■ Simple distraction
Guimaec, 2 janvier - Dans un petit village de Bretagne, vivait en paix et parfaitement uni un vieux couple, modèle des mariages passés, présents et à venir. S'aidant à supporter leurs infirmités, mari et femme, attendaient la mort sans crainte ; ils avaient même fait l'acquisition de deux cercueils identiquement semblables. La ménagère, sans préjugé, se servait de ces deux cercueils comme d'une armoire pour serrer les fruits.
Le mois dernier le mari étant venu à mourir, elle vida l'un des deux pour y placer son pauvre défunt, puis se livra toute entière à sa douleur. Les funérailles eurent lieu en assez grande pompe, suivant le désir du défunt, chants, cierges, prières, rien n'y manqua.
Quelques jours après ce triste événement, la veuve inconsolable, mais femme d'ordre avant tout, voulant se rendre compte de l'état de conservation des poires et des pruneaux contenus dans le cercueil restant, trouva... le cadavre de son mari.
Les porteurs s'étaient trompés. On dut recommencer les funérailles.
LE FINISTÈRE - Samedi 4 janvier 1873 - 15 centimes
La presse du passé est passionnante !
Regorgeant d'anecdotes ou de faits-divers, parfois croustillante, souvent sordide, parfois amusante, elle nous permet de ressentir la manière de pensée de nos aïeux, de ceux qui ont vécu en cette commune, en ce territoire, de ceux qui l'ont fait vivre et que nous visitons.
La presse passée redonne vie aux simples citoyens, à ces gens qui n'auront jamais nom en livres d'histoire.
Il est plaisant d'y voir l'évolution des importances: en 1900, le commissaire fait une enquête pour un vol de jambon.
La violence est importante: violences ménagères ou non sont courantes, violences villageoises, banditisme ou non aussi ; les comptes se règlent à coups de poings, de bâtons ou autres armes.
Les cuites sont monnaie courante et pas exclusives de certaines régions: nombre de nos aïeux - ayant sans doute très soif, picolent sec !
Un prix spécial devrait être décerné à certains journalistes de cette presse ancienne: les coupures concernant les cuites et amendes en découlant sont parfois d'un humour extraordinaire.
Nous ne pouvons que vous conseiller de lire et acheter la Presse: vous la ferez vivre et imprimerez l'Histoire !