Aubessagne, lors de la création de la nouvelle commune, était en concurrence avec d'autres noms possibles, néo-toponymes particulièrement tristes et limités. Les élus ont fait choix de revitaliser l'ancien nom de Chauffayer et ils ont eu raison.
Ce toponyme, passionnant, était aussi le nom du mandement incluant la commune actuelle et celle des Costes.
Nous retrouvons un Alba sanea en l'an 1135 dans les archives du Monastère de Durbon. Les archives du Monastère de Bertheaume nous donne indication identique pour l'année 1293. Aubessagne signifierait Blanc marais ; le toponyme Le Marais, tout proche confirmant cette interprétation.
S'il est tentant de penser au blanc avec sens de couleur, nous pencherions ici, pour ce toponyme celtique, au sens de saint, sanctifié ; en breton et langues celtiques, le mot blanc - gwen en breton, ayant toujours et aussi gardé ce sens.
La sanctification par les peuples celtiques de certains lieux marécageux - et pas tous - nous permet une remarque sur Ana, ou Dana pour un de ses alias les plus connus. Ana, déesse celte, est la protectrice des vivants, des morts et des lieux humides. Ana est la mère de tous les Dieux du Panthéon Celtique et donc aussi une déesse de la fertilité. Nous noterons que le marais, chez les celtes et peuples du nord européens, est un lieu de passage entre le monde visible - celui du vivant, et le monde invisible - celui des morts ; c'est un lieu où l'eau et la terre se lient, où l'un est l'autre et réciproquement, une porte liant deux mondes.
Une visite au Yeun Elez en Bretagne, présenté comme portes de l'Enfer avec la christianisation mais, anciennement, porte séparant deux mondes qui ne sont opposés est interessant. Ce culte et respect très forts en monde celtique pour Ana, la vraie, expliquerait aussi le culte important pour Sainte Anne en Bretagne contemporaine.