■ Une belle rafle
Paris 1°, 12 mars - Ce fut une belle rafle que celle qu'opéra la police une de ces dernières nuits dans un bouge aux environs des Halles, le cabaret de l'Angélus.
Sous la direction du chef de la sûreté, les agents, accompagnés de deux vigoureux molosses policiers, fouillèrent la maison. Ils y trouvèrent soixante et onze personnes, pour la plupart des rôdeurs et des femmes de mauvaise vie. Tous ont été conduits au poste de police de la rue des Prouvaires, puis ils ont été ensuite dirigés sur le service de la sûreté.
Pour la circonstance, deux employés du service anthropométrique, appelés des reconnaisseurs, étaient présents. Ils ont examiné et identifié les individus arrêtés. Vingt-sept de ces derniers, hommes et femmes, ont été définitivement gardés pour infraction à des interdictions de séjour, pour port d'armes prohibées et pour vol. L'un d'eux, nommé Lechapier, est un ancien lieutenant de Lecca et de Manda, de fameuse mémoire.
LE PETIT JOURNAL - 16 mars 1909
La presse du passé est passionnante !
Regorgeant d'anecdotes ou de faits-divers, parfois croustillante, souvent sordide, parfois amusante, elle nous permet de ressentir la manière de pensée de nos aïeux, de ceux qui ont vécu en cette commune, en ce territoire, de ceux qui l'ont fait vivre et que nous visitons.
La presse passée redonne vie aux simples citoyens, à ces gens qui n'auront jamais nom en livres d'histoire.
Il est plaisant d'y voir l'évolution des importances: en 1900, le commissaire fait une enquête pour un vol de jambon.
La violence est importante: violences ménagères ou non sont courantes, violences villageoises, banditisme ou non aussi ; les comptes se règlent à coups de poings, de bâtons ou autres armes.
Les cuites sont monnaie courante et pas exclusives de certaines régions: nombre de nos aïeux - ayant sans doute très soif, picolent sec !
Un prix spécial devrait être décerné à certains journalistes de cette presse ancienne: les coupures concernant les cuites et amendes en découlant sont parfois d'un humour extraordinaire.
Nous ne pouvons que vous conseiller de lire et acheter la Presse: vous la ferez vivre et imprimerez l'Histoire !