■ Pas de cour d'assises
Guillestre, 18 novembre - L'asile communal est établi dans une salle basse, peu propre, tout à côté d'un café; l'école primaire est à 20 mètres plus loin, dans deux salles du Café Jaune, alors que l'Académie refuse parfois d'autoriser des écoles libres pour le motif qu'elles sont à 40 ou 50 mètres d'un café. Pour 40 élèves, à l'asile et à l'école primaire, il y a 5 institutrices.
Le maire de Guillestre a obligé tous ceux qui avaient des enfants orphelins des hospices de Marseille à les mettre à l'école laïque; il a menacé les employés de les faire changer s'ils n'y envoyaient leurs fillettes.
Diverses quêtes ont été faites au profit des incendiés d'août et de septembre. Or, le maire a envoyé son secrétaire chez une pauvre veuve, qui a deux petites filles, pour lui dire:
- Voici le secours qui vous est destiné. Mais si vous n'envoyez pas vos enfants chez les laïques, vous ne toucherez rien.
Nous livrons ces faits à l'apprécation publique.
LA CROIX - 21 novembre 1897
La guerre pour la séparation de l'Église et de l'État faisait alors rage.
La presse du passé est passionnante !
Regorgeant d'anecdotes ou de faits-divers, parfois croustillante, souvent sordide, parfois amusante, elle nous permet de ressentir la manière de pensée de nos aïeux, de ceux qui ont vécu en cette commune, en ce territoire, de ceux qui l'ont fait vivre et que nous visitons.
La presse passée redonne vie aux simples citoyens, à ces gens qui n'auront jamais nom en livres d'histoire.
Il est plaisant d'y voir l'évolution des importances: en 1900, le commissaire fait une enquête pour un vol de jambon.
La violence est importante: violences ménagères ou non sont courantes, violences villageoises, banditisme ou non aussi ; les comptes se règlent à coups de poings, de bâtons ou autres armes.
Les cuites sont monnaie courante et pas exclusives de certaines régions: nombre de nos aïeux - ayant sans doute très soif, picolent sec !
Un prix spécial devrait être décerné à certains journalistes de cette presse ancienne: les coupures concernant les cuites et amendes en découlant sont parfois d'un humour extraordinaire.
Nous ne pouvons que vous conseiller de lire et acheter la Presse: vous la ferez vivre et imprimerez l'Histoire !