Pendant le carême, autrefois, à Goulien, il était us d'aller récolter des berniques, aussi appelées patelles, évidemment quand la marée était basse.
Un soir, un chat avait suivi son maître pour, lui aussi, faire une bonne partie de pêche.
Trouvant une bernique, soulevée dans l'attente du flux, le chat se mit à la lécher mais le mollusque se colla immédiatement contre la roche, coinçant puissamment la langue du chat entre roche et coquille. Hurlant de douleur, le chat se mit à appeler son maître:
— Me eo ! Me eo ! - C'est moi ! C'est moi !
— Piv ? Qui ?, répondit l'homme.
— Me eo ! miaulait piteusement le chat.
Jetant un regard autour de lui et ne voyant personne, le maître se sauva à toutes jambes, croyant qu'un noyé revenait pour l'appeler aussi dans la mort. Le chat se voyant abandonné demanda pitié à la bernique:
— J'entends le flot qui vient, je sens la mer qui mouille mon poil. Laisse-moi retourner en paix avec mon maître. Mar Plij - s'il te plait !
Mais la bernique tint bon et, le lendemain, on trouva le pauvre chat noyé et pendu par la langue.
Nous vous laisserons tirer profit de cette histoire et en comprendre la morale.