⌘ Cantal: Étymologies et toponymes
⟾ Le département
Le département du Cantal fut, comme l'immense majorité des départements de France, crée le 4 mars 1790 et est né du démembrement de l'ancienne province d'Auvergne. Le département du Cantal doit son nom au volcan éponyme qui couvre quasiment toute la superficie du département actuel. Le Cantal est le plus grand volcan d'Europe. Actif il y a 13 millions d'années, il cessa son activité il y a 2 millions d'années.
⟾ La langue locale: L'Occitan
La langue parlée dans le département du Cantal était l'Occitan. La langue occitane, langue des troubadours et d'une immense richesse, a longtemps été combattue par la République. Ayant perdu beaucoup de ses locuteurs, elle est maintenant largement supplantée par le Français. Il existe néanmoins un fort courant occitan et de nombreux jeunes se sont remis à apprendre et parler cette langue. Le succès des écoles occitanes bilingues, dont les écoles Calandretas sont la partie la plus voyante, en est le plus beau témoignage. La prise de conscience de certains hommes politiques occitans, l'aide des Régions occitanes et de certains conseils généraux sont des soutiens indispensables à cette reconquête linguistique qui, comme pour toutes les langues, est une richesse inestimable pour toute l'Humanité et se fera au profit de toute la société.
◎ Toponymes communaux
- Albepierre-Bredons - Alba Pèira e Bredòm
Albepierre-Bredons, en occitan Alba Pèira e Bredòm, est attesté à la fin du XIII° siècle ; on le retrouve sous la forme latine Alba Petra dont la traduction est aisée: Pierre Blanche.
- Allanche - Alancha
Allanche, en occitan Alancho, est attesté en 1332 sous la forme latine Alancha.
Le sens de ce toponyme nous reste inconnu.
- Alleuze - Aleusa
Alleuze, en occitan Aleusa, est attesté en l'an 1252 sous la forme Castrum Helodie. Nous le retrouvons en 1388 sous sa forme occitane Aleuza, puis Aloiza en 1391. Signalons un Helovia dans le pouillé de saint-Flour, au XIV° siècle.
Ce toponyme est lié au franc-alleu ou alleu, en langue d'oïl, signalant des terres libres et exemptées d'hommage au seigneur local. Ces alleux pouvaient être soit roturiers - sans droit de justice, ou nobles et ayant droit de basse justice.
- Ally - 15 - Ali
Ally nous est attesté en 1373 avec un Ali, puis en 1653 sous la forme Alys, que nous retrouverons en 1659 avec Ali alors que l'an 1674 nous donne un Haly ; signalons un Alix en 1698.
Ce toponyme semblerait dériver d'un anthroponyme d'origine germanique: Allinus.
- Andelat - Andelac
Andelat, en occitan Adelac, est attesté en l'an 1303 sous la forme Andelacum; on retrouve ce toponyme dans un hommage à l'évêque de Clermont. Nous retrouvons Andelat sous une forme identique en 1344, puis un Andalac au XIV° siècle. Ce toponyme dériverait d'un anthroponyme germanique Andela; il fut sans doute propriétaire de ces lieux; il y a bien longtemps.
- Anglards-de-Saint-Flour - Anglars de Sant Flor
Anglards-de-Saint-Flour, en occitan Anglars de Sant Flor, est attesté en l'an 926 sous la forme Castrum Anglarense. Nous le retrouvons en 1286 avec un Anglars, puis au XIV° siècle avec un Anglare ou Anglartz en 1470. Anglards rappelant un angle ou la présence d'un angle assez caractéristique pour imprimer le territoire de cette particularité est situé dans une boucle fermée au sud par l'Ander et la Truyère; peut-être cette situation géographique ayant pu générer ce toponyme.
- Anglards-de-Salers - Anglars-de-Salern
Anglards-de-Salers, en occitan Anglars de Salèrn, est attesté au XII° siècle sous la forme latine Acclesie due Aglars; on retrouve ce toponyme dans la charte dite de Clovis. Nous voyons un Anglars en 1269 dans une lettre hommage à l'évêque de Clermont, puis un Anglardz en 1646. Ce toponyme proviendrait d'une caractéristique liée au relief, ou à la configuration locale avec ce Anglard rappelant un bloc de roche à la forme particulière.
- Anterrieux - Antarrius
Anterrieux, en occitan Anterius, Inter Rios et Interrivae au XIV° siècle, est aussi attesté en 1671 sous la forme Anterrioux, que l'on retrouve en 1679 sous une forme identique à la forme française actuelle. Selon Ernest Nègre, ce toponyme dérive du latin Inter Rivos - entre deux ruisseaux, soit un petite relief ou colline, ou bosse, délimitée par deux petits cours d'eau.
- Antignac - 15 - Antinhac
Antignac, en occitan Antinhac, est aussi attesté en 1561 dans le terrier de Murat-la-rabe sous sa forme occitane Antinhac. Ce toponyme, d'origine gallo-romaine, dérive de l'anthroponyme Antenius; sans doute un des propriétaires des lieux en ces temps anciens.
- Apchon -
La charte de Clovis nous fait découvrir un Castellum Apjone au XII° siècle, ainsi qu'un Apchonium en 1297; Apchonia en 1310. Ce toponyme Apchon est identique en langue française et en langue occitane. Il semble que ce toponyme dérive de l'anthroponyme romain Appius.
- Arches - 15 -
C'est au X° siècle que le toponyme Arches est signalé pour la première fois connue dans les écrits; on le trouve dans un document relatant le testament de Théodechilde, fille de Thierry I°. Nous le retrouvons sous la forme latine Arças Area.
- Arnac -
Arnac, idem en occitan, est attesté sous une forme identique en 1275, dans le testament de Bertrand de Montal. Nous retrouvons un Arnacum en 1329, puis un Arnatum en 1465. Arnac dérive d'un anthroponyme gallo-romain.
- Arpajon-sur-Cère - Arpajon-de-Cera
Arpajon-sur-Cère, en occitan Arpajon, est attesté en 923 sous la forme Vicaria Arpajonensis, que nous retrouvons attesté en 1269 sous la forme Arpaion dans les archives municipales d'Aurillac.
Différentes explications tentent d'expliquer ce toponyme mais elles ne nous semblent pas convaincantes.
- Auriac-l'Église - Auriac
Auriac-l'Église, en occitan Auriac, est attesté au XIV° siècle dans le pouillé de Saint-Flour sous la forme Auriacum, que nous retrouvons attesté en 1526 avec un Auriat dans le terrier d'Aurouze.
Comme tous - ou majorité des toponymes suffixés en -ac, ce toponyme dérive d'un anthroponyme latin, sans doute le nom du propriétaire du domaine gallo-romain ayant donné son nom à ce lieu, probablement un certain Aureus.
- Aurillac - Orlhac
Aurillac, en occitan Orlhac, est attesté en l'an 984 avec un Aureliacus, dans un texte consacré à Gerbert d'Aurillac qui deviendra le papa Sylvestre II°. Nous retrouvons ce toponyme sous son usage occitan en 1280 avec un Orlhac puis un Aureliecum pour l'année 1296, suivi d'un Orliac au XIII° siècle, Aorlhac, puis Aurellyacum en 1366.
Ce toponyme rappelle la présence en ces lieux d'un domaine gallo-romain ayant appartenu à un certain Aurelius, sans qu'il soit possible de dire s'il en est le premier propriétaire ou non. Le suffixe gaulois -acos ou -iacos a évolué en -ac dans les pays de langue occitane et compose un nombre impressionnant de toponymes dans cette Europe ayant connu l'occupation romaine.
- Auzers -
Auzers, idem en occitan, est attesté au XII° siècle dans la Charte de Clovis sous la forme Vozers, que nous retrouverons en 1493 avec un Vauzers dans le terrier de Cussac. le V initial semble tomber tardivement car nous retrouvons un Auzers seulement en l'an 1785. Le sens possible de ce toponyme nous reste obscur.
- Ayrens -
Ayrens, en occitan Airen, est attesté en 1316 dans un document de la famille de Montal; nous l'y retrouvons sous la forme Eren.
En 1378, nous avons un Ayren concernant la chapellenie des Blats, puis, dans le pouillé de Saint-Flour, un Ayrenh au XIV° siècle.
- Badailhac -
- Barriac-les-Bosquets -
- Bassignac -
- Beaulieu (15) -
- Besse -
- Boisset -
- Bonnac -
- Brageac -
- Brezons - Breson
- Calvinet - Calvinet
- Carlat - Carlat
- Cassaniouze - Cassanhosa
- Cayrols - Cairòls
- Celles - Cèlas
- Celoux - Celós
- Cézens - Cesens
- Chaliers - Chalalher
- Chalinargues - Chinargues
- Chalvignac - Chalvinhac
- Champagnac - Champanhac
- Champs-sur-Tarentaine-Marchal - Champs e Marchalm
- Chanterelle - Chantarela
- Charmensac - Charmençac
- Chastel-sur-Murat - Chastèl
- Chaudes-Aigues - Chaldasaigas
- Chaussenas - Chaucinac
- Chavagnac - Chavanhac
- Chazelles - Chasèlas
- Cheylade -
- Clavières - Las Clavieras
- Collandrés -
- Coltines -
- Condat -
- Coren -
- Crandelles -
- Cros-de-Montvert - Cròs de Montverd
- Cros-de-Ronesque - Cròs de Ronesca
- Cussac - Cuçac
- Deux-Verges - Las Verjas
- Dienne - Dièna
- Drugeac - Drujac
- Escorailles - Escoralha
- Espinasse - Espinassa
- Faverolles - Favairòlas
- Ferrières-Saint-Mary - Farreiras e Sant Mari
- Fontanges - Fontanjas
- Fournoulès - Fornolés
- Freix-Anglards - Frais Anglars
- Fridefont - Freidafònt
- Giou-de-Mamou - Jòu de Mamon
- Girgols - Girgòls
- Glénat - Glenac
- Gourdièges - Gordieja
- Jabrun - Jabrun
- Jaleyrac - Jaleirac
- Jou-sous-Monjou - Jòu de Monjòu
- Joursac - Jorçac
- Junhac - Junhac
- Jussac -
- La Chapelle-d'Alagnon - La Chapèla d'Alanhon
- La Chapelle-Laurent - La Chapèla Laurenç
- La monseLie -
- La segaLassière -
- La trinitat -
- Labesserette -
- Labrousse -
- LacapeLLe-barres -
- Lacapelle-del-Fraisse - La Capèla del Fraisse
- Lacapelle-Viescamp - La Capela de Vielhs Camps
- Ladinhac -
- Lafeuillade-en-Vézie - La Folhada de Vesia
- Landeyrat -
- Lanobre -
- Lapeyrugue -
- Laroquebrou -
- Laroquevieille - La Ròca Vielha
- Lascelle - Las Celas
- Lastic -
- Laurie -
- Lavastrie -
- Laveissenet -
- Laveissière -
- Lavigerie -
- Le Claux - Lo Claus
- Le Falgoux - Lo Falgós
- Le Fau - Lo Fau
- Le monteiL -
- Le rouget -
- Le triouLou -
- Le vauLmier -
- Le vigean -
- Les ternes -
- Leucamp -
- Leynhac -
- Leyvaux -
- Lieutades -
- Lorcières -
- Loubaresse -
- Lugarde -
- Madic -
- Malbo -
- Mandailles-saint-julien -
- Marcenat -
- Marchastel -
- Marcoles -
- MarManhac -
- Massiac -
- Mauriac -
- Maurines -
- Maurs - Maurç
- Meallet -
- Menet -
- Mentières -
- Moledes -
- MoloMpize -
- Montboudif -
- Montchamp - 15 -
- Montgreleix -
- MontMurat -
- Montsalvy -
- Montvert -
- Mourjou -
- Moussages -
- Murat -
- NarNhac -
- Naucelles -
- Neussargues-moissac -
- Neuvéglise -
- NieudaN -
- Omps -
- Oradour -
- Pailherols -
- Parlan -
- Paulhac -
- Paulhenc -
- Pers -
- Peyrusse -
- Pierrefort -
- Pleaux -
- Polminhac -
- Pradiers -
- Prunet -
- Quezac -
- Rageade -
- Raulhac -
- Reilhac -
- RezentièRes -
- Riom-es-montagnes -
- Roannes-saint-maRy -
- Roffiac -
- Rouffiac -
- Roumegoux -
- RouzieRs -
- Ruynes-en-maRgeRide - Ruenas de maRjaRida
- SaigneS -
- Saint-amandin -
- Saint-antoine -
- Saint-bonnet-de-condat -
- Saint-bonnet-de-SalerS -
- Saint-cernin -
- Saint-chamant -
- Saint-cirgueS-de-jordanne -
- Saint-cirgueS-de-malbert -
- Saint-clément -
- Saint-conStant -
- Saint-étienne-cantaleS -
- Saint-étienne-de-carlat -
- Saint-étienne-de-chomeil -
- Saint-étienne-de-maurS -
- Saint-Flour - 15 - Saint-Flour
- Saint-georgeS -
- Saint-geronS -
- Saint-hippolyte -
- Saint-illide -
- Saint-Jacques-des-Blats - Sant Jaume dels Blats
- Saint-julien-de-tourSac -
- Saint-Just - 15 - Sant Just
- Saint-mamet-la-Salvetat -
- Saint-marc -
- Saint-martial -
- Saint-martin-cantaleS -
- Saint-martin-SouS-vigouroux -
- Saint-martin-valmeroux -
- Saint-mary-le-plain -
- Saint-paul-de-SalerS -
- Saint-Paul-des-Landes - Sant Pau de las Landas
- Saint-Pierre - 15 -
- Saint-poncy -
- Saint-Projet-de-Salers -
- Saint-rémy-de-chaudeS-aigueS -
- Saint-Santin-cantaleS -
- Saint-Santin-de-maurS -
- Saint-Saturnin -
- Saint-Saury -
- Saint-Simon -
- Saint-urcize -
- Saint-Victor - 15 -
- Saint-vincent-de-SalerS -
- Sainte-anaStaSie -
- Sainte-Eulalie -
- Sainte-Marie (15) -
- Salers - Salèrn
- Salins (15) - Salhens
- Sansac-de-Marmiesse -
- SanSac-veinazeS -
- Sauvat -
- Ségur-les-Villas -
- SenezergueS -
- SerierS -
- Siran -
- Soulages - Solatge
- Sourniac -
- TalizaT -
- Tanavelle -
- Teissières-de-corneT -
- Teissières-les-boulies -
- Thiezac -
- Tiviers -
- Tournemire -
- Tremouille -
- Trizac -
- Ussel -
- Vabres -
- Valette -
- Valjouze - Valjosa
- Valuejols -
- Vebret -
- Vedrines-saint-loup -
- Velzic -
- Vernols -
- Veyrières -
- Vezac -
- Veze -
- Vezels-roussy -
- Vic-sur-Cère -
- Vieillespesse -
- VieilleVie -
- Villedieu -
- Virargues -
- Vitrac - 15 - Vitrac
- Ydes - Ydes
- Yolet -
- Ytrac - Aitrac
⌘ Nos toponymes
Datant souvent des temps les plus anciens, images de l'Histoire, de ses hommes, de leurs langues, nos toponymes sont reflets de l'occupation des territoires par les civilisations qui se succèdent.
L'immense majorité de nos toponymes datent des temps les plus anciens, parfois du néolithique ou de la période préceltique, notamment les oronymes et hydronymes. Ils sont aussi légions à avoir été créés lors des grands défrichements qui ont fait naitre nos paysages, nos hameaux, nos villages et communes actuelles. Images de l'Histoire, de ses hommes et de leurs langues, plusieurs strates linguistiques y sont visibles.
Déplorons les néo-toponymes passe-partout, tristesse effrayante, déprimante et appliqués sans réflexion à des lieux chargés de si belle histoire. Combien de Kerlouano devenus Semaine des quatre jeudis, pour citer une commune bretonne au riche passé ; combien de nouvelles communes aux noms à faire pleurer pierres et monuments ; simple plaidoyer pour nos toponymes, si riches, si beaux, si maltraités par facilité intellectuelle.
Il n'y a pas si longtemps, champs, prés et lieux, si petits soient-ils, avaient un nom: un microtoponyme définissant ce lieu avec précision et fort riche d'information. Ces noms, avec une modernité toponymique, se perdent dans l'oubli. Nous tentons de les inscrire quand découverts et localisés fiablement.