Quimper: Les vitraux de la cathédrale. Superbes...
■ Vol avec effraction
Quimper, 3 janvier - Des malfaiteurs se sont introduits, dans la nuit du 24 au 25 dans le bureau de tabacs appartenant à M. Bourgeois et situé au coin de la place Terre-au-Duc et de la rue qui longe le Steir pour aller rejoindre le Pont-Médard. Ils ont pénétré d'abord dans la salle à manger par une croisée. Ils sont entrés, après de nouvelles effractions, dans le bureau de tabacs. Le tiroir de la caisse n'étant pas fermé à clef, ils se sont emparés d'une somme de 25 francs environ.
Les voisins ni les gens de la maison n'ont rien entendu. On recherche les voleurs.
Le Courrier du Finistère, samedi 4 janvier 1896
■ Arrestations
Quimper, 3 janvier - Le nommé Tanguy, François, tailleur de pierres, qui a reconnu avoir volé, il y a un mois environ, une bouteille de liqueur dans un débit, a été écroué. D'autres individus ont été appelés au bureau de police, et notamment une bande de mauvais garnements sur lesquels planent des soupçons.
L'enquête, à laquelle se livre avec un zèle si louable le commissaire de police, a amené l'arrestation d'un jeune repris de justice, Pennec. L'enquête a établi deux abus de confiance au préjudice du sieur S... et une dizaine de filouteries d'aliments. Cet individu, sorti d'une maison de correction, il y a quatre mois, a déjà subi depuis deux condamnations. II veut sans doute se procurer pour l'hiver un logement à bon compte.
Le Courrier du Finistère, samedi 4 janvier 1896
■ Arrestations
Quimper, 3 janvier - Cette même enquête au sujet des vols, a permis d'établir que le nommé Tanguy, soupçonné du vol commis chez M, Bourgeois, avait, il y a un mois, soustrait de la boisson dans un débit. Deux individus, qui l'ont aidé à absorber cette boisson, ont été déférés au parquet. Ce sont les nommés Le Grand, Corentin, et Ligavant.
Le Courrier du Finistère, samedi 4 janvier 1896
■ Glorieuse victime de l'expédition de Madagascar
Quimper, 3 janvier - Au nécrologe de ses enfants morts pour la Patrie, notre ville doit ajouter le nom de Vincent Morvan, dont l'honorable famille habite Quimper. Ce brave jeune homme, engagé volontaire, n'avait pas 20 ans. Il a succombé en revenant de Madagascar.
Nos lecteurs diront une prière pour ce digne Breton, dont les restes reposent, avec tant d'autres, hélas, au fond de l'Océan.
Le Courrier du Finistère, samedi 4 janvier 1896
■ Personnage dangereux
Quimper, 3 janvier - Un individu, se disant anarchiste, provoquait, le 28 décembre, M Daniélou, maître boucher à Quimper. Il entra même dans la boucherie en brandissant un couteau. Il se dirigea ensuite vers la rue Astor et voulut entrer dans l'auberge Quintin, il cria à deux femmes qui stationnaient devant la porte de lui faire place, menaçant de les éventrer. Arrêté, cet individu a été reconnu pour un nommé Jean-Pierre Guillou, âgé de 22 ans, garçon boulanger, dont l'existence, depuis quatre mois, est des plus problématiques.
Le Courrier du Finistère, samedi 4 janvier 1896
■ Trop malin
Quimper, 3 janvier - Un nommé Plohé Jean-Louis, âgé de 20 ans, né à Edern, Se disant maréchal-ferrant, a été surpris près d'un poulailler appartenant à M. Ponté, surveillant l'Hospice des Aliénés. Arrêté par M. Ponté lui-même et conduit devant le commissaire de police, cet individu a simulé l'idiotisme. Il sera poursuivi pour tentative de vol et vagabondage.
Le Courrier du Finistère, samedi 4 janvier 1896
La presse du passé est passionnante !
Regorgeant d'anecdotes ou de faits-divers, parfois croustillante, souvent sordide, parfois amusante, elle nous permet de ressentir la manière de pensée de nos aïeux, de ceux qui ont vécu en cette commune, en ce territoire, de ceux qui l'ont fait vivre et que nous visitons.
La presse passée redonne vie aux simples citoyens, à ces gens qui n'auront jamais nom en livres d'histoire.
Il est plaisant d'y voir l'évolution des importances: en 1900, le commissaire fait une enquête pour un vol de jambon.
La violence est importante: violences ménagères ou non sont courantes, violences villageoises, banditisme ou non aussi ; les comptes se règlent à coups de poings, de bâtons ou autres armes.
Les cuites sont monnaie courante et pas exclusives de certaines régions: nombre de nos aïeux - ayant sans doute très soif, picolent sec !
Un prix spécial devrait être décerné à certains journalistes de cette presse ancienne: les coupures concernant les cuites et amendes en découlant sont parfois d'un humour extraordinaire.
Nous ne pouvons que vous conseiller de lire et acheter la Presse: vous la ferez vivre et imprimerez l'Histoire !
