⌘ Nossage-et-Bénévent à la veille de 1789
Nossage-et-Bénévent dépend de l'Arrondissement de Gap, canton d'Orpierre, commune, est situé à 690 mètres d'altitude. il compte 51 habitants pour 431 hectares de superficie.
Réponse des habitants et communauté de Nossage-et-Bénévent aux questions à eux adressées par Messieurs les Procureurs généraux, syndics de la Commission intermédiaire, par leur lettre circulaire du 28 février dernier.
L'ouverture des États Généraux
5 mai 1789
⌘ Etat général de Nossage-et-Bénévent en 1789
- Présentation
Notre territoire contient trois cents toises en longueur et autant en largeur. Les habitations sont éparses et isolées aux hameaux des Hugues, Truchet, Truphémus, etc.
Notre communauté est annexée à la paroisse de Lagrand, dont nous sommes séparés par un torrent, le torrent de Céans, et, d'ailleurs, très éloignés de la paroisse. - La Communauté
La communauté est composée de 13 chefs d'habitation, les forains compris, faisant en tout 52 individus. - Médecin, chrirugien
N'ayant sur les lieux aucun médecin ni chirurgien, nous requérons ceux de Serres dans le besoin. - Accoucheuse
Une femme du hameau fait les fonctions d'accoucheuse. - Épidémies
Les épidémies sont rares; l'inoculation inconnue. - Habitat
Nous bâtissons nos maisons à chaux et sable. Les tuiles creuses servent pour les couverts. Elles se tirent d'un particulier du territoire qui les fabrique. La toise de couvert revient, compris main-d'œuvre, non le bois, à 7 livres. - Sol
Le sol est graveleux ou argileux, aride en général. - Cultures
Le seigle, l'épeautre et très peu de froment sont nos récoltes. Les amandiers et noyers sont les arbres seuls qui prospèrent. Ils sont sujets aux gelées. Nous manquons de prairies. - Récoltes
Il faut une bonne récolte pour qu'elle soit suffisante à la consommation. Un pain fait de seigle et d'épeautre nous sert de nourriture. - Grains
Nous tirons les grains, dans les temps de disette particulière de Serres ou Sisteron. Si la disette frappe la contrée, c'est des montagnes près de Gap ou du blé de mer pris à Marseille. - Abondances
Nous n'avons de surabondant que de l'huile ou des amandes, que nous vendons à Serres et dont le prix est employé au blé qui nous manque. - Foire, marchés
Point de foire ni marché. - Bois
Nous avons un petit bois commun en taillis, que les éboulements du rocher de Chabre détruisent. Il suffit au chauffage avec les élagures de nos arbres. - Communs
Les communs sont le taillis ci-dessus et quelques terres stériles dont on ne peut tirer parti. - Arrosages
Le territoire est sur le penchant de la montagne de Chabre au nord d'icelle. Le sommet de cette montagne prive le sol du soleil pendant six mois de l'année. Ce terroir, très graveleux et mouvant, est morcelé par une infinité de petits ravins qui se forment dans le haut de la montagne et qui ravagent souvent les récoltes. Nous manquons d'arrosage, il est impossible d'en avoir. - Bétail
Il y a dans la communauté 5 paires de bœufs et 6 ânesses. Le menu bétail est au nombre de 90 bêtes. Le territoire étant très resserré, on ne pourrait en élever davantage. - Vétérinaire
Il n'y a ici ni dans la contrée aucun artiste vétérinaire. Si l'administration en plaçait un à Serres, il serait d'un grand secours. - Population
Les habitants sont tous cultivateurs. Le local n'est pas susceptible d'amélioration ni d'aucun établissement. - communauté
Nous nommons annuellement deux consuls, dont l'un autorise les assemblées, l'autre requiert les habitants. Ils font rédiger les délibérations par un secrétaire qu'ils se choisissent. - Revenus
La communauté n'a aucun revenu. - Dépenses
Les dépenses de la communauté sont imposées dans le rôle de la taille. - Comptes
Les collecteurs ont régulièrement rendu leurs comptes jusqu'à présent. - Pauvres
Les pauvres n'ont point de revenus. Le prieur ne leur paye point la vingt-quatrième. - Cadastre
Le cadastre et le coursier sont de l'année 1705, en très bon état. Les papiers sont enfermés par deux clefs dans un coffre ; une clef est au pouvoir du sieur Philippon, l'autre entre les mains du consul. - Observations particulières
Le prieur du lieu perçoit la dime sur nos récoltes à la cote 16°. Les possessions que le même prieur a dans cette communauté sont le meilleur sol du territoire et en occupent plus d'un tiers. Ces mêmes possessions ne supportent point d'impositions, tandis qu'elles pourraient en porter plus d'un tiers, attendu que leur assiette est la seule du territoire qui soit exempte des ravins, et qui puisse soutenir un état de bonté dont les autres possessions sont privées. - Nous, consuls et habitants notables de la communauté de Nossage, certifions véritables et sincères les réponses et observations ci-dessus. En foi de quoi nous avons signé.
Signé: J. de PONTIS, FÉLIX, consul, FÉLIX, Pierre HUGUES, BRACHET, consul