■ L'assassin du curé de Landévennec
Landévennec, 8 janvier - Fait incroyable aucun des nombreux témoins n'a osé arrêter le meurtrier Jacques G. qui, le coup de fusil tiré, s'était écrié froidement en breton Hi em eus lazhet tout - je l'ai tué raide. Un second maître fusilier de la flotte, qui se trouvait là, a demandé aux témoins présents de l'aider à arrêter G. et à le garrotter. Ceux-ci ont refusé.
Bien plus, le maire d'Argol, M. Mérour, oncle et parrain du meurtrier, l'a laissé en liberté. Ce dernier en a profité pour aller se promener à la foire de Telgruc.
Le maire, au lieu d'envoyer chercher les gendarmes de Crozon s'est borné à écrire au procureur de Châteaulin et, le lendemain seulement, il s'est rendu au chef-lieu de canton, consulter une forte tête du parti radical. Grâce à cette négligence volontaire, G... n'a été arrêté que 24 heures après. S'il avait voulu, il aurait pu se sauver vingt fois. Il n'en a rien fait, comptant trop sur l'intervention de ses amis politiques.
Le curé de Landévennec est loin d'être rétabli. Contrairement à ce qui avait été dit d'abord, on n'a pu extraire qu'un seul plomb; il y en a trois qui ont pénétré profondément dans le côté droit de la poitrine et qui le font beaucoup souffrir. Dans la région d'Argol, tous les radicaux font campagne en faveur de G...
Naturellement !
LA CROIX - 6 janvier 1895
Un assassin
La Croix a raconté la tentative d'assassinat commise le 28 décembre par un nommé G... sur M. l'abbé Dagorn.curé de Landévennec. À la cour d'assises du Finistère, où il a comparu hier, G... a déclaré qu'il s'était trompé de curé. Il voulait tuer M. l'abbé Pailler, vicaire d'Argol, celui-ci ayant refusé de l'accepter pour parrain, pour des motifs probablement peu flatteurs.
Le réquisitoire a été prononcé par le procureur de la République, Drouot. M° Le Bail a défendu G..., qui a été condamné à dix ans de réclusion.
LA CROIX - 9 février 1895
Enfant blessé par une balle égarée
La petite Amodru, 3 ans, qui s'amusait sur la grève de Landévennec, été blessée grièvement à la tête par une balle égarée tirée par un chasseur de canards.
LA CROIX - 28 novembre 1925
Pêche tragique
Landévennec - Deux malelots du sloop Marguerite, de Logonna-Daoulas, qui péchaient, mercredi, dans la base de Landévennec, ont été jetés à la mer par une rafale de vent. Leurs corps n'ont pas encore été retrouvés.
LA CROIX - 15 avril 1938
L'affaire de l'abbé Dagorn
Landévennec - L'abbé Dagorn, curé de Landévennec, victime de la tentative d'assassinat que nous avons racontée, est maintenant hors de danger; il a été transporté à Landévennec. Le meurtrier vient d'être transféré à Châteaulin. Il croyait tirer sur le vicaire d'Argol, qu'il voulait tuer.
LA CROIX - 2 janvier 1895
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La presse du passé est passionnante !
Regorgeant d'anecdotes ou de faits-divers, parfois croustillante, souvent sordide, parfois amusante, elle nous permet de ressentir la manière de pensée de nos aïeux, de ceux qui ont vécu en cette commune, en ce territoire, de ceux qui l'ont fait vivre et que nous visitons.
La presse passée redonne vie aux simples citoyens, à ces gens qui n'auront jamais nom en livres d'histoire.
Il est plaisant d'y voir l'évolution des importances: en 1900, le commissaire fait une enquête pour un vol de jambon.
La violence est importante: violences ménagères ou non sont courantes, violences villageoises, banditisme ou non aussi ; les comptes se règlent à coups de poings, de bâtons ou autres armes.
Les cuites sont monnaie courante et pas exclusives de certaines régions: nombre de nos aïeux - ayant sans doute très soif, picolent sec !
Un prix spécial devrait être décerné à certains journalistes de cette presse ancienne: les coupures concernant les cuites et amendes en découlant sont parfois d'un humour extraordinaire.
Nous ne pouvons que vous conseiller de lire et acheter la Presse: vous la ferez vivre et imprimerez l'Histoire !