Leurs opérations portaient des noms poétiques...
Ils les dénommaient L'Aigle, La Fête des Moissons, La Flûte Enchantée, La Sorcellerie d'Hiver ou La Fièvre des Marais pour les plus importantes. Elles portaient de beaux noms de code mais signifiaient massacres, exterminations, bûchers humains et bestialité la plus abjecte - mais ce mot n'est pas approprié car les animaux ne commettent de tels actes...
Dès le 16 septembre 1941, ordonnance N° 004870/42, Keitel, commandant en chef de la Wehrmacht, écrivait: La vie humaine dans les pays concernés n'a dans la plupart des cas aucune valeur...
Goering, en août 1942, ordonnait: Il faut prendre tout ce qui est possible. En même temps, cela ne m’importe absolument pas si vous me dites que les habitants des régions occupées meurent de faim. Laissez-les mourir, tant que les Allemands vivront...
Sloutsk sera parmi les premières villes d'URSS, actuellement de Biélorussie, à subir les atrocités allemandes. Le jour de leur arrivée, le 5 juillet 1941, les allemands massacrent une centaine de juifs ; Sloutsk compte alors approximativement 17.000 habitants de religion hébraïque ; ceci incluant les réfugiés arrivés de Pologne et ce même chiffre étant à minima.
Les 27 et 28 octobre 1941, aidés de leurs spadassins lituaniens, les allemands extermineront entre 5.000 et 8.000 habitants - juifs en immense majorité, de manière sauvage, cruelle et inhumaine ; la machine à exterminer était déja prête et tout était planifié.
Quelques jours après la prise de Sloutsk, en juillet 1941, les autorités allemandes ont commencé à recenser les résidents pour certifier leurs passeports. Des agents recenseurs ont visité chaque maison et enregistré les habitants: hommes, femmes et enfants. Ils réalisaient des cartes mentionnant le sexe, l'âge et la spécialité. Ceci fait, chaque juif recevait deux étoiles jaunes ; l'une devait être portée sur le dos et l'autre sur la poitrine ; toutes les deux sur les vêtements extérieurs.
Cette étape terminée, un certain nombre de juifs - artisans et spécialistes, furent autorisés à rester dans leur maison ; les autres furent déportés dans un ghetto ; nous connaissons leur destin.
Dirigées par Heinrich Karl, commissaire régional allemand, les actions systématiques d'extermination débutent dès l'automne 41. De petits groupes de juifs, classés inaptes au travail, sont emmenés hors de la ville vers Gorevakha, puis assassinés dans des fosses creusées par les prisonniers soviétiques devenus esclaves des allemands ; leur camp de concentration est situé rue K. Liebknecht - Lat: 53.012331 - Lon: 27.536977. Capturant des otages dans le ghetto, les allemands les rançonnent, laissant quelques temps aux familles pour réunir or et argent ; si la somme ne pouvait être réunie à temps, ils exécutaient les kidnappés. Le fruit des spoliations était partagé entre assassins ou stocké dans une bâtisse du ghetto.
En 1941, le ghetto de Sloutsk était divisé en deux parties: la première partie recevait les juifs aptes au travail ; la seconde les personnes classées inaptes. En octobre 1941, les allemands vinrent rafler 500 personnes dans le ghetto - ils capturèrent principalement les plus âgés. Les chargeant dans des camions, ils affirmèrent les engager pour aller ramasser des pommes de terre.
Ils furent exterminés à Gorevakha.
Le 27 octobre au matin - nous sommes encore en 1941, les lituaniens, 12° bataillon de police arrive à Sloutsk pour débarrasser la ville de ses habitants de religion juive ; ils le feront en 2 jours ; délai qui leur a été donné par les décisionnaires allemands.
Ils sont commandés par un certain Антанас Импулявичюс - Antanas Impulevicius, toujours décoré de l'Ordre du Grand-Duc de Lituanie Gediminas.
Né le 28 janvier 1907 à Panevėžys, Lituanie alors Empire Russe, mort tranquillement dans son lit le 4 décembre 1970 dans des USA qui refuseront toujours de l'extrader vers l'URSS, Impulevicius, le boucher de Minsk, et son bataillon extermineront, immoleront, décapiteront, massacreront plus de 46.000 personnes: juifs, biélorusses, russes et autres. Se réfugiant en Allemagne en 44, il fuiera vers les USA qui le recycleront et refuseront systématiquement de l'extrader vers l'URSS qui l'a condamné pour crimes de guerre.
Цвии Кацнельсон - Tsviya Katsnelson, ancienne prisonnière mineure du ghetto de Minsk, affirme que le garant du boucher de Minsk était Valdas Adamkus, futur président lituanien - 2004-2009 ; un autre recyclé par...
Ce 27 octobre au matin, les lituaniens se mettent au travail malgré la demande de Heinrich Karl qui souhaitait retarder l'opération pour mieux la préparer. Les fosses ont été creusées par les prisonniers soviétiques, esclaves eux aussi des allemands. Les exterminateurs du 12° bataillon lituanien sont d'une telle cruauté que Heinrich Karl le signale dans son rapport. Il écrit:
- Je dois admettre avec regret que les actions des Lituaniens frôlaient le sadisme. La ville entière avait l’air terrifiante. Avec une cruauté indescriptible, les Lituaniens du bataillon de police chassèrent les Juifs de leurs maisons. Des coups de feu ont été entendus dans toute la ville et des montagnes de cadavres sont apparues dans certaines rues. Avant le meurtre, les Juifs étaient brutalement battus avec tout ce qu'ils pouvaient : avec des bâtons, des tuyaux en caoutchouc, des crosses de fusil, n'épargnant ni les femmes ni les enfants... Il faut noter que pendant l'action, les soldats du bataillon de police ont volé non seulement les Juifs, mais aussi les maisons de nombreux Biélorusses ont été pillées. Ils ont pris tout ce qui pouvait être utile : chaussures, cuir, tissus, or et autres objets de valeur. Selon les récits des soldats, ils ont littéralement arraché les bagues des doigts de leurs victimes ainsi que la peau. Même l'entrepôt dans lequel étaient stockés les biens des institutions civiles a été pillé...
Les lituaniens, pour économiser les balles, tueront les enfants à coups de crosse ou les enterreront vivants.
Le 28, ils continuent leur massacre puis quittent la ville dans la nuit pour Baranocitchy.
< Février 1943... >