■ Attaque nocturne
Guégon, 10 juin - M. Bénoni Lemoine, 30 ans, journalier à la Ville-Hourman, revenait, vers 11 heures du soir, du bourg de Guégon, sortant de chez Mlle Kergoustin, épicière, avec laquelle il est fiancé.
M. Lemoine longeait la route de Guégon à Guéhénno, quand, arrivé à environ trois cent mètres de chez lui, il vit tout à coup un homme sortir d'un petit bois et se diriger vers lui. En quelques secondes, cet homme fut près du journalier et, sans lui avoir adressé la parole, lui porta trois coups d'un instrument piquant, probablement une canne-épée. Les deux premiers coups atteignirent Lemoine à l'estomac, et le troisième le piqua à l'avant-bras.
Lemoine put se dégager et se sauver à toutes jambes, poursuivi quelques instants par son agresseur qui, fort heureusement, ne put le rattraper. En raison de la nuit obscure, M. Lemoine n'a pu reconnaitre son adversaire.
Il a porté plainte auprès de la gendarmerie de Josselin.
Un individu du voisinage est soupçonné d'être l'auteur de cette attaque nocturne.
L'ACTION BRETONNE - 15 juin 1910
La presse du passé est passionnante !
Regorgeant d'anecdotes ou de faits-divers, parfois croustillante, souvent sordide, parfois amusante, elle nous permet de ressentir la manière de pensée de nos aïeux, de ceux qui ont vécu en cette commune, en ce territoire, de ceux qui l'ont fait vivre et que nous visitons.
La presse passée redonne vie aux simples citoyens, à ces gens qui n'auront jamais nom en livres d'histoire.
Il est plaisant d'y voir l'évolution des importances: en 1900, le commissaire fait une enquête pour un vol de jambon.
La violence est importante: violences ménagères ou non sont courantes, violences villageoises, banditisme ou non aussi ; les comptes se règlent à coups de poings, de bâtons ou autres armes.
Les cuites sont monnaie courante et pas exclusives de certaines régions: nombre de nos aïeux - ayant sans doute très soif, picolent sec !
Un prix spécial devrait être décerné à certains journalistes de cette presse ancienne: les coupures concernant les cuites et amendes en découlant sont parfois d'un humour extraordinaire.
Nous ne pouvons que vous conseiller de lire et acheter la Presse: vous la ferez vivre et imprimerez l'Histoire !
