⟾ Le département
Le département de Mayotte, localement Maoré, est le dernier-né des départements français. Le nom de l'île dans sa forme française semble provenir du swahili Mayotte - la mort que l'on retrouve en arabe avec Mawuti.
Pourquoi un tel toponyme ?
La description de Mayotte réalisée par Louis Langlois en 1872 explique parfaitement les raisons de ce toponyme.
⟾ Les langues locales: Le Shimaoré est la langue majoritaire parlée sur l'île.
Les langues locales parlées dans le département de Mayotte sont, à l'image du peuplement de l'île, influencées par des origines de peuplement malgache - approximativement 30% de la population de dialecte malgache - et bantoue qui voit dans les îles des Comores ses limites orientales extrêmes. Le dialecte malgache n'a été étudié que récemment. C'est le seul dialecte malgache parlé hors de la grande terre.
Le Shimahoré est une langue du groupe linguistique bantou qui est parlée par approximativement 70% de la population mahoraise. Cette langue connait de multiples similitudes avec des langues comme le Makua, parlé en Afrique orientale, le Shona, parlé au Mozambique, et, cela peut être étonnant, avec les langue kikongo et Lingala, langues parlées en Angola et Congo.
Si le Français est la langue officielle de Mayotte, l'Arabe, langue religieuse d'une île musulmane, revêt d'un usage courant pour tout ce qui a trait à la religion ou revêt un caractère religieux ; les petits mahorais apprennent d'ailleurs à lire et écrire cette langue dès l'âge de 3 ans dans les école coraniques.
Datant souvent des temps les plus anciens, images de l'Histoire, de ses hommes, de leurs langues, nos toponymes sont reflets de l'occupation des territoires par les civilisations qui se succèdent.
L'immense majorité de nos toponymes datent des temps les plus anciens, parfois du néolithique ou de la période préceltique, notamment les oronymes et hydronymes. Ils sont aussi légions à avoir été créés lors des grands défrichements qui ont fait naitre nos paysages, nos hameaux, nos villages et communes actuelles. Images de l'Histoire, de ses hommes et de leurs langues, plusieurs strates linguistiques y sont visibles.
Déplorons les néo-toponymes passe-partout, tristesse effrayante, déprimante et appliqués sans réflexion à des lieux chargés de si belle histoire. Combien de Kerlouano devenus Semaine des quatre jeudis, pour citer une commune bretonne au riche passé ; combien de nouvelles communes aux noms à faire pleurer pierres et monuments ; simple plaidoyer pour nos toponymes, si riches, si beaux, si maltraités par facilité intellectuelle.
Il n'y a pas si longtemps, champs, prés et lieux, si petits soient-ils, avaient un nom: un microtoponyme définissant ce lieu avec précision et fort riche d'information. Ces noms, avec une modernité toponymique, se perdent dans l'oubli. Nous tentons de les inscrire quand découverts et localisés fiablement.