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RosièRes-suR-baRbeche
Poésie

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RosièRes-suR-baRbeche

■ RosièRes-suR-baRbeche: Poésie

Le Menhir est un poème écrit par Joseph Rousse qui le dédia à son Père.

Joseph Rousse est un poète breton natif de La Plaine-sur-Mer. Après des études au petit séminaire, bachelier, il entreprendra des études de Droit pour devenir avocat au barreau nantais. Homems aux multiples activités, il sera aussi homme politique, historien, banquier qui le verra plonger dans la ruine, entraîné en cela par celle de la Banque Rousselot, banque nantaise.

Patriote breton, regrettant la perte de l'Indépendance bretonne, rêvant d'une Fédération Française permettant à la Bretagne d'être elle-même, Joseph Rousse nous laissera approximativement 300 poèmes inspirés par l'Art, la nature, la mort, la religion ou l'Amitié ; il nous laissera aussi, après son décès en 1909, plusieurs études et critiques bien intéressantes.


RosièRes-suR-baRbeche

RosièRes-suR-baRbeche
  • Français: RosièRes-suR-baRbeche
  • Population: 100
    Gentilé:
  • Type:
  • Superficie: 5,31 km²
    Densité: 18.83 hab/km²
  • Latitude: 47°19'0" N
    Longitude: 6°40'0" E
  • Latitude: 47.316700" N
    Longitude: 6.666670
  • pages: 16

⌘ Le Menhir

◎ Le Menhir

À la mémoire de mon père - 1865

Les cigales chantaient dans les landes stériles ;
Sous les feux de midi les troupeaux immobiles,
Pour abri se prêtaient l'ombré de leurs toisons:
Un berger, en tressant quelque hochet de joncs,
Sifflait dans, un pipeau fait d'écorce de.saule.
Des pêcheurs, qui portaient leurs filets sur l'épaule,
Descendaient vers la grève, et j'allais avec eux,
Sur les landiers fleuris marchant d'un pas joyeux,
Tout heureux de revoir la bruyère et les menthes,
Et la brande, si verte au bord des eaux dormantes.
En passant j'aperçus, couronnant un menhir,
Des fleurs que le soleil commençait à flétrir.
C'étaient des iris bleus et des oeillets sauvages,
Mêlés de tamarins cueillis sur les rivages.
- « Qui donc a couronné de guirlandes de fleurs,
Ce géant de granit ? - demandai-je aux pêcheurs.
L'un d'eux me répondit qu'à la saison nouvelle,
Chaque année on lui rend cet hommage fidèle.
Ensemble ils disaient tous :
- « C'est un usage ancien,
Nos pères le faisaient. »
- Bretons, ils faisaient bien,
Car c'était le passé que vénéraient vos pères,
En ornant ce menhir, vieux géant des bruyères.
Arrivé près des flots, je cherchais pour m'asseoir
L'ombre d'un tamarin qui sort d'un rocher noir
Et laisse sur les eaux pendre ses longues branches,
Que viennent insulter parfois les- vagues blanches.
Je suivais du regard la marche des pêcheurs,
Le vol capricieux des courlis voyageurs ;
Puis j'écoutais le chant de la barge plaintive
Et le bruit cadencé d'une source d'eau vive,
Qui du roc entr'ouvert tombe en nappe d'argent ;
Mais ces mots des pêcheurs me revenaient souvent :
- « Nos pères le faisaient. » J'y rêvais en silence,
Y trouvant à la fois et sagesse et science ;
« Nos pères le faisaient ; » je voyais dans ces mots
Une règle, un appui, le chemin du repos.

Du Passé qui s'éteint gardons quelques lumières !
Faisons ce qu'avant nous ont toujours fait nos pères !

Joseph Rousse (1838-1909)

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Providensky: Kayak à Siréniky vers 1900