⌘ Bouches-du-Rhône: Étymologies et toponymes
⟾ Le département
Le département des Bouches-du-Rhône doit son nom au delta du Rhône qui marque ce département d'une manière si importante.
⟾ La langue locale: Le Provençal
La langue parlée dans le département ds Bouches-du-Rhône était le Provençal; langue romane du groupe occitan dérivant du latin. Longtemps combattue par la République, cette langue, au même titre que les langues régionales de notre pays, a beaucoup perdu de ses locuteurs et est largement supplantée par le Français. Il existe néanmoins un fort courant occitanisant et de nombreux jeunes se sont remis à apprendre et utiliser leur langue dans la vie courante. La prise de conscience de certains hommes politiques locaux, l'aide de la Région et du Département sont des soutiens indispensables à cette reconquête linguistique.
◎ Toponymes communaux
- Aix-en-Provence - Ais-de-Provença
Aix-en-Provence, en occitan Ais-de-Provença, est attestée sur les Tables de Peutinger comme station sur la voie Julia-Augusta où elle se retrouve sous la forme Aquis Sextis. Nous la retrouvons aussi dans l'Itinéraire d'Antonin.
Le toponyme Aix-en-Provence, ville d'eaux romaine puis gallo-romaine aux origines, provient des Aqua - eau, et du nom de Caius Sextius, consul de la ville vers 120 avant JC.
- Allauch - Alaud
Allauch, que vous prononcerez Allo comme au téléphone et est la forme francisée du Allaug provençal, apparaît en 1032 pour la première fois certaine dans les textes.
Il est retrouvé dans une donation faite par Guillaume II°, vicomte de Marseille, à l'abbaye des femmes des Accoules, aussi connue sous le nom d'abbaye de Saint Sauveur. Par cet acte, Guillaume II cède le quart des terres de la seigneurie de la villa d'Allauch.
- Alleins - Alen
Alleins se retrouve sur le Polyptyque de Wadalde, dans le Cartulaire de Saint-Victor au IX° siècle et y apparaît sous la forme Elenicis. Nous le retrouvons au X° siècle avec un Alenii castrum suivi d'un Alignum pour les années 1164, 1165, 1204, 1219 et toujours dans le Cartulaire de Saint-Victor.
Avec très peu de certitudes, il serait possible de rapprocher ce toponyme des Alains, cavaliers des steppes mais cela est très incertain.
- Arles - Arle
- Aubagne - Aubanha
- Aureille - Aurelha
- Auriol - Aurioù
- Aurons - Aurons
- Barbentane - Barbentana
- Beaurecueil - Beurecuelh
- Bèlcodène - Brecòda
- Berre-l'Étang - Bèrra de l'Estanh
- Bouc-Bel-Air - Boc-Bèl-Èr
- Boulbon - Bolbon
- Cabannes - Cabanas
- Cabriès - Cabriès
- Cadolive - Ca d'Oliva
- Carnoux-en-Provence - Carnòs-de-Provença
- Carry-le-Rouet - Carri-lo-Roet
Carry-le-Rouet n'est pas né de la fusion de deux communes mais de la juxtaposition du nom des quartiers de Carry et de celui du Rouet.
La plus ancienne trace que nous ayons trouvé du Rouet est datée du 4 décembre 1253 et se trouve dans le fond Saint-Sauveur ; Le Rouet se retrouve dans cette phrase latine Castri de Castronovo et de Carrio et de Rot dans un différent entre Guillaume des Baux et Marie de Castres qui demande lettres papales pour conforter sa suzerainenté et celle de ses enfants sur les terres de Châteauneuf, du Rouet et autre lieux. Les années suivants verront ce toponyme sous les formes Root, Toot, Rupt, Roc, ...
- Cassis - Cassis
- Ceyreste - Ceiresta
- Charleval - Charlaval
- Châteauneuf-le-Rouge - Castèunòu lo Roge
- Châteauneuf-les-Martigues - Castèunòu dau Martegue
- Châteaurenard - Castèurainard
- Cornillon-Confoux - Cornilhon e Conforç
- Coudoux - Codoç
- Cugès-les-Pins - Cuja
- Éguilles - Agulha
- Ensués-la-Redonne - En Suà la Redona
- Eygalières - Aigalieras
- Eyguières - Aiguiera
- Eyragues - Airaga
- Fontvieille - Fòntvièlha
- Fos-sur-Mer - Fòs
- Fuveau - Fuvèu
- Gardanne - Gardanna
- Gémenos - Gèmas
- Gignac-la-Nerthe - Ginhac
- Grans - Granc
- Graveson - Graveson
- Gréasque - Griasca
- Istres - Istre
- Jouques - Jocas
- La Barben - La Barbent
- La Bouilladisse - Bolhadissa
- La Ciotat - La Ciutat
- La Destrousse - La Destroça
- La Fare-les-Oliviers - La fara des Oliviers
- La Penne-sur-Huveaune - La Pena d'Evèuna
- La Roque-d'Anthéron - La Ròca d'Antarron
- Lamanon - Lamanon
- Lambesc - Lambesc
- Lançon-Provence - Lançon
- Le Puy-Sainte-Réparade - Lo Pueg de Santa Reparada
- Le Rove - Lo Ròve
- Le Tholonet - Lo Tolonet
- Les Baux-de-Provence - Lei Bauç-de-Provença
Baux-de-Provence, en provençal Provença o les Bauç est un toponyme dérivant du provençal Bauç signifiant falaise, rocher à pic.
Nous le retrouvons cité pour la première fois en 980 par l'archiviste Don Chantelou qui le mentionne dans une charte de l'Abbaye de Montmaujour située près d'Arles.
La morphologie des lieux explique parfaitement ce toponyme.
- Les Pennes-Mirabeau - Lei Penàs de Mirabèu
- Maillane - Malhana
- Mallemort - Malamòrt
- Marignane - Marinhana
- Marseille - Marselha
Les phocéens qui fondèrent Marseille donnèrent à la ville le nom de Massalia - Μασσαλία. Au revers des pièces de monnaie massaliotes, on trouve la signature MA ou MASSA. Mais d'où provient donc ce nom ?
Amédée Boudin dans son Histoire de Marseille, 1852, pensait que ce nom était formé de deux mots celtiques Mas Salyorum - demeure des Salyens ; à cette époque le celtisme était très mode.
- Martigues - Lo Martegue
- Mas-Blanc-des-Alpilles - Mas Blanc deis Aupilhas
- Maussane-les-Alpilles - Maussana deis Aupilhas
- Meyrargues - Mairarga
- Meyreuil - Mairuelh
- Mimet - Mimet
- Miramas - Miramàs
- Mollégès - Molegés
- Mouriès - Moriés
- Noves - Nòvas
- Orgon - Orgon
- Paradou - Lo Parador
- Pélissanne - Pelissana
- Peynier - Puegnier
- Peypin - Peipin
- Peyrolles-en-Provence - Peiròla de Provença
- Plan-d'Orgon - Lo PLan d'Orgon
- Plan-de-Cuques - Lo Plan de Cucas
- Port-de-Bouc - Lo Pòrt de Boc
- Port-Saint-Louis-du-Rhône - Pòrt de Sant Loís dau Ròse
- Puyloubier - Pueglobier
- Rognac - Ronhac
- Rognes - Ronha
- Rognonas - Ronhonaç
- Roquefort-la-Bédoule - Ròcafòrt e la Bedola
- Roquevaire - Ròcavaira
- Rousset - Rosset
- Saint-Andiol - Sant Andiòu
- Saint-Antonin-sur-Bayon - Sant Antonin de Baion
- Saint-Cannat - Sant Canat
- Saint-Chamas - Sanch Amàs
- Saint-Estève-Janson - Sant Estève Genson
- Saint-Étienne-du-Grès - Sant Estève dau Gres
- Saint-Marc-Jaumegarde - Sant Marc de Jaumegarda
- Saint-Martin-de-Crau - Sant-Martin-de-Crau
- Saint-Mître-les-Remparts - Sant Mitre dei Barris
- Saint-Paul-lès-Durance - Sant Pau de Durença
- Saint-Pierre-de-Mézoargues - Sant Pèire de Mesoarga
- Saint-Rémy-de-Provence - Sant Romieg de Provença
- Saint-Savournin - Sant Savornin
- Saint-Victoret - Sant Victoret
- Saintes-Maries-de-la-Mer - Li Sànti Màrio de la Mar
- Salon-de-Provence - Selon de Provença
La commune de Salon deviendra Salon-de-Provence le 20 juin 1918 suite à délibération municipale ; ce changement de nom étant lié aux multiples communes appelées Salon et ayant très probablement crée de multiples confusions postales lors de la grande guerre qui se terminera le 11-11-1918 à 11 heures.
Ce toponyme est attesté au IX° siècle avec un Villa Salone, toponyme que nous retrouverons en l'an 964 avec un Castro Sellone, certainement situé à l'emplacement de l'actuel château de l'Empéri.
- Sausset-les-Pins - Sausset dei Pins
- Sénas - Senàs
- Septèmes-les-Vallons - Seteme
- Simiane-Collongue - Simiano lei col'longo
- Tarascon - Tarascon
- Trets - Tretz
- Vauvenargues - Vauvenarga
- Velaux - Velaurs
- Venelles - Venèla
- Ventabren - Ventabren
- Vernègues - Lo vernegue
- Verquières - Verquiera
- Vitrolles - 13 - Vitròla
⌘ Nos toponymes
Datant souvent des temps les plus anciens, images de l'Histoire, de ses hommes, de leurs langues, nos toponymes sont reflets de l'occupation des territoires par les civilisations qui se succèdent.
L'immense majorité de nos toponymes datent des temps les plus anciens, parfois du néolithique ou de la période préceltique, notamment les oronymes et hydronymes. Ils sont aussi légions à avoir été créés lors des grands défrichements qui ont fait naitre nos paysages, nos hameaux, nos villages et communes actuelles. Images de l'Histoire, de ses hommes et de leurs langues, plusieurs strates linguistiques y sont visibles.
Déplorons les néo-toponymes passe-partout, tristesse effrayante, déprimante et appliqués sans réflexion à des lieux chargés de si belle histoire. Combien de Kerlouano devenus Semaine des quatre jeudis, pour citer une commune bretonne au riche passé ; combien de nouvelles communes aux noms à faire pleurer pierres et monuments ; simple plaidoyer pour nos toponymes, si riches, si beaux, si maltraités par facilité intellectuelle.
Il n'y a pas si longtemps, champs, prés et lieux, si petits soient-ils, avaient un nom: un microtoponyme définissant ce lieu avec précision et fort riche d'information. Ces noms, avec une modernité toponymique, se perdent dans l'oubli. Nous tentons de les inscrire quand découverts et localisés fiablement.