■ Le boucher de Lyon: Deux femmes coupées en morceaux
Lyon, 8 janvier - À nos lecteurs de Cast
- Nos lecteurs connaissent déjà la lugubre découverte faite à Lyon, de deux corps de femmes coupées en morceaux.
Voici sur ce crime mystérieux quelques détails complémentaires:
Hier matin, les ouvriers sont retournés à la propriété du docteur Noak pour achever le curage de la pièce d'eau. En dépit d'une odeur répugnante, ils n'ont pas tardé à découvrir, sous une boue épaisse, deux paquets de toile soigneusement ficelés. M. Colin, chef de la sûreté, fit ouvrir ces funèbres ballots; l'un contenait un bras droit, l'autre une jambe gauche qui semblait appartenir au corps de l'une des femmes dont le cadavre est reconstitué à l'heure actuelle.
D'autres débris ont été trouvés.
Les deux têtes et tous les morceaux de corps ont été emportés à la Faculté de Médecine.
Le médecin légiste estime que l'une des victimes était une femme de soixante à soixante-dix ans dont le corps a séjourné plus d'un an dans l'eau. Le dépeçage des deux cadavres a été certainement fait par une main habile et expérimentée. Une tête fut déposée avec soin sur une des fenêtre de la maison Noack, de façon que les passants puissent l'examiner à l'aise, puis, de là, elle fut transportée à la morgue.
Cette exposition a permis à la fille et au gendre de la victime de la reconnaître formellement.
C'est une nommée Mme Catinot, laitière habitant 47 rue Dunoir à Lyon, qui avait disparu depuis un an environ.
Les recherches faites au moment de cette disparition ne donnèrent aucun résultat. La veuve Catinot passait pour avoir quelques économies.
Les recherches pour découvrir le coupable de cet assassinat se poursuivent. Des perquisitions ont été faites cette nuit dans une maison du chemin de Francheville proche de la propriété Noack.
L'OUEST ÉCLAIR - 10 janvier 1901
< Le dénouement de cette affaire à Châteaulin >
La presse du passé est passionnante !
Regorgeant d'anecdotes ou de faits-divers, parfois croustillante, souvent sordide, parfois amusante, elle nous permet de ressentir la manière de pensée de nos aïeux, de ceux qui ont vécu en cette commune, en ce territoire, de ceux qui l'ont fait vivre et que nous visitons.
La presse passée redonne vie aux simples citoyens, à ces gens qui n'auront jamais nom en livres d'histoire.
Il est plaisant d'y voir l'évolution des importances: en 1900, le commissaire fait une enquête pour un vol de jambon.
La violence est importante: violences ménagères ou non sont courantes, violences villageoises, banditisme ou non aussi ; les comptes se règlent à coups de poings, de bâtons ou autres armes.
Les cuites sont monnaie courante et pas exclusives de certaines régions: nombre de nos aïeux - ayant sans doute très soif, picolent sec !
Un prix spécial devrait être décerné à certains journalistes de cette presse ancienne: les coupures concernant les cuites et amendes en découlant sont parfois d'un humour extraordinaire.
Nous ne pouvons que vous conseiller de lire et acheter la Presse: vous la ferez vivre et imprimerez l'Histoire !