■ Échappé à une mort horrible
Villeneuve-les-Maguelone, 20 août - Un facteur est assailli, dévalisé, ligoté et couché sur les rails avant le passage d’un train.
Le préposé au transport des sacs de dépêches de Villeneuve-lès-Avignon, à la gare le Pont-d’Avignon, faisait sa tournée ordinaire l’un de ces derniers soirs, lorsque deux individus se jetèrent sur lui, lui couvrirent la tête d’un tablier, le ligotèrent et, après l’avoir dépouillé de son sac de dépêches et d’une somme peu importante qu’il portait sur lui, le placèrent au travers de la voie ferrée et partirent. Un train allait passer. Après de violents efforts, le malheureux préposé, nommé Jean Rigaud, put se rouler hors de la voie et se débarrasser de ses liens. Il était temps : une minute plus tard le malheureux eût été écrasé.
LE PETIT JOURNAL ILLUSTRÉ - 22 août 1909
Le soviet de Maguelone
Villeneuve-les-Maguelone, 1° juin - L'affaire des troubles ouvriers de Villeneuve-les-Maguelone, Hérault, vient d'avoir son dénouement devant la Cour d'appel de Montpellier.
Au mois de mars dernier, le Syndicat ouvrier s'érigeant en Soviet terrorisait toute la commune. Il avait décrété la grève obligatoire, avait posté des grévistes à toutes les issues du village pour empêcher patrons et ouvriers d'aller à leur travail. La Cour a prononcé les condamnations suivantes :
Jean Boussinot, huit mois de prison, par défaut José Valers, Carlos Valers et Jacques Estrada, quatre mois de prison chacun, et 100 francs d'amende ; Antoine Papacuit, trois mois de prison, Marius Vieu et Jacques Ojurnet, deux mois de prison chacun et 100 francs d'amende.
LA CROIX - 02 juin 1920
Une commune condamnée
Villeneuve-les-Maguelone, 8 juillet - Le tribunal civil de Montpellier, présidé par M. le conseiller Charignon, vient de rendre son jugement dans le procès intenté par M. Frédéric Fabrège. l'éminent archéologue de Montpellier et propriétaire de l'antique abbaye de Maguelone, près de cette ville, contre la commune de Villeneuve-les-Maguelone concernant un chemin qui traverse le domaine de M. Fabrège et dont la commune revendiquait la propriété.
Le tribunal a déclaré que M. Fabrège en était le seul propriétaire et a condamné solidairement le maire et la commune à payer a M. Fabrège la somme de 2 000 francs à titre de dommages-intérêts.
LA CROIX - 10 juillet 1909
La presse du passé est passionnante !
Regorgeant d'anecdotes ou de faits-divers, parfois croustillante, souvent sordide, parfois amusante, elle nous permet de ressentir la manière de pensée de nos aïeux, de ceux qui ont vécu en cette commune, en ce territoire, de ceux qui l'ont fait vivre et que nous visitons.
La presse passée redonne vie aux simples citoyens, à ces gens qui n'auront jamais nom en livres d'histoire.
Il est plaisant d'y voir l'évolution des importances: en 1900, le commissaire fait une enquête pour un vol de jambon.
La violence est importante: violences ménagères ou non sont courantes, violences villageoises, banditisme ou non aussi ; les comptes se règlent à coups de poings, de bâtons ou autres armes.
Les cuites sont monnaie courante et pas exclusives de certaines régions: nombre de nos aïeux - ayant sans doute très soif, picolent sec !
Un prix spécial devrait être décerné à certains journalistes de cette presse ancienne: les coupures concernant les cuites et amendes en découlant sont parfois d'un humour extraordinaire.
Nous ne pouvons que vous conseiller de lire et acheter la Presse: vous la ferez vivre et imprimerez l'Histoire !