Saint-léon-Sur-l'iSle

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saint-leon-sur-isle
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Un jour, un poème naquit par sa plume...

Né dans la commune, il fut connu pour ses écrits ou, inspiré par Saint-léon-Sur-l'iSle et tombé sous le charme de ses paysages ou de ses habitants, il laissa s'exprimer la muse pour écrire quelques belles lettres malheureusement devenues souvent trop peu connues ou oubliées.

Nous souhaitons vous les faire découvrir à travers cette page et vous faire apprécier ce si riche et beau passé malheureusement fort négligé et oublié...


Saint-léon-Sur-l'iSle

saint-leon-sur-isle

  • FrançaisSaint-léon-Sur-l'iSle
  • Population2 000
    Gentilé
  • Superficie14,78 km²
  • Densité135.32 /km²
  • Latitude45° 7 '0" N°
    Longitude0° 30 '0" E°
  • Latitude45.116699°
    Longitude0.500000°
  • Saint-léon-Sur-l'iSle16 pages


Rue Bric et Brac

⌘ Le Menhir

◎ Le Menhir

À la mémoire de mon père - 1865

Les cigales chantaient dans les landes stériles ;
Sous les feux de midi les troupeaux immobiles,
Pour abri se prêtaient l'ombré de leurs toisons:
Un berger, en tressant quelque hochet de joncs,
Sifflait dans, un pipeau fait d'écorce de.saule.
Des pêcheurs, qui portaient leurs filets sur l'épaule,
Descendaient vers la grève, et j'allais avec eux,
Sur les landiers fleuris marchant d'un pas joyeux,
Tout heureux de revoir la bruyère et les menthes,
Et la brande, si verte au bord des eaux dormantes.
En passant j'aperçus, couronnant un menhir,
Des fleurs que le soleil commençait à flétrir.
C'étaient des iris bleus et des oeillets sauvages,
Mêlés de tamarins cueillis sur les rivages.
- « Qui donc a couronné de guirlandes de fleurs,
Ce géant de granit ? - demandai-je aux pêcheurs.
L'un d'eux me répondit qu'à la saison nouvelle,
Chaque année on lui rend cet hommage fidèle.
Ensemble ils disaient tous :
- « C'est un usage ancien,
Nos pères le faisaient. »
- Bretons, ils faisaient bien,
Car c'était le passé que vénéraient vos pères,
En ornant ce menhir, vieux géant des bruyères.
Arrivé près des flots, je cherchais pour m'asseoir
L'ombre d'un tamarin qui sort d'un rocher noir
Et laisse sur les eaux pendre ses longues branches,
Que viennent insulter parfois les- vagues blanches.
Je suivais du regard la marche des pêcheurs,
Le vol capricieux des courlis voyageurs ;
Puis j'écoutais le chant de la barge plaintive
Et le bruit cadencé d'une source d'eau vive,
Qui du roc entr'ouvert tombe en nappe d'argent ;
Mais ces mots des pêcheurs me revenaient souvent :
- « Nos pères le faisaient. » J'y rêvais en silence,
Y trouvant à la fois et sagesse et science ;
« Nos pères le faisaient ; » je voyais dans ces mots
Une règle, un appui, le chemin du repos.

Du Passé qui s'éteint gardons quelques lumières !
Faisons ce qu'avant nous ont toujours fait nos pères !

Joseph Rousse (1838-1909)

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