■ Traînée sur 200 mètres
Massiac, 25 septembre - Marie Veissière et sa fille, de Murat, département de Cantal, montées sur un cheval, eurent la curiosité de voir passer le chemin de fer. Effrayé par le bruit du sifflet de la locomotive, le cheval fit un écart et désarçonna les deux femmes. Malheureusement, le pied de la mère resta engagé dans l'étrier.
Le cheval, dit l'Impartial du Cantal, prit sa course, entraînant avec lui la malheureuse Marie Veissière, dont le corps labourait la route, tournoyait, battait les jambes du cheval et était piétiné par lui.
Après avoir parcouru la moitié de la rue du Faubourg, l'animal fit brusquement volte-face et s'engagea sur la route de Massiac, traînant toujours à sa suite la malheureuse, qu'on avait peine à reconnaître pour une créature humaine, tant son corps était couvert de sang et de boue.
Enfin, après une course effrénée de 200 mètres environ parcourus par le cheval, on put parvenir à l'arrêter et l'on put se rendre compte des horribles tortures qu'avait dû endurer la femme Veissière.
Complètement nu, son corps déchiré et en lambeaux, ne présentait qu'une plaie.
LE PETIT JOURNAL - 10 août 1869
La presse du passé est passionnante !
Regorgeant d'anecdotes ou de faits-divers, parfois croustillante, souvent sordide, parfois amusante, elle nous permet de ressentir la manière de pensée de nos aïeux, de ceux qui ont vécu en cette commune, en ce territoire, de ceux qui l'ont fait vivre et que nous visitons.
La presse passée redonne vie aux simples citoyens, à ces gens qui n'auront jamais nom en livres d'histoire.
Il est plaisant d'y voir l'évolution des importances: en 1900, le commissaire fait une enquête pour un vol de jambon.
La violence est importante: violences ménagères ou non sont courantes, violences villageoises, banditisme ou non aussi ; les comptes se règlent à coups de poings, de bâtons ou autres armes.
Les cuites sont monnaie courante et pas exclusives de certaines régions: nombre de nos aïeux - ayant sans doute très soif, picolent sec !
Un prix spécial devrait être décerné à certains journalistes de cette presse ancienne: les coupures concernant les cuites et amendes en découlant sont parfois d'un humour extraordinaire.
Nous ne pouvons que vous conseiller de lire et acheter la Presse: vous la ferez vivre et imprimerez l'Histoire !