Aborder l'histoire d'Ancelle impose une longue remontée dans le temps. S'il est certain que le site a été fréquenté dès le Néolithique, il est par contre impossible de fixer la date des premiers établissements permanents. La présence de tumuli dans les environs atteste l'ancienneté de cette occupation.
Longitude: 6.210270 - Latitude: 44.599154
Proche du sommet du Mont Saint Philippe, vers 1700 mètres, bien à l'abri des vents du nord et d'ouest, en hauteur pour profiter plus longtemps des chaleurs du soleil et bénéficiant d'une vue dégagée, le village de Faudon fut probablement occupé dès le Néolithique, probablement même dès le paléolithique, puis par les celtes avec leur arrivée dans ces régions. Ils imprimeront définitivement leur toponyme à ce lieu avec ce Faudon qui, en langues celtes, signifierait La montagne de la Hêtraie ou le Fort de la Hêtraie, de Faoù, Fav - hêtraie et Dun - fort ou colline. On retrouve d'ailleurs toujours le mot breton faoù avec un sens identique.
Il est certain que le village d'origine était construit majoritairement en bois, pierres sèches et toitures de chaumes ; ce type de construction ayant l'avantage de la simplicité et des propriétés thermiques intéressantes. Bien que les conditions de vie soient rudes, les habitants de Faudon devaient certainement améliorer leur habitat pour en tirer le maximum de confort. La population de Faudon devait se situer vers les 400 habitants pour environ 80 habitations, ce qui en fait un village important. Un chemin se dirigeait vers la Via Domitia, distance de 1500 mètres.
Les traditions locales - et parfois elles ont quelques fondements, laisse entendre qu'il existait une tour romaine permettant surveillance de la Voie Domitienne. Au début du XI° siècle, elle laisse place au château de Faudon construit par les seigneurs de Faudon. Ce château est constitué d'un solide donjon, d'une vingtaine de mètres de hauteur, et d'une enceinte délimitant une cour fortifiée par un mur d'enceinte. Elle voit les habitants des lieux s'y réfugier et s'y battre en cas de danger.
Le château, suite à incendie ayant probablement ravagé l'ensemble du village, sera abandonné au début du XII° siècle et rasé; les pierres ayant sans doute été réutilisées pour édifier le Château d'Ancelle sur la butte Sainte Catherine, actuellement cimetière d'Ancelle.
Légué en 732 par le patrice Abbon, dont une rue de Gap porte le nom, Faudon avait statut paroissial et était placé sous la protection de Saint Félix; une bulle papale du XII° siècle confirmant la propriété de cette paroisse à l'abbaye de la Novalaise parle d'église et pas de chapelle. Lieu important en ces temps reculé, le cimetière se situait au centre du village; il est d'ailleurs possible actuellement d'en voir trace par la qualité du gazon !
L'incendie du début du XIII° siècle voit la disparition de Faudon et ses habitant émigrer dans la vallée, vers Le Collet et Ancelle. Le château est rasé et ses pierres certainement réutilisées, la paroisse perd son statut paroissial et devient chapellenie à prébende, ce que confirme Geoffroy de Lincel, évêque de Gap en 1307. Elle gardera un recteur - qui en 1734 s'appelait Charles Céas.
Les pertes de population mettant les commuanutés restantes en péril, les lois féodales interdisaient aux habitants de migrer vers d'autres fiefs sans autorisation seigneuriale. Les habitants de Faudon migrèrent donc vers la vallée et les hameaux précités. Il est probable que cet incendie ne fit qu'accélerer un mouvement déjà engagé: les terres cultivables étant dans la vallée et l'insécurité diminuant, il était nettement plus avantageux de s'installer près de ses champs que subir de longues marches pour decendre du village et y remonter le soir après une longue journée de travail.
Le blason n'a jamais été signe de noblesse et moult vilains possédaient sceau ou blason, ceci dès le Moyen-Âge. Les Seigneurs de Faudon, dont le nom de famille dérivera du nom de leur fief - et pas l'inverse, possédaient leur blason personnel. Il a passé les siècles et la commune d'Ancelle a relevé les armes de cette famille maintenant éteinte.
Les seigneurs de Faudon, et la communauté villageoise, portaient donc un écu parti d'argent et de sable au lion de l'un en l'autre, armé et lampassé de gueules.
