■ Contre le Choléra
Le Pouvoir de Marie, de Valence, raconte ce trait du vénérable et bien regretté M.Blain, ancien supérieur de la Mission et vicaire général de Valence.
C'était en 1854, M. Blain était alors curé de Lus-la-Croix-Haute, paroisse qui fut décimée par le choléra. Le fléau faisait rage, et pendant trois semaines, ni le curé ni son vicaire n'avaient eu un moment de repos; quelques heures suffisaient pour avoir raison de la plus forte constitution.
M. Blain, appelé en toute hâte auprès d'un cholérique, part, pendant la nuit, portant au malade le Saint Viatique et l'Extrême-Onction ; il était accompagné de son vicaire. La rapidité du mal et l'éloignement faisaient un devoir de hâter l'administration! des derniers sacrements.
Après l'avoir confessé, M. Blain donna la la Sainte Communion au malade, qui fut pris un instant après de vomissements violents. Les saintes espèces furent rejetées. Sans s'émouvoir, M. Blain reprit la sainte Hostie dans cette mare de détritus et l'absorba lui-même.
Se tournant alors vers son vicaire, dont l'émotion était visible, il lui dit: Eh bien, mon ami, tu as peut-être peur du choléra !
Il faut le traiter comme on traite les lâches, le braver, c'est en avoir raison.
Ce fait a été raconté par ce vicaire lui-même, M. le chanoine Rouy, décédé dernièrement, curé de Montmeyran.
LA CROIX - 05 janvier 1899
La presse du passé est passionnante !
Regorgeant d'anecdotes ou de faits-divers, parfois croustillante, souvent sordide, parfois amusante, elle nous permet de ressentir la manière de pensée de nos aïeux, de ceux qui ont vécu en cette commune, en ce territoire, de ceux qui l'ont fait vivre et que nous visitons.
La presse passée redonne vie aux simples citoyens, à ces gens qui n'auront jamais nom en livres d'histoire.
Il est plaisant d'y voir l'évolution des importances: en 1900, le commissaire fait une enquête pour un vol de jambon.
La violence est importante: violences ménagères ou non sont courantes, violences villageoises, banditisme ou non aussi ; les comptes se règlent à coups de poings, de bâtons ou autres armes.
Les cuites sont monnaie courante et pas exclusives de certaines régions: nombre de nos aïeux - ayant sans doute très soif, picolent sec !
Un prix spécial devrait être décerné à certains journalistes de cette presse ancienne: les coupures concernant les cuites et amendes en découlant sont parfois d'un humour extraordinaire.
Nous ne pouvons que vous conseiller de lire et acheter la Presse: vous la ferez vivre et imprimerez l'Histoire !