé au Royaume-Uni. Il est identique à l'écu français ancien mais possède deux excroissantes triangulaires à l'angle dextre et sénestre du chef.
Blason du Royaume d'Angleterre
Ce type d'écu est utilisé dans la Confédération Helvétique. Il est identique à l'écu français ancien mais est équipé de deux échancrures symétriques par rapport à l'axe de partition.
Blason de la ville de Freiburg - Fribourg, Suisse
Ce type d'écu se retrouve largement utilisé dans les armoiries polonaises; les échancrures latérales servaient à passer la lance lors des charges.
Blason de la ville de Tarnòw - Tarnov, Pologne
Ce type d'écu se retrouve largement utilisé dans les armoiries italiennes ou liées à l'Italie. Sa forme caractéristique ne permet pas toujours de placer aisément certaines pièces du blason.
Blason de la Maison de Savoie
Les écus portés par les personnes du sexe féminin ou par les membres du clergé revêtaient des formes moins guerrières et, théoriquement, permettaient de déterminer le sexe - mariée ou non, ainsi que la vocation écclésiastique. Ces règles furent plus ou moins respectées - d'ailleurs plutôt moins que plus, et restèrent très libres d'usage.
L'écu est souvent de forme ovalisée ; cette règle étant peu stricte. Les armoriaux fourmillent de blasons féminins représentés sur un écu autre que cette forme ; le grand armorial de Charles d'Hozier en foisonne.
L'écu est de forme losangée et cette règle semble plus respectée que celle concernant les femmes.
Ils respectent les règles héraldiques et se caractérisent par les ornements extérieurs du blason.