⌘ Turin: Étymologies et toponymes
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◎ Toponymes communaux
- Bardonèche - Bardoneschia
Bardonecchia en italien, Barduneice en occitan, Bardonecia en piémontais, et Bardonnèche en français, est attesté à la fin du IX° siècle sous la forme Bardonisca, toponyme que nous retrouvons en l'an 1001 sous la forme Bardisca puis, pour l'année 1148 en Bardonesca.
Il semblerait que ce toponyme dérive du nom des Lombards, peuple germanique ayant envahit la région et venant des rives de la Baltique et du suffixe latin -iscus désignant une ethnie, ou peuple.
- Césane-Torinésé - Cesana-Torinese
Cesana-Torinese, en français Césane, Cesana en piémontais et en occitan, que nous retrouvons en l'an 1039 et 1078 sous la forme Sesana, puis sous une forme plutôt stable en 1057, 1137, 12265, et 1224, à quelques minimes variantes orthographiques près. C'est le 21 décembre 1862 que Cesana devient Cesana-Torinese.
Il semblerait que ce toponyme dérive du gentilice Caesius
- Clavières - Las Clavieras
- Exillès - IsIya
- Oulx - Ours
- Salbertrand - Salbeltrand
Salbertrand, Salbeltrand en vivaro-alpin, est attesté pour la première fois en 1001 sous la forme Sala Bertani ; il se trouve cité dans une charte impériale d'Otton III° signée le 31 juillet 1001.
En 1029, nous retrouvons ce toponyme sous la forme Salabertani.
- Sauze d'Oulx - Lo sauze
- Sauze di Cesana - Lo Grand Sause
- Sestrière - Sestrieras
- Susa - Susa
- Turin - Türin
Turin en français, Torino en italien, Türin en piémontais, tire son nom de la population des Taurins, peuple celtique occupant les lieux dès l'Antiquité et cités dès le III° siècle avant JC.
Certains toponymistes font dériver ce toponyme d'un mot celtique Taur - montagne mais son éloignement du Bre - montagne celtique habituel nous ferait plus pencher vers un radical ligure qui laisse donc ce toponyme toujours plein d'interrogations.
⌘ Nos toponymes
Datant souvent des temps les plus anciens, images de l'Histoire, de ses hommes, de leurs langues, nos toponymes sont reflets de l'occupation des territoires par les civilisations qui se succèdent.
L'immense majorité de nos toponymes datent des temps les plus anciens, parfois du néolithique ou de la période préceltique, notamment les oronymes et hydronymes. Ils sont aussi légions à avoir été créés lors des grands défrichements qui ont fait naitre nos paysages, nos hameaux, nos villages et communes actuelles. Images de l'Histoire, de ses hommes et de leurs langues, plusieurs strates linguistiques y sont visibles.
Déplorons les néo-toponymes passe-partout, tristesse effrayante, déprimante et appliqués sans réflexion à des lieux chargés de si belle histoire. Combien de Kerlouano devenus Semaine des quatre jeudis, pour citer une commune bretonne au riche passé ; combien de nouvelles communes aux noms à faire pleurer pierres et monuments ; simple plaidoyer pour nos toponymes, si riches, si beaux, si maltraités par facilité intellectuelle.
Il n'y a pas si longtemps, champs, prés et lieux, si petits soient-ils, avaient un nom: un microtoponyme définissant ce lieu avec précision et fort riche d'information. Ces noms, avec une modernité toponymique, se perdent dans l'oubli. Nous tentons de les inscrire quand découverts et localisés fiablement.