⌘ Alpes-de-Haute-Provence: Étymologies et toponymes
⟾ Le département
Le département des Alpes-de-Haute-Provence fut longtemps connu sous le nom de Basses-Alpes ; cela fut son appellation officielle jusqu'au 13 avril 1970.
⟾ La langue locale: Le Provençal
La langue parlée dans le département des Alpes-de-Haute-Provence était le Provençal ; langue romane dérivant du latin. Longtemps combattue par la République, cette langue, au même titre que les langues régionales de notre pays, a beaucoup perdu de ses locuteurs et est largement supplantée par le Français. Il existe néanmoins un fort courant occitanisant et de nombreux jeunes se sont remis à apprendre et utiliser leur langue dans la vie courante. La prise de conscience de certains hommes politiques locaux, l'aide de la Région et du Département sont des soutiens indispensables à cette reconquête linguistique.
◎ Toponymes communaux
- Aiglun - 04 - Eiglù
Aiglun, en occitan Eiglù, est attesté pour la première fois connue en 1193 sous la forme Aigluzino puis se retrouve - dans une forme plus intéressante au point de vue étymologique - sous la forme Aygladuno en 1319.
Aiglun dérive du mot celtique Dun - forteresse ; mot que l'on retrouve dans de nombreux toponymes comme London - Londres, Lugdun - Lyon, etc. Le radical de ce toponyme proviendrait du mot latin Aquila - Aigle.
- Allemagne-en-Provence - Allemanha-de-Provença
La commune d’Allemagne-en-Provence, en occitan Allemanha de Provença, est attestée en 1182 sous la forme Alamannia.
Comme tous les toponymes de ce type, elle est liée à une colonie d’Alamans, confédération de peuples germaniques dont une des tribus la plus connue restent celle des Teutons.
- Allons - 04 - Allonh
Allons, en occitan Allonh, est attesté, pour la première fois connue dans les écrits, en 1113, date à laquelle ce toponyme apparaît dans une charte.
Ce toponyme dériverait de l'anthroponyme germanique Alonius. L'empire romain déclinant fit appel à de nombreux germains pour défendre ses frontières et distribua des terres à ces guerriers qui, devenus prorpiétaires, n'en furent que plus vaillants à ces défenses du limes.
- Allos - Alòs
Allos, en occitan Alòs, est attesté, pour la première fois connue dans les écrits, en 1056 sous la forme Ad Alodes.
Ce toponyme traduit en français donnerait Alleux ; les alleux étaient des terres libres de tous droits féodaux et transmissibles aux héritiers sans droits à payer à un seigneur ou suzerain quelconque.
- Angles - 04 - Angles
Angles, idem en occitan, est attesté, pour la première fois connue dans les écrits, en 1045 sous la forme In Anglis.
Si certains y voient un rapport aux angles du village, ou à des formes anguleuses caractéristiques, il pourrait, peut-être, aussi être possible de rapprocher ce toponyme des Angles, peuplade germanique, dont quelques éléments au service des Romains aient pu s'établir en ces lieux.
- Annot - Anòt
Citée, pour la première fois connue dans les écrits, en 1042 et appraissant sous la forme Anoth, Annot dériverait du gaulois Ana - marais et aurait vu un suffixe latin -ottum accolé à ce mot.
Peut-être un espace marécageux et caractéristique aurait pu générer ce toponyme.
- Archail - Archalh
Citée, pour la première fois connue dans les écrits, en 813-814 dans le polyptyque de Waldade, Archail, alors dans l'expression in Argario.
Charles Rostaing, éminent toponymiste, ferait dériver ce toponyme d'un mot celto-ligure signifiant devant les rochers.
- Aubenas-les-Alpes - Aubenàs deis Aups
Attesté, pour la première fois connue dans les écrits, au XI° siècle sous la forme Albenassio.
Aubenas-les-Alpes dériverait de l'anthroponyme latin Albinius.
- Aubignosc - Aubinhòsc
Aubignosc, en provençal Aubinhòsc, est attesté en 1040 pour la première fois connue dans les écrits et apparaît sous la forme latine Albinosco. Ce toponyme dérive du gentilice romain Albinus suivi d'un suffixe ligure -osc.
Nous retrouvons multiples toponymes ou microtoponymes se terminant par -osc, -iâhc, -asc, -usc dont le sens reste toujours obscur.
- Authon - 04 - Auton
Authon, en provençal Auton, est attesté en l'an 1237 sous la forme Autono.
Si les toponymistes sont d'accord pour y voir un toponyme celte formé sur un -dun, fort, lieu clôt - le préfixe de ce toponyme voit plusieurs hypothèses allant du latin Alt-, hauteur, à un oronyme, ou un anthroponyme germanique Alto.
- Auzet - Auset
Auzet, en provençal Auset, est attesté dans le cartulaire de l'abbaye Saint Victor de Marseille avec un Alisino qui peut être rapproché du mot celte Alisia, l'alisier, le sorbier.
Nous retrouvons ce toponyme en l'an 1058 avec un Ausitum.
- Banon - Banon
Banon, idem en provençal, est attesté au XI° siècle avec un Castrum Bannoni, le château de Banon. Charles Rostaing, ainsi que plusieurs autres toponymistes verraient une racine pré-celtique à ce toponyme - oronymes et hydronymes sont toujours pérennes: les peuples passent, ces toponymes restent. Ils pencheraient pour un Ban, pointe rocheuse.
Rappelons que le mot penn signifie pointe, tête, début mais aussi source d'une rivière, cours d'eau, et est toujours utilisé en toponymie bretonne.
- Barcelonnette - Barcilona de Provença
Barcelonnette, en provençal Barcilona de Prouvença, est attesté pour la première fois connue dans les écrits avec un Barcilona, nous étions en 1200. En abscence de formes antérieures, il est difficile d'appréhender ce toponyme.
Rostaing pense que Barcilona - Barcelonnette dériverait d'un oronyme antérieur à l'arrivée des Celtes en cette région et ferait dériver Barcilona - Barcelonnette d'un radical Bar- et -cin-.
- Barles - Barles
Barles, idem en provençal, semblerait provenir ou lié au provençal Barlacar - mouiller, se mouiller. Ce toponyme pourrait alors désigner alors un passage plus profond qu'un gué, où se mouiller est obligatoire. Il semblerait aussi intéressant, ce que firent plusieurs toponymistes, de se pencher vers une racine préceltique Bar- désignant un sommet, dont on ne peut présager de l'altitude ; cette hypothèse nous semble plus plausible que l'explication provençale au vocabulaire trop récent à nos yeux.
- Barras - Barràs
Barras, en provençal Barràs, est attesté dans le cartulaire de Saint Victor de Marseille sous la forme Albarasco ; nous étions au XIII° siècle.
Une recherche sur les langues celtique dont le breton, permet de raccrocher ce toponyme à la racine celtique Bar-, mot que l'on retrouve toujours utilisé en breton, Barr avec le sens de sommet. Barras serait, peut-être, né d'un oronyme définissant un sommet caractéristique, ou assez caractéristique, pour être immédiatement et fiablement identifiable.
- Barrème - Barrema
Barrême, en provençal Barrema, est attesté dans la liste du Pedis, fin du XII° ; liste qui spécifie l'existence de sancti Jacobi de Barrema, église Saint Jacob, et du château de Barrême.
Comme de multiples toponymes de ce type, nous retrouvons la racine celtique Bar- signifiant Montagne, hauteur et que l'on retrouve toujours utilisé en breton avec un Barr signifiant sommet, sans imposer à ce mot une hauteur particulière.
- Bayons - Baions
- Beaujeu - Bèujuec
- Beauvezer - Bèuvézer
- Bellaffaire - Bèlafar
- Bevons - Bevon
Bevons, en provençal Bevon, est attesté en 1273 sous la forme latine Beontium ou Begontium. Faire dériver le toponyme de Bevons de Saint Bevons est un raccourci certes aisé mais faux ; les textes anciens parlant toujours de Sanctus Bobo en latin.
Saint Bevons serait né en un village appelé castrum de Nugeriis - Le Noyer, toponyme courant en Provence ou proche comme Nogaret en Alpes-Maritimes, ou Nozières en Vaucluse.
- Beynes - Beinas
- Blégiers - Bleigié
- Blieux - Blieus
- Bras-d'Asse - Brasc d'Assa
- Braux - Brau
- Brunet - Brunet
- Castellane - Castellana
- Castellet-les-Sausses - Castelet dei Saussas
- Céreste - Ceirèsta
- Champtercier - Champtercier
- Château-Arnoux-Saint-Auban - Casteù-Arnoùs-Sant-Auban
- Châteaufort - Chasteùfòrt
- Châteauneuf-lès-Moustiers -
- Châteauneuf-Miravail - Chastèunòu-Miravailh
- Châteauneuf-Val-Saint-Donat - Chastèunòu-Vau-Sant-Donat
- Châteauredon - Castèuredon
Châteauredon, en provençal Castèuredon, est attesté sous la forme latine Castrum rotondunum au XIV° siècle.
Auparavant, ce lieu était connu sous un autre nom dans le cartulaire de l'Abbaye Saint-Victor de Marseille et l'on y trouve un Castrum de Cornetto en 1252. L'année 1351 voit un Ecclesia de Cornetto qui laissera place à ce Castèuredon - Châteauredon dérivant de l'occitan Castèl - château, et Redon - rond.
La forme, sans doute spécifique, du château au XIV° siècle aura imposé ce toponyme.
Ce toponyme n'a aucun rapport avec celui de la commune de Redon en Bretagne.
- Chaudon-Norante - Chaudon e Noranta
- Clamensane - Clamençana
- Claret - Claret
- Clumanc - Clumanc
- Colmars - Cormarç
- Corbières - Corbièras
- Cruis - Cruis
- Curbans - Curbans
- Curel - Curèu
- Dauphin - Daufin
Dauphin, en occitan Dauphin, est attesté en 1125 sous la forme Dalfino.
Ce toponyme dérive de l'anthroponyme romain Delphinus.
Qui était Delphinus ?
Probablement l'heureux propriétaire du domaine rural gallo-romain originel.
- Demandolx - Demandòus
- Digne-les-Bains - Dinha
- Draix - Drais
- Enchastrayes - Enchastraia
- Entrages - Entratges
- Entrepierres - Entrepèiras
- Entrevaux - Entrevaus
- Entrevennes - Entrevenas
- Esparron-de-Verdon - Esparron-de-Verdon
- Estoublon - Estoblon
- Faucon-de-Barcelonnette - Faucon de Barcilona
- Faucon-du-Caire - Faucon dau Caire
- Fontienne - Fontiena
- Forcalquier - Forcauquier
- Ganagobie - Ganagòbia
Ganagobie, en provençal Ganagobia, est attesté au X° siècle dans un texte latin parlant du monastère, précisément une bulle papale d'Étienne VIII° datée de l'an 939 ; en l'an 963, il est spécifié que le monastère est florissant. Signalons Podium Ganagobiæ, Podium Canagobiæe ou Conogorienses
La signification de ce toponyme reste obscure et seule al racine oronymique gan- fait l'unanimité des toponymistes.
- Gigors - Gigòrds
- Gréoux-les-Bains - Grèus
- Hautes-Duyes - Duias Autas
- Jausiers - Jausièr
- L'Escale - L' Escala
- L'Hospitalet - L' Espitalet
- La Bréole - La Breòla
- La Brillanne - La Brilhana
- La Condamine-Châtelard - La Condamina e Lo Chastelar
- La Garde - La Garda
- La Javie - La Jàvia
- La Motte-du-Caire - La mota dau Caire
- La Mure-Argens - La Mura e Argenç
- La Palud-sur-Verdon - La Palù de Verdon
- La Robine-sur-Galabre - La Robina
- La Rochegiron - La Ròchagiron
- La Rochette - 04 - La Roqueta
- Lambruisse - Lambrueissa
- Larche - Larcha
- Lardiers - Lardièrs
- Le Brusquet - Lo Brusquet
- Le Caire - Lo Caire
- Le Castellard-Mélan - Lo Chastelard e Melan
- Le Castellet - Lo Castelet
- Le Chaffaut-Saint-Jurson - Lo Chafauc e Sant Jurson
- Le Fugeret - Lo Fugeiret
- Le Lauzet-Ubaye - Lo Lauset
- Le Poil - Lo Peù
Le Poil, en provençal Lo Pèou, que l'on trouve aussi sous les formes Pel ou Pèn, est attesté en l'an 1056 avec un In Poio dans un Cartulaire de Saint-Victor ; ce passage nous dévoile aussi le nom des paroissiens les plus pieux du Poil.
Nous trouvons encore Le Poil en l'an 1309 avec un Castrum de Pilò dans un hommage rendu par Raymond d'Esparron au Roi Robert le 19 décembre 1309.
- Le Vernet - Lo Vernet
- Les Mées - Lei Mès
- Les Omergues - Leis Amèrgues
Les Omergues est attesté en 1155 dans l'Obituaire du Chapitre de St-Mary de Forcalquier.
En 1334, on y retrouve pour le 15 février, un Eodem die obiit nobilis Ludovicus de Amenicis, qui reliquit Deo et beato Mario, solidos duos pro suo anniversario..
Il semble que ce toponyme dérive de Liza, terre argileuse en oc médiéval. Dériver Omergues de marga - boue semble hasardeux.
- Les Thuiles - Las Teulas
- Limans - Limans
- Lincel -
- Lurs - Lus
Lurs est attesté dès l'année 964 avec un Castri de Lurs. Nous retrouvons ultérieurement un Castro Luris en 999, lurii en 1251, ou Luz ; ce qui permettrait peut-être et avec réserves de le rapprocher de Lus que l'on retrouve dans des formes proches. Ernest Nègre ferait dériver ce toponyme de Lurius.
- Majastres - Majastre
- Malijai - Malijai
- Mallefougasse-Augès - Malfogassa d'Augès
- Mallemoisson - Malameisson
- Mane - Mana
- Manosque - Manòsca
- Marcoux - 04 - Marcòs
- Méailles - Mealhas
- Melve - Mèuva
- Méolans-Revel - Méoulans e Revel
- Meyronnes - Meirouna
Meyronnes, en vivaro-alpin Meirouna, est attesté au XII° siècle sous la forme Meyronnas et cette citation indique la présence d'un chateau ou place fortifiée dont l'importance ne peut être déterminée ; probablement un lieu de refuge pour les habitants du lieu.
Nous retrouvons ce toponyme sur les cartes des Cassini avec un Meironnes.
- Mézel - Meseù
- Mirabeau - Mirabèu
- Mison - Mison
- Montagnac-Montpezat - Montanhac e Montpesat
- Montclar - Montclar
- Montfort - Montfòrt
- Montfuron - Montfuron
- Montjustin - Montjustin
- Montlaux - Montlaur
- Montsalier - Montsalier
- Moriez - Moriers
- Moustiers-Sainte-Marie - Mostiers-Santa-Maria
- Nibles - Nibles
- Niozelles - Nuasèlas
- Noyers-sur-Jabron - Noguièrs subre Jabroun
- Ongles - Onglas
Ongles, en provençal Onglas, est mentionné pour la première fois connue en 1073 et sous la forme latine Castrum d'Ungula. Le site originel du village est le hameau ruiné de Vière que les derniers habitants quittèrent dans l'entre deux guerres.
Certains voudraient faire dériver Ongles de la forme du relief où fut construit le village originel mais cela nous semble improbable. Ongles pourrait aussi dériver d'un nom de domaine gallo-romain implanté en ces lieux ; l'archéologie confortera cette hypothèse ou l'infirmera.
- Oppedette - Aupedeta
- Oraison - Aurason
- Peipin - Peipin
- Peyresq -
- Peyroules - Peirolas
- Peyruis - Peirueis
- Piégut - Piegut
- Pierrerue - Peirarua
- Pierrevert - Peiravèrd
- Pontis - Pontiç
Nous n'avons trouvé de formes anciennes pour Pontis, Pontiç en valéan.
Comparant ce toponyme avec d'autres, il est cohérent de le faire dériver du latin Pons - pont, génitif Pontis. Le Moyen-Âge voyait alors à pont un sens plus large que nous et un pont couvrait tout moyen permettant de traverser un cours d'eau sans se mouiller les pieds.
Ce pont originel, peut-être assemblage de troncs ou petit bac, était-il sur l'Ubaye ou la Durance ? Nul ne le sait...
- Prads-Haute-Bléone - Prats-Auta-Blèuna
- Puimichel - Puegmiquèu
- Puimoisson - Puegmeisson
- Quinson - Quinçon
- Redortiers - Redortiers
- Reillanne - Ralhana
- Revest-des-Brousses - Revèst dei Damas
- Revest-du-Bion - Revèst d'Aubion
- Revest-Saint-Martin - Revèst e Sant Martin
- Reynier - Reinier
- Riez - Riés
- Rougon - Rogon
- Roumoules - Romolas
- Saint-André-les-Alpes - Sant Andrieu
- Saint-Benoît - Sant Beneset
- Saint-Étienne-les-Orgues - Sant Estève deis Orgues
- Saint-Geniez - Sant Giniés
- Saint-Jacques - Sant-Jaume
- Saint-Jeannet - Sant Joanet
- Saint-Julien-d'Asse - Sant Julian d'assa
- Saint-Julien-du-Verdon - Sant-Julian-de-Verdon
- Saint-Jurs - Sant-Jurs
- Saint-Laurent-du-Verdon - Sant Laurenç de Verdon
- Saint-Lions - Sant Lionç
- Saint-Maime - Sant-Maime
- Saint-Martin-de-Bromes - Sant Martin de Bromes
- Saint-Martin-les-Eaux - Saint Martin deis Aigas
- Saint-Martin-lès-Seyne - Sant Martin de Sèina
- Saint-Michel-l'Observatoire - Sant Miquèu de l'Observatòri
- Saint-Paul-sur-Ubaye - Sant Pau d'Ubaia
- Saint-Pierre - 04 - Sant Pèire
- Saint-Pons - Sant Ponç
- Saint-Vincent-les-Forts - Sant Vincenç dei Fòrts
- Saint-Vincent-sur-Jabron - Sant Vincenç de Jabron
- Sainte-Croix-à-Lauze - Santa Crotz d'Alausa
- Sainte-Croix-du-Verdon - Santa Crotz de Verdon
- Sainte-Tulle - Santa Tùllia
- Salignac - 04 - Salinhac
- Saumane - Saumana
- Sausses - Saussas
- Selonnet - Seloun
- Senez - Seneç
- Seyne - Seina
- Sigonce - Sigonça
Sigonce, en provençal Sigonça, est attesté sous la forme Segoncia le 20 octobre 1261: Jean Albert, chapelain de Segoncia et Raymond Pelliparius, prieur de Montfort, donnent quittance à Raymond de Mévouillon de 100 sols viennois au nom de Ponce et Guillaume Colomb, pour dommages causés à Pierre, père de Raymond.
- Sigoyer - 04 - Segoier
- Simiane-la-Rotonde - Sumiana
- Sisteron - Sisteroun
Sisteron, en provençal Sisteroun, est attesté au IV° siècle sous la forme Segusterone que nous retrouvons sous la forme Segisterico en 739.
Sisteron, d’après les toponymistes, dériverait d’un Seg- gaulois, langue celtique, et Ster utilisé comme suffixe. Certains voudraient présenter Ster comme un comparatif augmentatif pour faire de Sisteron une forteresse plus puissante – mais de quoi, on ne le sait !
- Soleilhas - Solelhaç
- Sourribes - Soribas
Sourribes, en provençal Soribas, est attesté en 739 sous la forme Subtusripas et se retrouve dans le leg que fait Abbon, fils de Félix et Rustica, en l'an 739 à un de ses esclaves affranchi, un Libertus, appelé Bertarius. Bien que propriétaire de sa terre par ce leg, Bertarius a toujours des devoirs envers l'héritière d'Abbon.
Ce toponyme rappelle l'existence, au pied du rocher, d'une abbaye bénédictine maintenant disparue.
- Tartonne - Tartona
- Thèze - Tesa
- Thoard - Toard
- Thorame-Basse - Torama Bassa
- Thorame-Haute - Torama Auta
- Turriers - Turriás
Turriers, en vivaro-alpin Turriès, se retrouve dans le cartulaire du monastère de Saint Victor de Marseille en 1183: Pierre, archevêque d'Embrun confirme la sentence prononcée dans un différent opposant Guillaume de Turriers et le monastère de Gigors.
Turriers, alors sous sa forme latine Turriis, doit son toponyme à l'escarpement sur lequel était construit une tour dont il ne reste plus que les fondations ; ce toponyme semble être préceltique.
- Ubaye - Ubaia
Ubaye, en provençal Ubaia, est attesté en l'an 1262, le 30 avril, sous la forme latine Ubagia et se retrouve dans le cartulaire de l'Abbaye de l'Île-Barbe. Nous retrouvons ce toponyme avec un Hubagia en 1305 puis Ubaya en 1307.
Il semblerait que ce toponyme dérive du latin opaca vallis désignant une vallée sombre.
- Ubaye-Serre-Ponçon -
- Ubraye - Ubraïa
- Urtis - Urtis
- Uvernet-Fours - L' Uvarnét et Forns
- Vachères - Vachièras
- Val d'Oronaye
-
- Val-de-Chalvagne - Vau de Chalvanha
- Valavoire - Valavoira
Valavoire, en provençal Valavoira, est attesté dans les comptes de la viguerie pour les années 1401 à 1408 sous la forme Valatoria mais c'est en l'an 1030 que ce toponyme est certifié pour la première fois connue dans les écrits.
Nous trouvons ce nom de lieu dans le Cartulaire de l'Abbaye Saint Victor de Marseille sous la forme Valadoria.
- Valbelle - Vaubèla
- Valensole - Valençòla
- Valernes - Valèrna
- Vaumeilh - Vaumelha
- Venterol - Venteròu
- Verdaches - Verdacha
- Vergons - Vergons
- Villars-Colmars - Vilars de Cormarç
- Villemus - Vilamurs
- Villeneuve - 04 - Vilanòva
- Volonne - Volona
- Volx - Voùs
⌘ Nos toponymes
Datant souvent des temps les plus anciens, images de l'Histoire, de ses hommes, de leurs langues, nos toponymes sont reflets de l'occupation des territoires par les civilisations qui se succèdent.
L'immense majorité de nos toponymes datent des temps les plus anciens, parfois du néolithique ou de la période préceltique, notamment les oronymes et hydronymes. Ils sont aussi légions à avoir été créés lors des grands défrichements qui ont fait naitre nos paysages, nos hameaux, nos villages et communes actuelles. Images de l'Histoire, de ses hommes et de leurs langues, plusieurs strates linguistiques y sont visibles.
Déplorons les néo-toponymes passe-partout, tristesse effrayante, déprimante et appliqués sans réflexion à des lieux chargés de si belle histoire. Combien de Kerlouano devenus Semaine des quatre jeudis, pour citer une commune bretonne au riche passé ; combien de nouvelles communes aux noms à faire pleurer pierres et monuments ; simple plaidoyer pour nos toponymes, si riches, si beaux, si maltraités par facilité intellectuelle.
Il n'y a pas si longtemps, champs, prés et lieux, si petits soient-ils, avaient un nom: un microtoponyme définissant ce lieu avec précision et fort riche d'information. Ces noms, avec une modernité toponymique, se perdent dans l'oubli. Nous tentons de les inscrire quand découverts et localisés fiablement.