Sloutsk R.

Victimes et Héros

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■ Victimes et Héros

Comme dans toute période sombre de l'Histoire Humaine, il existe des lumières ne permettant pas d'abyssalement désespérer du genre humain.

Le ghetto de Sloutsk vit nombre considérable de victimes et peu de survivants ; il vit aussi des Héros: Hommes et Femmes, Justes parmi les Justes, qui, au péril de leur vie et de celle de leurs familles, aideront, cacheront, protègeront les damnés...

Les sanglantes orgies nazies, ne seront pas faits de diables mais d'hommes bien réels dont le destin, surprenant, interroge sur ce qui fut appelé dénazification



Sloutsk R.

slutski-belarus

  • FrançaisSloutsk R.
  • Population86 234
    Gentilé
  • Superficie1 821,06 km²
  • Densité47.35 /km²
  • Latitude27° 33 '6" N°
    Longitude53° 2 '40" E°
  • Latitude27.551635°
    Longitude53.027877°
  • Sloutsk R.20 pages


Rue Bric et Brac

⌘ Victimes et Héros


Ici, 17.000 noms à minima

Les allemands et leurs complices, lors de leurs joyeux masssacres, auront réinstallé - hypocrite langage dissimulant leurs exterminations, l'ensemble des habitants du ghetto de Sloutsk, sauf quelques rares survivants.

Ces sanglantes et tragiques pages verront multiples intervenants que nous avons divisé en trois groupes:

Chaque groupe voit certainement des zones grises: la victime qui, hier, collaborait pour sauver sa peau ; aujourd'hui ; un héros, mais hier ou demain devenant salaud.

Chez les bourreaux ? Que des salauds !

◎ Les victimes

Il nous est impossible de citer les noms et prénoms des victimes. Si les allemands ont fait dresser des listes à leur arrivée à Sloutsk en 1941, il nous a été impossible de les retrouver ou retrouver leur lieu d'archivage ; quelques part en Biélorussie probablement ou, autre et plus probable possibilité, elles furent détruites par les allemands soucieux de cacher leurs crimes. Cette liste comporterait sans doute plus de 17.000 noms.

Il existe une page avec quelques noms collectés auprès des habitants survivant de la ville de Sloutsk. Elle est conservée au Yad Vashem, centre mémoriel de la Shoah à Jérusalem.

◎ Les héros

Même si, comme dans toute occupation, il existe des collabos, nombreux furent les biélorusses à aider leurs concitoyens ; ils furent plusieurs centaines à Sloutsk.

Cette aide demandant le plus grand secret, très peu de noms sont parvenus jusqu'à nous. Nombre de ces hommes et femmes justes et humains payèrent de leurs vies ces engagements contre l'allemand ; leurs noms ont majoritairement disparu dans l'oubli de l'Histoire comme celui des prisonniers exterminés.

Fénya Kostyukevitch - Фене Костюкевич, était un de ces sauveurs.
Originaire d'un petit village - Varkovitchi, célibataire, elle travaillait et vivait dans la famille Schmerkovitch. Girsh Yudelevitch Schmerkovitch devenu veuf avant guerre, Fenya, alors cinquantenaire, resta attachée à la famille et devint comme mère pour les enfants. Lors de l'arrivée des allemands, Girsh Yudelevitch et son fils se cachèrent dans une cave secrète creusée sous la maison ; ils y resteront les trois longues années d'occupation allemande.

Blonde et typée slave aux yeux gris, Dora, la fille, resta vivre dans la maison avec Fénya qui, au péril permanent de sa vie, s'occupa, protégea et alimenta toute la famille pendant les années sous sanglant joug allemand. C'est aussi avec beaucoup d'émotion que Dora, devenue vieille et alors toujours vivant à Sloutsk, raconta que Fénya, alors à l'Église avec elle, lui passa sa Croix autour du cou ; ceci la sauvant d'une mort certaine. À la Libération, père et fils sortiront de leur cachette ; le fils mourra le jour même d'insolation. Nous étions le 30 juin 1944 et l'Armée Rouge libérait la ville.
Fénya restera vivre dans cette maison jusqu'à son décès.

Mogilevets était policier affecté à la porte du ghetto.
La mère de Boris Falevitch, survivant, le connaissait car son défunt mari l'avait aidé dans des moments difficiles. Mogilevets proposa son aide, les prévenant avant les rafles et les laissant sortir. Il les fit entrer dans une caserne de travail n'ayant vu aucune mortelle intrusion allemande ; mais cela arriva lors de la liquidation du ghetto. De même, lors des massacres du 27 octobre 41, Mogilevets fera entrer le jeune Boris dans la caserne des ouvriers, le sauvant ainsi d'une mort certaine. Plus tard, alors que sa famille fut exterminée le 17 octobre, Boris et sa mère pourront rejoindre les partisans grâce à l'aide de Varvara Chernitskaya, habitante du village d'Ulanovo.

Grâce à l'aide des partisans, une douzaine de prisonniers arriveront à échapper au funeste destin planifié. Citons aussi les habitants du village de Seryaga qui cacheront plusieurs femmes de religion juive.

Bien que cela se passe à Kaunas, lituanie, citons aussi Chiune Sugihara, trop méconnu consul du Japon à Kaunas qui, désobéissant aux ordres de Tokyo, délivrera plus de 3.500 visas de transit à des juifs de cette ville et , ainsi, les sauvant de morts atroces.

Honneur aux Hommes et Femmes Justes !

< Bourreaux, et maintenant héros lituaniens >