■ Mortelle chute en montagne
Chaudun, 14 janvier - Le corps de M. Chabre a été retrouvé à Chaudun, la tête fracassée, une épaule et une jambe brisées. Le malheureux a été tué sur le coup dans une chute sur les rochers. Ses camarades et ses deux frères ont surmonté de grandes difficultés pour le ramener à son domicile. Pendant 4 heures, ils ont marché dans un mètre de neige, portant le brancard sur leurs épaules, et ont franchi quatre cols. L'inhumation de Chabre a eu lieu ce matin à Gap. Chabre avait 24 ans ; il venait de terminer son service militaire.
LA CROIX - 15 janvier 1901
■ Décret du maire
Gap, 10 juillet - Le maire de la ville de Gap a pris un arrêté réglementaire dans lequel on remarque la disposition suivante: « Les bouchers ne pourront donner pour surpoids ou soquet ni foie, ni tête, ni jambe, ni pied, ni fressure, ni os non adhérent au morceau principal ou à l'un des morceaux principaux qui seront sur la balance. Le surpoids ou soquet ne pourra pas excéder un hectogramme sur un kilogramme (c'est-à-dire le dixième du morceau principal). »
On ne sait pas vraiment où s'arrêteront MM. les bouchers !
Pour peu que leur industrie soit encouragée, ils se feront marchands de dominos. Si vous achetez une livre de viande, non seulement on vous donne les os inhérents à cette viande, ce qui est trop juste, mais on y ajoute en sus un ossement étranger et suspect, appelé réjouissance, probablement à cause de l'allégresse que cause au boucher cette mauvaise plaisanterie faite à la pratique.
Une dame de nos amies nous racontait, l'autre jour, que, ayant eu la patience de mettre de côté, pendant un an, les os qu'elle achetait et payait comme excellente viande, il s'en est trouvé une quantité suffisante pour construire un charmant petit rocher artificiel à sa maison de campagne.
LE FIGARO - 16 juillet 1854
■ Naissances multiples à Gap
Gap, 13 décembre - Une femme de Gap, Marie Aucocq, âgée de vingt-huit ans, a donné le jour à quatre enfants, deux garçons et deux filles.
LE PETIT JOURNAL - 16 décembre 1897
■ Inauguration de la cathédrale de Gap
Gap, 20 septembre - Demain 22 septembre sera inaugurée la nouvelle cathédrale de Gap. Il y aura juste 20 ans que l'ancienne a été quittée; on inaugura, en effet, la cathédrale provisoire au mois de septembre 1866, comme on va célébrer dans la nouvelle la Saint-Arnoux de 1895.
Ce matin, Mgr l'évêque de Gap, assisté de Mgr l'évêque de Digne, a procédé aux cérémonies purement rituelles de la consécration.
Demain, outre ces deux prélats, Gap sera encore honoré de la présence du métropolitain, Mgr Gouthe-Souiard, archevêque d'Aix, et de Mgr l'évêque de Tarentaise, qui fera le discours d'inauguration; toutes les autorités civiles et militaires sont invitées.
LA CROIX - 22 septembre 1895
■ Orages dévastateurs
Gap, 28 juillet - Mardi dernier vers six heures du soir un orage d'une extrême violence a éclaté sur notre département. Pendant près d'une heure le tonnerre roulait avec éclat pendant que tombait une pluie torrentielle mêlée de grêle qui a causé quelgues dégâts aux récoltes. La foudre a incendié un village de la Vallée du Valgodemar appelé Chaussendents ; maisons et récoltes ont brûlé, plongeant dans la misère une dizaine de familles. À La Fressinouse près Gap, une femme Jouglard qui portait un parapluie à son mari a été foudroyée.
LE PETIT JOURNAL - 1° août 1890
La presse du passé est passionnante !
Regorgeant d'anecdotes ou de faits-divers, parfois croustillante, souvent sordide, parfois amusante, elle nous permet de ressentir la manière de pensée de nos aïeux, de ceux qui ont vécu en cette commune, en ce territoire, de ceux qui l'ont fait vivre et que nous visitons.
La presse passée redonne vie aux simples citoyens, à ces gens qui n'auront jamais nom en livres d'histoire.
Il est plaisant d'y voir l'évolution des importances: en 1900, le commissaire fait une enquête pour un vol de jambon.
La violence est importante: violences ménagères ou non sont courantes, violences villageoises, banditisme ou non aussi ; les comptes se règlent à coups de poings, de bâtons ou autres armes.
Les cuites sont monnaie courante et pas exclusives de certaines régions: nombre de nos aïeux - ayant sans doute très soif, picolent sec !
Un prix spécial devrait être décerné à certains journalistes de cette presse ancienne: les coupures concernant les cuites et amendes en découlant sont parfois d'un humour extraordinaire.
Nous ne pouvons que vous conseiller de lire et acheter la Presse: vous la ferez vivre et imprimerez l'Histoire !