■ Ils refusent de marcher
Saint-Servan, 23 février - Les incidents de Paramé se sont renouvelés ce matin à Saint-Servan à l'occasion de l'inventaire de l'église.
Une foule considéxable était contenue par de nombreux cordons de troupes et de gendarmes à cheval.
Les portes de l'église étant fermées, les sommations réglementaires ont été faites puis le chef de bataillon Hesry, commandant les troupes, a été invité par le commissaire à faire enfoncer la porte par les sapeurs de l'artillerie mais l'officier a refusé.
Le général Davignon, commandant la 26° division, avisé du refus, est arrivé aussitôt et a donné l'ordre au commandant Hesry d'obéir.
Sur un nouveau refus, le général a fait appeler le capitaine Spiral pour exécuter les ordres, mais le capitaine s'y est refusé.
Un troisième officier, le capitaine de Langavan, appelé, a refusé également de faire procéder a l'ouverture de la porte.
Enfin, un quatrième officier, le capitaine Butler, a exécuté l'ordre du général, et les sapeurs ont enfoncé la porte.
LA CROIX - 24 février 1906
Un lieutenant mis aux arrêts
Paramé, 27 février - Un autre officier du 47°, un lieutenant, a été puni de trente jours d'arrêts pour avoir assisté, en uniforme, à la cérémonie religieuse célébrée à l'église de Saint-Servan le soir même de l'inventaire du 23 février.
LA CROIX - 1° mars 1906
La presse du passé est passionnante !
Regorgeant d'anecdotes ou de faits-divers, parfois croustillante, souvent sordide, parfois amusante, elle nous permet de ressentir la manière de pensée de nos aïeux, de ceux qui ont vécu en cette commune, en ce territoire, de ceux qui l'ont fait vivre et que nous visitons.
La presse passée redonne vie aux simples citoyens, à ces gens qui n'auront jamais nom en livres d'histoire.
Il est plaisant d'y voir l'évolution des importances: en 1900, le commissaire fait une enquête pour un vol de jambon.
La violence est importante: violences ménagères ou non sont courantes, violences villageoises, banditisme ou non aussi ; les comptes se règlent à coups de poings, de bâtons ou autres armes.
Les cuites sont monnaie courante et pas exclusives de certaines régions: nombre de nos aïeux - ayant sans doute très soif, picolent sec !
Un prix spécial devrait être décerné à certains journalistes de cette presse ancienne: les coupures concernant les cuites et amendes en découlant sont parfois d'un humour extraordinaire.
Nous ne pouvons que vous conseiller de lire et acheter la Presse: vous la ferez vivre et imprimerez l'Histoire !