■ Acte de Jalousie
Kergloff, 17 avril - À Kergloff, un instituteur, nommé Le Bihan a tué sa femme au cours d'une scène de jalousie sous les yeux de ses deux enfants âgés de trois et neuf ans. La victime de ce drame avait, paraît-il menacé son mari de le quitter.
- Tu veux rejoindre tes amis, répliqua celui-ci, mais je saurai t'en empêcher.
Et ayant décroché son fusil de chasse, il mit sa femme en joue. Un de ses enfants, le petit Pierre, saisit la bretelle du fusil dont le coup partit sans atteindre Mme Le Bihan. La malheureuse prit la fuite, tenant par la main son plus jeune fils. Son mari la poursuivit et tira, presque à bout portant. Mme Le Bihan s'affaissa au milieu d'une mare de sang: elle avait été tuée sur le coup. L'instituteur Le Bihan s'est laissé arrêter et emmener par les gendarmes.
La Lanterne - 20 avril 1914
La presse du passé est passionnante !
Regorgeant d'anecdotes ou de faits-divers, parfois croustillante, souvent sordide, parfois amusante, elle nous permet de ressentir la manière de pensée de nos aïeux, de ceux qui ont vécu en cette commune, en ce territoire, de ceux qui l'ont fait vivre et que nous visitons.
La presse passée redonne vie aux simples citoyens, à ces gens qui n'auront jamais nom en livres d'histoire.
Il est plaisant d'y voir l'évolution des importances: en 1900, le commissaire fait une enquête pour un vol de jambon.
La violence est importante: violences ménagères ou non sont courantes, violences villageoises, banditisme ou non aussi ; les comptes se règlent à coups de poings, de bâtons ou autres armes.
Les cuites sont monnaie courante et pas exclusives de certaines régions: nombre de nos aïeux - ayant sans doute très soif, picolent sec !
Un prix spécial devrait être décerné à certains journalistes de cette presse ancienne: les coupures concernant les cuites et amendes en découlant sont parfois d'un humour extraordinaire.
Nous ne pouvons que vous conseiller de lire et acheter la Presse: vous la ferez vivre et imprimerez l'Histoire !