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Lindre-Haute
Poésie

OBERERLINDEN

OBERERLINDEN
( LINDRE-HAUTE )
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Lindre-Haute

■ Lindre-Haute: Poésie



Lindre-Haute

Lindre-Haute
  • Français: Lindre-Haute
  • Population: 100
    Gentilé:
  • Type: Commune
  • Superficie: 2,46 km²
    Densité: 40.65 hab/km²
  • Latitude: 48°49'0" N
    Longitude: 6°45'0" E
  • Latitude: 48.816700" N
    Longitude: 6.750000
  • pages: 16

⌘ Ce qui dure

◎ Ce qui dure

Le présent se fait vide et triste,
Ô mon amie, autour de nous ;
Combien peu de passé subsiste !
Et ceux qui restent changent tous.

Nous ne voyons plus sans envie
Les yeux de vingt ans resplendir,
Et combien sont déjà sans vie
Des yeux qui nous ont vus grandir !

Que de jeunesse emporte l’heure,
Qui n’en rapporte jamais rien !
Pourtant quelque chose demeure :
Je t’aime avec mon cœur ancien,

Mon vrai cœur, celui qui s’attache
Et souffre depuis qu’il est né,
Mon cœur d’enfant, le cœur sans tache
Que ma mère m’avait donné ;

Ce cœur où plus rien ne pénètre,
D’où plus rien désormais ne sort ;
Je t’aime avec ce que mon être
A de plus fort contre la mort ;

Et, s’il peut braver la mort même,
Si le meilleur de l’homme est tel
Que rien n’en périsse, je t’aime
Avec ce que j’ai d’immortel.

Sully Prudhomme - Les vaines tendresses, 1875

Sully Prudhomme

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