Marcel Pierret, après avoir été un soldat sans histoire particulière, engagé volontaire, refuse de sortir de sa tranchée et en connaît les conséquences. Il nous a semblé important de rapporter les jours qui précèdent et suivent ce 15 juin 1915. Bien sûr, il s'agit d'une accumulation de tensions lourdes, douloureuses, de morts, de tripes et de terribles étripailles.
Un jour, l'homme craque...
Les unités du régiment quittent successivement le cantonnement d'Attichy à 3 heures du matin pour se rendre au bivouac dans le Parc d'Offémont. Départ du capitaine Mercier pour le 318° RI.
À 16 heures, le régiment est alerté. L'ennemi se prépare à attaquer. Les bataillons quittent successivement le bivouac pour aller prendre place dans les tranchées du secteur du 264° RI qu'ils ont pour mission de renforcer.
Dans la soirée, le régiment a à soutenir une violente contre-attaque de l'ennemi. Dans la nuit, il attaque à la baïonnette et reprend une partie de tranchée un instant perdue.
Le régiment assiste à une série d'attaques et de contre-attaques où il conserve l'avantage ; il est soumis à un violent bombardement de la part des allemands. Il se maintient dans les tranchées et coopère à la mise en état de défenses des boyaux et des tranchées comprises dans les combats précédents.
Le régiment se trouve dans la même situation que la veille. Dans la nuit du 15 au 16 règne une grande activité. Nous attaquons au petit jour avec succès. Le régiment coopère à la prise d'un nouvel élément de tranchée et, pendant cette action,il est fait plus de 80 prisonniers allemands. Le régiment reste toute la nuit sur le terrain conquis et les hommes repoussent les allemands à coups de grenades. C'est un corps à corps constant. Le bombardement de nos tranchées ne diminue pas d'intensité et, malgré les pertes sérieuses que nous subissons, les hommes restent stoïquement à leur place de combat.
Pendant ces trois journées, nous avons cinq officiers blessés, trois assez grièvement. Le lieutenant Patoux, les sous-lieutenants Cahoreau et Robin ; deux très légèrement, les sous-lieutenant Maillard et Maugin ; ces deux derniers restent à leur poste.
Nos pertes sont, pour la même période, de 273 sous-officiers, caporaux et soldats blessés ; 72 sous-officiers caporaux et soldats tués ; 9 sous-officiers, caporaux et soldats disparus.
Le régiment quitte ses positions dans la tranchée pour le bivouac du Parc d'Offémont, ravin de l'Ile.
Le régiment reste au bivouac dans la parc d'Offémont. Quelques hommes, sous la conduite d'un sous-officier, vont couper des bois dans la forêt de Laigne pour confectionner des chevaux de frise.
Arrivée d'un détachement de renfort venant du 9° bataillon du 151° RI à Retheuil composé de 12 sergents, 20 caporaux et 300 soldats.
Promotion du Commandant Rose au grade de Lieutenant-Colonel.
Remarque: Le 265° RI était surnommé le Régiment Rose