■ Nos courses
Nice, 2 janvier - Malgré la ladrerie de la municipalité qui, on s'en souvient, a eu l'esprit de réduire sa subvention, les courses du Var seront cette année très brillantes.
De nombreux chevaux, parmi lesquels plusieurs vainqueurs des hippodromes parisiens, ont été engagés.
Si nous en croyons les informations qui nous parviennent, les principales écuries viendront prendre part à nos courses.
M. Camille Blanc a déjà envoyé quatre chevaux et M. Vidal un. Ces magnifiques bêtes, très connues sur le turf, ont été logées dans une écurie du Pont-Magnan, d'où elles seront conduites tous les matins par leur entraineur sur la piste du Var.
Cyclamen, Fanal, Mentor, Tamaris, Pérou, Sérénade et Wandering-Kate, appartenant à M. P. Dervillé, sont partis hier de Chantilly, en route pour Nice.
LE PETIT NICOIS - 04 janvier 1887
■ L'horloge du port
Nice, 2 janvier - Tous les habitants de ce quartier se plaignent que l'horloge installée en haut du clocher de l'Eglise ne marque jamais l'heure véritable mais bat la prétentaine pendant des semaines entières, tantôt s'arrêtant pendant une journée, tantôt marchant au hasard. Il est à remarquer que jamais nous n'avons si mal eu l'heure comme depuis le jour où nos édiles ont voté un crédit spécial pour l'installation des horloges publiques.
L'ÉCLAIREUR - 03 janvier 1885
■ Le Prince Méliton
Nice, 30 décembre - C'est certainement une figure intéressante que ce prince authentique, issu d'une riche famille de Géorgie, dont le père est colonel de gendarmerie de l'Empire Russe, alors que d'autres de ses parents remplissent de hautes fonctions à la cour du tsar et qui vient, à bout de ressources, de se constituer prisonnier à Nice.
Le prince Meliton a tout abandonné honneurs, richesses, pour lutter dans les rangs du parti nihiliste contre l'autocratie russe. Né en 1866, il étudiait la physique et les mathématiques à l'Université de Saint-Pétersbourg lorsqu'il fut arrêté sous l'accusation de complicité dans l'affaire de l'assassinat du chef-adjoint du district d'Ozourgueté. Interné à Simféropol, puis à Odéssa, il parvint à s'enfuir en 1885 et gagna Constantinople, d'où il vint à Paris pour reprendre ses études.
Ses ressources étaient très restreintes il parvint néanmoins à être reçu au cours de M. Frémy. Il travaillait avec acharnement lorsque l'assassinat du général Séliverstof survint.
On se souvient qu'à cette époque la police de Paris, à la recherche du meurtrier du général arrêta quelques réfugiés politiques russes. Victor Nakachidzée fut la cause involontaire de ces arrestations. C'est lui qui, par ses achats de produits chimiques dans plusieurs maisons de commerce mit la police sur la piste des affiliés. Une dernière commande, celle d'un tube en verre de forme spéciale dont il apportait le dessin décida un commerçant à faire au commissaire de police la déclaration qui amena la découverte des dangereuses occupations auxquelles se livraient les nihilistes résidant à Paris.
Le prince Meliton est grand, sa chevelure est blonde. D'un tempérament nerveux, irritable et très soupçonneux, il est d'une susceptibilité extrême. Il fréquentait peu le monde et menait une vie d'ascète.
LA PRESSE - Samedi 02 janvier 1893
■ Mariage en bicyclette à Nice
Nice, 20 juillet - Un cortège d'une trentaine de bicyclistes, hommes et femmes, en grand tralala, pénétrait l'autre jour dans la cour de la mairie de Nice et y faisait une énorme sensation.
M. François M., employé des Postes et Télégraphes qui allait convoler en justes noces avec Mlle Appolonie G., avait eu l'idée de venir se présenter en cet équipage devant l'officier de l'état civil, avec ses témoins et ses invités.
L'arrivée de ce cortège excentrique fut salué d'applaudissements et de cris divers. Leurs machines soigneusement garées dans la cour de la mairie, les sportsmen et sportswomen improvisés pénétraient en jupes courtes et pantalons retroussés dans la salle des mariages, où l'adjoint au maire, procéda à l'union des conjoints.
La cérémonie terminée, toute la noce enfourcha de nouveau les machines et pédala joyeusement vers le restaurant où était servi un plantureux repas.
LE PETIT JOURNAL ILLUSTRÉ - 25 juillet 1909
■ Une nouvelle à répandre
Le bureau de Presse de Nice est en train de devenir légendaire par sa naïveté et son inutilité. Les employés qui le composent, occupés à dépouiller des centaines de feuilles absolument inconnues, négligent la partie essentielle de leur besogne, qui est de faire de la publicité au dehors.
Voilà huit jours que le roi du Wurtemberg a choisi une villa au boulevard Carabacel pour y passer l'hiver. Le bureau de la Presse s'est bien gardé de faire annoncer dans les grands journaux français et étrangers cette nouvelle qui était de nature à rassurer les timorés et à confondre les médisants. Les employés du bureau de la Presse de Nice coûtent donc 13.500 Francs par an, pour ne rien faire.
L'ÉCLAIREUR - 1° novembre 1884
■ Bal au théâtre impérial de Nice
Nice, 30 janvier - Un magnifique bal a eu lieu, le 13 janvier, au théâtre impérial, au profit de plusieurs établissements de charité de cette ville.
La salle, splendidement décorée, était remplie, dès neuf heures, par toute la société de Nice et par la colonie étrangère, si nombreuse et si brillante cette année.
On y remarquait S. A. le prince Stirbey, SS. AA. le prince et la princesse de Pufbus, le comte de Taubenheim, grand-écuyer de S. M. le roi de Wurtemberg; le baron de Jeetze, général-major, chambellan de S. M. le roi de Bavière le baron et la baronne de Rothschild, de Naples; le prince Comitini, Leroux, députés au Corps législatif; M. le préfet des Alpes-Maritimes, M. le maire de la ville de Nice, etc., etc.
Après le quadrille d'honneur, dans lequel avaient voulu figurer toutes les dames patronnesses, une quête a été faite par Mme Gavinin, comtesse Orsini, baronne de Rothschild, baronne Vigier (Sophie Cruvelli). Delanoff et Blumer. Cette quête a produit 3,023 francs.
Le prix des billets placés et des loges s'était déjà élevé à 9,859 fr. La somme totale est donc de 12,873 francs.
Toute la population de Nice est heureuse de reconnaître l'empressement avec lequel ses hôtes d'hier contribuent au soulagement des classes nécessiteuses. On prépare plusieurs concerts de bienfaisance dans lesquels doivent se faire entendre des artistes de premier ordre.
LE PETIT JOURNAL - 31 janvier 1863
La presse du passé est passionnante !
Regorgeant d'anecdotes ou de faits-divers, parfois croustillante, souvent sordide, parfois amusante, elle nous permet de ressentir la manière de pensée de nos aïeux, de ceux qui ont vécu en cette commune, en ce territoire, de ceux qui l'ont fait vivre et que nous visitons.
La presse passée redonne vie aux simples citoyens, à ces gens qui n'auront jamais nom en livres d'histoire.
Il est plaisant d'y voir l'évolution des importances: en 1900, le commissaire fait une enquête pour un vol de jambon.
La violence est importante: violences ménagères ou non sont courantes, violences villageoises, banditisme ou non aussi ; les comptes se règlent à coups de poings, de bâtons ou autres armes.
Les cuites sont monnaie courante et pas exclusives de certaines régions: nombre de nos aïeux - ayant sans doute très soif, picolent sec !
Un prix spécial devrait être décerné à certains journalistes de cette presse ancienne: les coupures concernant les cuites et amendes en découlant sont parfois d'un humour extraordinaire.
Nous ne pouvons que vous conseiller de lire et acheter la Presse: vous la ferez vivre et imprimerez l'Histoire !