⌘ L'appel de la guerre au 1° août 1914
Au 1° août, la mobilisation générale voit bien des commentaires. Tout le monde pense que cette guerre sera fraîche et joyeuse malgré les mises en garde d'esprits éclairés dont ce général allemand qui, dès 1905, invitait à ne pas se faire la guerre et à la réflexion en dressant avec clairvoyance et justesse le tableau terrible de ce conflit que tous pressentaient.
L'instituteur de Ssaint-Martin-de-Queyrieres, Bruno Lagier, écrit:
- On ne dormit guère dans la nuit du 1° au 2 août, et à l'aube tout le monde était debout. Toute la journée, la population stationna dans les rues, assistant au départ des braves soldats. Malgré le déchirement et la tristesse des séparations, il y eut un bel enthousiasme. Les hommes quittèrent sans récrimination aucune le coin natal qui leur était cher, et cela au moment où les récoltes qui devaient assurer la subsistance des leurs étaient encore sur pied. Chacun comprit que la patrie était au-dessus de la famille et que c'en serait fait de toutes les familles de France, si la grande famille qui les englobe toutes venait à disparaître.
M. D. G. n'a que deux fils. Il en a perdu un sous les drapeaux, il y a quatre ans. L'aîné lui restait : il a été dirigé vers la frontière de l'Est. Pourtant, quelques jours après, M. le gouverneur de Briançon ayant donné ordre à M. le maire de réquisitionner dans la commune le plus grand nombre de vaches possible, M. D. G. en a donné deux, en disant : J'ai donné mes fils à la patrie, mon mulet a été réquisitionné ainsi que deux de mes vaches, il ne m'en reste qu'une, mais je la donnerai encore si c'est nécessaire. Quant à moi, j'en aurai toujours assez pour vivre.
Il est intéressant de remarquer que l'on parle de guerre mais que l'ennemi immédiat dans al région est toujours et reste Italien, alors allié contre les Empires Centraux.