■ Accident en Seine
Paris 8°, 11 janvier - Ce matin, vers 8 heures, au pont de l'Alma, un des Bateaux Parisiens, le N°12 de la série A, qui font le service de la rive droite, s'est heurté sans doute avec violence aux pieux enfoncés dans la Seine pour l'établissement de la passerelle qui aboutira au Vieux-Paris. Puis soudain, à cause de la vitesse du courant en cet endroit, le bateau s'est mis en travers de l'arche.
Il y avait sur ce bateau un assez grand nombre de passagers comme du reste, il y en a tous les matins à pareille heure.
Naturellement beaucoup de ces voyageurs et surtout les femmes furent pris de frayeur et se mirent à crier, à se bousculer. Les femmes brisèrent à coups de poing ou à coups de parapluie, les vitres de la cabine du pont et les éclats de verre ont blessé quelques voyageurs.
Cependant, il était clair que la danger ne pouvait être grave, on touchait au ponton, et bientôt, en effet, tous les voyageurs pouvaient débarquer. D'autres sont sortis du bateau en montant aux échelles qui servent à la construction de la passerelle.
Un remorqueur est venu peu après qui a tiré le bateau de la dangereuse position où il était et l'a amarré juste au-dessous de la grande bâtisse carrée qui sera le palais du Congrès, d'où peu après il est parti pour reprendre son service. Ce bateau n'a aucune avarie.
Cet accident a causé un certain émoi. Les parapets du pont furent, en un clin d'oeil, couverts de monde, et les agents de police ont dû obliger cette foule à circuler après lui avoir du reste fait connaître que l'accident n'avait pas d'autre gravité que celle que nous venons de dire.
LA CROIX, 12 janvier 1900
Le Nouvel An à l'Élysée
Paris 8°, 1 janvier - Les réceptions officielles du 1° janvier ont eu lieu dans la matinée au palais de l'Elysée avec le cérémonial accoutumé.
M. Camille Chautemps, président du Conseil, et les ministres et sous-secrétaires d'État sont venus à 10 h. 30 pour assister le président de la République pendant les réceptions et visites.
Le chef de l'État a reçu à 10 h 40, M. Jeanneney, président du Sénat, les membres du bureau et les sénateurs présents, et, à 11 heures, M. Édouard Herriot, président de la Chambre des députés, les membres du bureau. M. Albert Lebrun s'est ensuite rendu, en compagnie de M. Camille Chautemps, président du Conseil, au palais du Luxembourg et au Palais Bourbon, où les membres du gouvernement l'avaient précédé pour rendre leur visite aux présidents des deux assemblées.
De retour l'Élysée, le président de la République a retenu à déjeuner les membres du gouvernement, les maréchaux de France, le grand chancelier de la Légion d'Honneur, les préfets de la Seine et de police, ainsi que les personnes de sa maison.
LA CROIX, 2 janvier 1938
La presse du passé est passionnante !
Regorgeant d'anecdotes ou de faits-divers, parfois croustillante, souvent sordide, parfois amusante, elle nous permet de ressentir la manière de pensée de nos aïeux, de ceux qui ont vécu en cette commune, en ce territoire, de ceux qui l'ont fait vivre et que nous visitons.
La presse passée redonne vie aux simples citoyens, à ces gens qui n'auront jamais nom en livres d'histoire.
Il est plaisant d'y voir l'évolution des importances: en 1900, le commissaire fait une enquête pour un vol de jambon.
La violence est importante: violences ménagères ou non sont courantes, violences villageoises, banditisme ou non aussi ; les comptes se règlent à coups de poings, de bâtons ou autres armes.
Les cuites sont monnaie courante et pas exclusives de certaines régions: nombre de nos aïeux - ayant sans doute très soif, picolent sec !
Un prix spécial devrait être décerné à certains journalistes de cette presse ancienne: les coupures concernant les cuites et amendes en découlant sont parfois d'un humour extraordinaire.
Nous ne pouvons que vous conseiller de lire et acheter la Presse: vous la ferez vivre et imprimerez l'Histoire !