■ Messe radiodiffusée à Saint-Véran
Saint-Véran, 25 décembre - Sous l'égide du Secours National a été célébrée hier soir dans l'église, de Saint-Véran, le village le plus élevé d'Europe, à 2.100 mètres d'altitude, la messe de minuit la plus proche des étoiles.
L'allocution prononcée à 23 h. 10 par le curé de la paroisse, l'abbé Guigou, ancien chartreux, fut retransmise par les soins de la radio nationale.
À cette occasion, le Chef de l'État a adressé à l'abbé Guigou un chèque de 10.000 francs pour que vive l'artisanat de Saint-Véran.
LE PETIT JOURNAL - 8 mars 1908
■ À la poursuite du mammouth
Londres, 7 Mars - Nous venons d'être informés par l'Académie des Sciences de Saint-Pétersbourg qu'une expédition bien équipée se propose d'exhumer les restes d'un mammouth découvert à Santauriak - Sibérie.
Le crâne et une partie du pied droit étaient exposés à l'action de l'eau et la chair, à demi-tranchée, fût trouvée encore adhérente aux os. Les renards polaires avaient commencé à dévorer les os. De l'eau a été versée sur les parties exposées pour y créer un manteau de glace protecteur.
Le lieu de la découverte est si éloigné que le voyage pour s'y rendre va durer deux mois. Les restes vont être transportés sur 50 traineaux tirés par des rennes le long de la rivière Léna. La partie finale du voyage sera éffectuée par train d'Irkutsk à Saint-Pétersbourg.
Les scientifiques russes attachent une grande importance à cette découverte, équivalente à celle de ce mammouth maintenant exposé au Muséum d'Histoire naturelle de Saint-Pétersbourg dont l'étude, cela est connu, n'est pas encore terminée. Il est estimé que ce mammouth avait approximativement 25 ans.
Nous pensons que ces mammouths vivaient il y a 100.000 ans. Les restes des premiers mammouths découverts étaient en si bon état de conservation que certaines parties de leur viande, après avoir été salées et cuisinées, furent consommées à titre de curiosité par des scientifiques russes.
NEW YORK TIMES - 8 mars 1908
La presse du passé est passionnante !
Regorgeant d'anecdotes ou de faits-divers, parfois croustillante, souvent sordide, parfois amusante, elle nous permet de ressentir la manière de pensée de nos aïeux, de ceux qui ont vécu en cette commune, en ce territoire, de ceux qui l'ont fait vivre et que nous visitons.
La presse passée redonne vie aux simples citoyens, à ces gens qui n'auront jamais nom en livres d'histoire.
Il est plaisant d'y voir l'évolution des importances: en 1900, le commissaire fait une enquête pour un vol de jambon.
La violence est importante: violences ménagères ou non sont courantes, violences villageoises, banditisme ou non aussi ; les comptes se règlent à coups de poings, de bâtons ou autres armes.
Les cuites sont monnaie courante et pas exclusives de certaines régions: nombre de nos aïeux - ayant sans doute très soif, picolent sec !
Un prix spécial devrait être décerné à certains journalistes de cette presse ancienne: les coupures concernant les cuites et amendes en découlant sont parfois d'un humour extraordinaire.
Nous ne pouvons que vous conseiller de lire et acheter la Presse: vous la ferez vivre et imprimerez l'Histoire !