Autrefois, voyant époque où les mines d'antimoine de Massiac, commune du Cantal, dont vous retrouverez traces le long du ruisseau de Bussac fleurissaient, les mines attiraient bons travailleurs extrayant le minerais d'antimoine à force de bras, pioches et grandes suées.
Comme toutes mines, le risque d'effondrement existait et, malheureusement, arrivait régulièrement ; les mineurs conjuraient leurs peurs avec multiples contes et légendes, parfois l'effroi était de la légende...
Autrefois...
Il y a si longtemps que l'on ne sait quand...
Mais c'était hier...
Autrefois, avant d'entrer dans la mine, les hommes, entrant dans l'antre chtonienne, faisaient prière et confaient leurs âmes à Dieu. Trois mineurs, tous trois bons pères de familles, hommes sobres et bons chrétiens, priaient systématiquement avant d'entrer dans les galeries.
Un jour, engagés dans une discussion, pioche sur l'épaule, besace et lampe au côté, ils oublièrent de confier leur âme et leur salut à Dieu ; un éboulement survint quand ils étaient à fond de mine, creusant le filon au rythme régulier de leurs pioches.
Le travail avançait bien, trop bien, trop facilement...
L'esprit au travail, suant sous l'effort et avançant rapidement, il oublièrent d'étayer leur front de taille et, ce qui devait arriver arrivant, la galerie s'éboula, emprisonnant les trois hommes dans une poche limitée.
Priant Dieu, comme tout mineur, ils implorèrent leur salut et, comme tout humain en péril, firent chacun demande à Dieu...
Le premier, avec espérance, demanda juste à voir la lumière une dernière fois avant de mourir ;
Le second implora de pouvoir partager un dernier repas avec sa femme et ses enfants avant de mourir ;
Le troisième priant de vivre encore une année avant de mourir...
Ils prièrent en creusant vers la sortie...
Il creusèrent en priant vers la Lumière...
Soudain, le sol s'effondrant, ils retrouvèrent une galerie menant vers le Ciel !
Èreintés, titubants de fatigue, après plusieurs jours et plusieurs semaines, écrasés de leurs efforts désespérés et recouverts de cette poussière que seules les mines peuvent produire, ils arrivèrent enfin au grand jour, ayant très longue barbe et fortes rides...
Le souhait du premier fut malheuresement immédiatement exaucé: il décéda de fatigue au premier rayon de lumière...
Le désir du second se réalisa aussi car, rentré au domicile où tous le croyaient mort, il put prendre un dernier repas entouré des siens avant de passer de vie à trépas le repas terminé...
Le troisième vécut une belle année mais fit le grand saut un an plus tard, jour et heure pour jour et heure...