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Saransk
Un peu d'histoire

САРАНСК

САРАНСК
( SARANSK )
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🎲 ⤇ Qui est mort pour nous ?

Saransk

■ Tranche d'`histoire

Le 22 juin 1941, les sanguinaires hordes nazies se jettent sur l'URSS pour la dépecer et y mener les politiques d'extermination que l'on connaît et, malheureusement, que l'on oublie beaucoup.

Alors que les peuples d'URSS, toujours dans la tourmente post-révolutionnaire, sont victimes des purges - ici staliniennes et inhérentes aux révolutions, les Soviétiques vont se lever comme un seul homme pour défendre leur pays, leurs familles, leur culture et leurs valeurs.

À travers ces pages, découvrons quelques-uns de ces hommes et femmes de Mordovie, Soviétiques qui lutteront pour notre Humanité, pour l'Avenir de nos Enfants et pour la Paix.

< 1941-1945: Régiments de Mordovie >



Saransk

Saransk
  • Français: Saransk
  • Erzya: Саранош
    ( эрзянь кель )
  • Russe: Саранск
  • Population: 343 767
    Gentilé:
  • Superficie: 81,00 km²
    Densité: 4244.04 /km²
  • Latitude: 54°11'53" N
    Longitude: 45°11'11" E
  • Latitude: 54.181331" N
    Longitude: 45.186275
saransk-russia-5
Saransk: Matin d'hiver

⌘ La Guerre Sacrée, 1941-1945

Ce 22 juin 1941, les troupes allemandes nazies déferlent sur la jeune Union Soviétique.

Arrogants, se croyant supérieurs, ils sont suivis par les Einsatzgruppen, troupes d'extermination allemandes chargées d'épuration et n'arrêtant leurs massacres que par fatigue ; ils furent d'ailleurs aidés joyeusement par certains ayant commencé à massacrer avant l'arrivée des allemands: ukrainiens - surtout de l'ouest et baltes qui, entre autre, participeront vigoureusement à ces génocides - exemple: Yaroslav Hunka au Canada.

Ce triste constat concernant baltes et ukrainiens, ne doit surtout pas faire oublier que moult baltes et ukrainiens firent Honneur à leurs peuples en s'enrôlant dans les rangs de l'Armée Rouge ; ceux qui firent ce choix méritent Respect et Mémoire.

Bien vite, les allemands apprendront de leur vie que les soviétiques sont d'un acier qu'ils ne soupçonnaient pas.

Saransk verra 18.000 de ses hommes et femmes partir au front pendant que l'arrière se lancera dans un effort de guerre considérable.

Guerre Sacrée !
Saluons nos Héros !

Григорий
Капитан Григорий Фёдорович Имайкин
Capitaine Grigory Fédorovith Imaïkin
  • Hommes et femmes mobilisées ou engagés: 18.000
  • Morts ou disparus: 8.000
  • Population en 1939: 42.000

Saransk ne sera jamais occupée par les nazis ou leurs alliés et, même pendant les périodes les plus difficiles de la Guerre Sacrée, la ville sera à 500-600 km de la ligne de front.

Cette guerre provoqua un traumatisme profond comme chez tous les Peuples de Russie. Les citoyens en ressentent toujours douloureuse blessure et profond traumatisme et si vous séjournez à Saransk, vous entendrez certainement parler du Bosquet de la Mémoire - un bosquet de bouleaux, qui fut planté en 1984 pour le 40° anniversaire de la Victoire sur les nazis par les jeunes du Komsomol et les Vétérans de cette guerre terrible. Ce bois est signe de gratitude des générations montantes envers les anciens qui sacrifièrent leur vie pour que, par leur Mort, les autres européens puissent vivre Libres et en Paix.

◎ Les Héros de L'Union Soviétique

La guerre verra 7 habitants de Saransk honorés du titre de Héros de l'Union Soviétique. Leurs noms nous sont connus ; ils étaient tous natifs de Saransk ou du district de Saransk sauf l'un d'entre eux. Il s'agit de

  • Виктор Николаевич Бобков - Viktor Nikolaevitch Bobkov
    18 ans - mort le 17 octobre 1944, caporal
  • Владимир Игнатьевич Стрельченко - Vladimir Ignatievitch Strelchenko
    mort le 19 septembre 1982, lieutenant-colonel
  • Борис Михайлович Зайцев - Boris Mikhaïlovitch Zaïtsev
    né à Atyashevo, mort le 2 mars 1983, colonel
  • Пётр Иванович Орлов - Piotr Ivanovitch Orlov
    né dans le village de Taneevka, aujourd'hui dans la ville, mort le 3 avril 1945 lors d'un combat aérien, lieutenant supérieur dans l'Armée Rouge
  • Василий Иванович Корнишин - Vasily Ivanovitch Kornishin
    né dans le village de Boulgakovo, aujourd'hui dans la ville, mort le 18 juillet 1944 lors d'un combat au corps à corps dans le village de Semyonovka en Biélorussie, soldat dans l'Armée Rouge
  • Константин Алексеевич Карачков - Konstantin Alexeïevitch Karachkov
    né dans le village de Nikolaeva, aujourd'hui dans la ville, mort le 2 juin 1997 à Saransk, soldat dans l'Armée Rouge
  • Александр Иванович Перегудин - Alexandre Ivanovitch Périégoudine
    né dans le village de Taneevka, aujourd'hui dans la ville, mort le 24 novembre 1994, Khabarovsk, Extrême-Orient russe, sergent des gardes dans l'Armée Rouge
  • Валентин Сергеевич Шелимов - Valentine Sergueïevitch Chelimov
    né à Saransk et mort dans cette ville le 26 novembre 1991, sergent junior dans la 59° Compagnie de Reconnaissance des Gardes Séparés de l'Armée Rouge

◎ Tout pour le Front, tout pour la Victoire

L'effort réalisé par les Citoyens de la Ville de Saransk fut physique: les travailleurs n'hésitaient pas à multiplier les heures et assurent de 12 à 18 heures de travail par jour.

L'effort fut aussi financier car les Citoyens versèrent:

  • 4.000.000 ₽ au Fond de Défense
  • 523.000 ₽ au Fond d'Aide aux Familles et Soldats de 1° ligne
  • 62.000 ₽ au Fond pour les Orphelins

L'élan patriotique est spontané, sincère et, par idéologie ou propagande anti-soviétique, y chercher quelques pressions staliniennes serait injustice: les habitants sont volontaires et agissent sincèrement pour la Défense de leur Patrie.

Plusieurs lettres sont arrivées jusqu'à nous et nous pourrons citer celle écrite par Zorin, artiste du Peuple de la RSS de Mordovie qui envoie 2.000 ₽ accompagné de cette lettre:

- Brûlant d'un désir patriotique d'aider ma Patrie Socialiste à l'époque de la Guerre Sacrée, mais n'étant pas en mesure d'exterminer physiquement l'ennemi insidieux au front avec nos vaillants soldats, j'apporte mes économies de travail d'un montant de 2.000 Roubles au fonds de notre héroïque Armée Rouge.

Les travailleurs de Saransk, pendant la guerre, ont collecté 8 millions de roubles pour la construction en août 1941 de l'usine mécanique de Saransk. Ainsi les citoyens enverront des colis aux soldats pour 5.000.000 ₽ ; ils contiennent vêtements chauds, nourriture, tabac...

Saransk
La Priboye - Прибой
L'équivalent de nos Troupes

◎ Les Lettres

À la guerre, le soldat du monde entier attend les lettres avec espoir ; la lettre est un lien avec le monde normal, avec la famille, avec l'Espoir, avec la Vie.

Comme partout, les familles écrivent au soldat, au père, au fils, au frère, à l'oncle qui est à la guerre. Pour certains, ils recevaient des lettres de leur marraine de guerre. Comme partout en temps de guerre, la correspondance explose et plusieurs lettres sont arrivées jusqu'à nous ; ainsi celle écrite par une femme habitant la Rue Sovietskaya, N°43. Elle écrit:

Battez l'ennemi juré comme nos ancêtres, pères et frères l'ont battu. Effacez-le de la surface de la terre et confirmez une fois de plus la Gloire Victorieuse de l'Armée Rouge. Détruisez l'ennemi au front et, nous sommes des travailleuses, des femmes au foyer, maison numéro 43, Saransk, nous promettons de vous aider dans votre travail ici, à l'arrière ../..

◎ L'arrière tient !

Les horaires sont lourds et, émulation aidant, tous essayent de se surpasser dans le colossal effort de guerre des citoyens soviétiques. On travaille à rythme soutenu 12 à 18 heures par jour, et si on peut, si la fatigue est surmontable, on fait des heures supplémentaires sans salaire ajouté ; le travailleur s'arrête s'il est fourbu !

Le soldat a des besoins simples: avoir les pieds au sec et à manger, un peu de chaleur, un encadrement fiable et stimulant, des nouvelles régulières des siens. Il doit aussi manger à sa faim et savoir que l'arrière a bon moral, que l'arrière ne l'abandonne pas.

L'arrière soviétique - et ceci pour l'immense majorité des soviétiques, fit preuve d'une volonté d'acier. Le soldat soviétique ne s'en battit qu'avec plus de courage et bien vite, les allemands, arrogants, se rendirent compte que le soldat soviétique n'était pas ce sous-homme dont ils avaient certitude. Le soldat tiendra et ira au combat avec volonté ; si l'arrière faiblit, les combattants le feront aussi.
L'arrière tint le cap sans faiblir !

◎ Les usines

  • Usine N° 583
    L'actuelle Usine Mécanique, produisait des pièces pour munitions: fusibles pour obus, détonateurs de mines, grenades à plomb...
  • Usine N° 618
    L'actuelle Usine Elektrovypryamitel, produit des redresseurs à mercure ; ils servent à la construction des chargeurs de batteries pour les radios de l'Armée.
  • La manufacture des tabacs
    Elle produit du tabac brun à rouler
  • Promartels
    C'est une usine produisant des bottes en feutre, des manteaux en peau de mouton, des traîneaux, des crosses de fusils, des skis, des caisses pour obus et autres munitions.
  • L'Usine Textile
    Elle taille des redingotes, des tuniques, des uniformes.
  • La base militaire N° 62
    L'Armée Rouge y a installé des bancs d'optique. Ils y réparent et construisent tous types d'instruments d'optique à usage militaire. Les projecteurs qu'ils produisent seront de la bataille de Berlin.
  • La Corderie
    Elle réalise cordes, ficelles et tous types de liens possibles.
  • La Conserverie
    Elle produit du lait concentré et des viandes en conserves. Entre 1941 et 1945, cette usine produira plus de 40 millions de boites pour l'Armée.
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Un Kara-Kym en 1941

◎ Le rationnement

Le 23 août 1941, soit 2 mois après le début de l'attaque nazie, le Conseil des commissaires du peuple de la République socialiste soviétique autonome de Mordovie signe un décret validant un système de cartes de rationnement qui sera appliqué dès le 1° septembre 41 et concernent le pain, le sucre et ces confiseries dont les soviétiques sont friands.

La ration de pain journalière va de 400 grammes à 800 grammes suivant la pénibilité de l'emploi.

◎ Les hôpitaux d'évacuation

Les hôpitaux d'évacuation ouvrent dès l'été 1941. La ville en comptera 6 pour 15.800 lits. Médecins, infirmières bénévoles ou rémunérées, soignants, aides-soignants, personnel d'entretien, employés à la logistique et toutes les personnes impliquées se dépensent sans compter pour soigner, aider et assister les soldats blessés.

En avril 1945, lors de la fermeture de l'établissement, le chef de l'hôpital N°4662 de Saransk, s'adressant au personnel, soldats et autres, pouvait leur affirmer sans flagornerie ni mensonge que depuis plus de trois ans, l'hôpital a bien fonctionné. Il a été mis presque une division de personnes en service. Cette caractéristique, donnée par le travail médical de l'hôpital d'évacuation N°4662, peut être appliquée en toute confiance à tous les hôpitaux d'évacuation de Saransk..

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Des Kara-Kym actuellement
  • Hôpital d'Évacuation N°3051
    Il occupait le bâtiment de l'Institut Pédagogique A.I.Polezhaev et la Maison de la Presse sur la Studentcheskaya ulitsa ; actuelle Université Pédagogique Evsevieva
  • Hôpital d'Évacuation N°3052
    Il occupait le bâtiment de l'Hôpital Républicain et de l'École N°1 ; actuelle école N°9 à l'angle de la Républikanskaya ulitsa et de la Moskovskaya ulitsa
  • Hôpital d'Évacuation N°4662
    Il occupait le bâtiment de l'hôtel Central
  • Hôpital d'Évacuation N°1314
  • L'École d'obstétrique
  • L'École N° 12

◎ Les réfugiés

Les horreurs de l'invasion allemande et leurs massacres virent de multiples soviétiques évacués vers l'Est.

Saransk et ses habitants accueilleront, nourriront et hébergeront 3.770 personnes évacuées dont 3.000 orphelins provenant des régions occidentales du pays ; le dévouement et affection que marquèrent le personnel de ces orphelinats fut remarqué et multiples enfants y recréèrent une sorte de nouvelle famille. De nombreux enfants furent aussi adoptés et retrouvèrent ainsi un cercle familial.

Nous avons retrouvé trace de 2 orphelinats à Saransk:

  • L'orphelinat N° 1
    Il était situé au N°1 de la rue Kirova
  • L'orphelinat N° 33
    Il reste connu sous le nom d'orphelinat Possopsky et était situé à Possop, alors village rural et actuellement quartier de Saransk.

◎ Le soutien après la Libération

Le boche écrasé, la reconstruction s'imposa dans les villes libérées. Tout était ravagé, détruit, explosé et les populations, du moins les rares qui survécurent aux allemands, se trouvaient dans un état de dénuement total. Pour mémoire et avoir idée des ravages germaniques, souvenons-nous de la Biélorussie qui, en 3 ans, verra 25% de sa population massacrée: hommes, femmes enfants de tous âges. Il en est de même pour toutes régions russes occupées.

Les saranskais feront encore un immense effort et apporteront toute l'assistance qu'il leur est possible de réaliser.

Nous avons gardé quelques archives de ces envois vers:

  • Glomel ⤇ 450 articles d'équipement ménager, livres, vêtements, chaussures, 16 têtes de bétail collectées dans les kolkhozes et sovkhozes de la République.
  • Roslavl ⤇ 13 wagons de produits divers dont cadeaux, mitaines, moufles et gants, habits pour enfants ; tous confectionnés et réalisés dans ce but.
  • Stalingrad ⤇ 100.000 ₽ sont collectés et envoyés pour la reconstruction de ce qui deviendra notre Volgograd et 62.000 ₽ sont envoyés pour les orphelins de la ville.

◎ Le 9 mai 1945

Ce jour de Victoire vit manifestation colossale à Saransk.
Plus de 20.000 personnes défilèrent dans la ville, en colonnes, soldats victorieux et travailleurs du Front Intérieur mélangés dans une joie et liesse généralisée.
La bête immonde était terrassée et les Soviétiques espéraient enfin pouvoir marcher vers un avenir pacifié.
За Победа !

◎ L'après-guerre

La ville, en 1945, couvrant une superficie de 15 km², avait terriblement souffert des 4 années de guerre. Les habitants de Saransk se retrouvent face à un immense chantier. Les années de guerre imposant effort pour la Victoire, les infrastructures et patrimoines communaux, délaissés, sont en piteux état.

  • Les chaussées ⤇ Les rues représentaient alors 58 km dont 19 km pavées ; le reste étant des pistes ⤇ 50% est à refaire
  • Les trottoirs ⤇ Les trottoirs asphaltés faisaient 9.6 km de longueur ; 8.6 autres kilomètres étaient des trottoirs en bois. ⤇ 70 % est à refaire
  • Les ponts ⤇ 23 ponts sont en bois ; 21 autres ponts sont en dur ⤇ Tous sont à refaire
  • Les bains publics ⤇ Il en existe 2 ; chacun pouvant accueillir 150 personnes à la fois ⤇ Tous sont à réparer
  • L'hôtel central ⤇ Il avait une capacité de 500 lits ⤇ Rénovation totale et obligatoire
  • Habitat ⤇ 16 bâtiments résidentiels, soit 8.870 m² ⤇ Réparations urgentes
  • Eau publique ⤇ Elle représente 16 km de conduites et 23 bornes-fontaines ⤇ 8 à remplacer dans l'urgence
  • Réseau électrique ⤇ 53 kilomètres de réseau existe. Il est dans un état déplorable ⤇ 18 km sont à refaire au plus vite

En cet après-guerre immédiat, la tâche est colossale mais, la Paix est arrivée, les habitants de la République s'attellent à la reconstruction ; ils ne savent pas encore, plongés dans cette Joie de la Victoire que les américains déclencheront la Guerre Froide dès 1947 avec leur volonté d'endiguement et d'hégémonie...

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