■ Prenez garde aux trains
Notre-Dame-des-Landes, 7 juin - De notre correspondant. Jeudi, vers 6 heures du soir, Joseph Bodin, 58 ans, cultivateur à L'Épine, commune de Notre-Dame-des-Landes, département de Loire-Atlantique, passant en voiture sur un passage à niveau, a été tamponné par le train et projeté à vingt cinq mètres dans un ravin. La mort a été instantanée. La charrette a été brisée, le cheval est indemne.
Bodin laisse une veuve et un enfant. Il n'y avait pas de garde au passage, mais seulement cette pancarte Prenez garde aux trains.
LA CROIX - 8 juin 1902
Mort noyé
Notre-Dame-des-Landes, 5 mars - Notre correspondant de Saint-Nazaire télégraphie que Jean-Pierre Ménoret, 65 ans, cultivateur à Aulong-Duc, commune de Notre-Dame-des-Landes, département de Loire-Atlantique, a été trouvé noyé dans un étang, à cent mètres de son habitation. Il ne jouissait pas de toutes ses facultés.
LA CROIX - 7 mars 1902
Procédés anti-cléricaux
Notre-Dame-des-Landes, 1 octobre - Dernièrement, devant le tribunal de Saint-Nazaire, était vendu le presbytère de Notre-Dame-des-Landes, département de Loire-Atlantique, entièrement construit et restauré par les deniers des catholiques de cette paroisse.
Ceux-ci, qui avaient uni leurs efforts pour racheter leur propre bien, durent céder devant un sectaire des environs, M. Bricaud,qui fut déclaré adjudicataire pour 16 500 francs. M. Bricaud écrivit aussitôt au curé pour lui offrir la location, lui donnant, au cas où il refuserait, tout le temps nécessaire à son déménagement.
M. le curé ne répondit pas, avec raison.
Le 16 septembre, M. Bricaud arriva à Notre-Dame-des-Landes, se rendit à la cure et, avec insolence, déclara au pauvre ecclésiastique qu'il devait partir.
Pendant ce temps, un huissier du chef-lieu de canton, Me Leclerc de Blain, était caché au bureau de tabac. Devant l'énergique refus qu'il essuya, M. Bricaud alla chercher Me Leclerc au bureau de tabac.
L'officier ministériel somma M. le curé d'évacuer les lieux dans les vingt-quatre heures, et, sans lui laisser le temps de dire sa protestation, partit suivi de l'acheteur de biens ecclésiastiques.
Cinq minutes après, tous deux revinrent avec un panier, pénétrèrent dans le jardin de la cure et y cueillirent les poires.
Vingt-quatre heures après, M. le curé et son vicaire quittaient leur presbytère pour se réfugier dans une vieille maison, où ils vont continuer à se dévouer pour leurs paroissiens qui ont agi en vrais chrétiens.
Voilà pris sur le vif les jolis procédés de MM. les anticléricaux et acheteurs de biens de Fabriques.
LA CROIX - 2 octobre 1907
La presse du passé est passionnante !
Regorgeant d'anecdotes ou de faits-divers, parfois croustillante, souvent sordide, parfois amusante, elle nous permet de ressentir la manière de pensée de nos aïeux, de ceux qui ont vécu en cette commune, en ce territoire, de ceux qui l'ont fait vivre et que nous visitons.
La presse passée redonne vie aux simples citoyens, à ces gens qui n'auront jamais nom en livres d'histoire.
Il est plaisant d'y voir l'évolution des importances: en 1900, le commissaire fait une enquête pour un vol de jambon.
La violence est importante: violences ménagères ou non sont courantes, violences villageoises, banditisme ou non aussi ; les comptes se règlent à coups de poings, de bâtons ou autres armes.
Les cuites sont monnaie courante et pas exclusives de certaines régions: nombre de nos aïeux - ayant sans doute très soif, picolent sec !
Un prix spécial devrait être décerné à certains journalistes de cette presse ancienne: les coupures concernant les cuites et amendes en découlant sont parfois d'un humour extraordinaire.
Nous ne pouvons que vous conseiller de lire et acheter la Presse: vous la ferez vivre et imprimerez l'Histoire !