■ Rebellion en Basses-Alpes
Tout le département des Basses-Alpes - Alpes de Haute-Provence - est au pouvoir des socialistes.
Les courriers sont arrêtes, fouillés des pieds à la tête. Les dépêches sont ouvertes, les lettres assez souvent décachetées, les plis pour les fonctionnaires publics sont saisis et confisqués s'ils contiennent quelque chose qui touche de près ou de loin à la politique.
Près de quatre mille insurgés ont investi Dignes, chef-lieu des Basses-Alpes.
Quinze cents ou deux mille hommes des communes rurales sont dans les murs de Sisteron. Ils veulent s'emparer de la citadelle, qui est gardée par quatre-vingts jeunes soldats.
On a forcé le conseil municipal de Sisteron à résigner ses pouvoirs.
Une commission municipale, entièrement composée de socialistes, siège à l'Hotel-de-Yille.
La ville est consternée.
Le sous-préfet, le capitaine du génie, en un mot toutes les autorités de Sisteron, fonctionnaires et employés, sont montées à la citadelle. M. Gustave de Bailleul, sous-préfet de Sisteron, s'est noblement conduit. Tous les fonctionnaires publics, jeunes ou vieux, l'ont imité.
Les insurgés sont tous armés. C'est, à la lettre, une seconde invasion des barbares.
Il règne dans la ville la tranquillité d'une place prise d'assaut. Il n'arrive aucune nouvelle des arrondissements de Dignes, de Manosque, de Forcalquier et de Barcelonnette.
LA PRESSE - 12 mars 1851
Bien sûr, à cette date, vous étiez ailleurs...
La presse du passé est passionnante !
Regorgeant d'anecdotes ou de faits-divers, parfois croustillante, souvent sordide, parfois amusante, elle nous permet de ressentir la manière de pensée de nos aïeux, de ceux qui ont vécu en cette commune, en ce territoire, de ceux qui l'ont fait vivre et que nous visitons.
La presse passée redonne vie aux simples citoyens, à ces gens qui n'auront jamais nom en livres d'histoire.
Il est plaisant d'y voir l'évolution des importances: en 1900, le commissaire fait une enquête pour un vol de jambon.
La violence est importante: violences ménagères ou non sont courantes, violences villageoises, banditisme ou non aussi ; les comptes se règlent à coups de poings, de bâtons ou autres armes.
Les cuites sont monnaie courante et pas exclusives de certaines régions: nombre de nos aïeux - ayant sans doute très soif, picolent sec !
Un prix spécial devrait être décerné à certains journalistes de cette presse ancienne: les coupures concernant les cuites et amendes en découlant sont parfois d'un humour extraordinaire.
Nous ne pouvons que vous conseiller de lire et acheter la Presse: vous la ferez vivre et imprimerez l'Histoire !