Bouër Laurent est né à Gouézec le 18-08-1896.
Il mesurait 1,64 mètre, avait les cheveux et sourcils blonds, les yeux bleus, le front large, le nez moyen, le menton et le visage non connu. Laurent savait lire et écrire.
Il décèdera le 02-07-1916 à Dompierre-Becquincourt ; il avait 20 ans.
Mort pour la France en 1914-1918, tué à l'ennemi, il était 2° Classe au 23° RIC.
Lors de son incorporation militaire, il était cultivateur.
Ne l'oublions pas et gardons lui mémoire !
Découvrons les évènements de cette journée du 11 juillet 1916 ; journée qui verra Paul fait prisonnier.
◎ du 1° janvier au 31 décembre 1916
Le 23° RIC se déplace du 6 au 12 janvier 1916 à destination du camp de Crévecœur, dans l'Oise, pour y faire de l'instruction.
Plusieurs manœuvres de divisions ont lieu en présence du général Pétain, commandant la II° Armée, et du général Foch, commandant le groupe d'armées du Nord.
Parti du camp de Grévecœur, le 28 janvier, le régiment occupe des positions dans le secteur de Foucaucourt, le 14 février.
Le 2 mars, le lieutenant-colonel commandant le régiment prend le commandement de la subdivision de Dompierre.
La première ligne est à peu près impraticable: les boyaux sont remplis de boue.
Le 12 mars, deux compagnies du 22° RIC et une compagnie du 14° RIT viennent coopérer à la remise en état des communications.
Le 24 avril, le 23° RIC est relevé par le 24° RIC et occupe, le 26 avril, les cantonnements de Framerville et de Rosières. Jusqu'au 12 mai, le régiment participe, de jour et de nuit, à l'aménagement du secteur de la 16° Division d'Infanterie Coloniale.
Après un séjour dans les cantonnements d' Harbonnières, de Framerville et de Proyart, le 23° RIC relève, dans le secteur de Foucaucourt - région du bois Commun, le 7° RIC le 25 mai.
Le régiment est relevé, le 3 juin, par le 265° RI, mais, dès le 4 juin, relève le 8° RIC dans la subdivision de Dompierre.
Une attaque à laquelle prendra part le 1° Groupe d'Armée Coloniale doit se produire au plus tard au début de juillet.
L'organisation offensive comporte la construction de nombreux abris de bombardement, de boyaux d'accès et d'évacuation, de parallèles de départ, de gradins de franchissement, d'observatoires et de P. G. de combat. Ces travaux sont malheureusement contrariés par un mauvais temps persistant. Les bataillons se relèvent tous les six jours. Le bataillon de réserve est cantonné à Guignes.
La préparation d'artillerie commence le 24 juin.
Relevé ce jour par le 21° RIC, le régiment va exécuter des exercices de liaison, notamment avec avion, au camp 63, près Lamotte-en-Santerre et occupe son secteur d'attaque, le 27 juin.
Le 28, le général Cadel, commandant la 3° Division d'Infanterie Coloniale, est grièvement blessé. Le général Puyperoux prend le commandement de la division.
L'attaque est déclenchée le 1° juillet.
Au cours des journées précédentes, de nombreuses patrouilles, même en plein jour, ont vérifié l'achèvement des destructions.
Le régiment a pour premier objectif les villages de Dompierre et de Becquincourt. Le deuxième objectif est la seconde position allemande, éloignée de la première d'environ 2 kilomètres et formant courtine entre les villages d'Herbecourt et d'Assevillers.
L'attaque est menée par les 1° et 2° bataillons formés en quatre vagues d'assaut.
À 9h 30, la première vague franchit les parapets et, dans un ordre parfait, s'élance sur la position ennemie. Ne subissant que de faibles pertes, cette vague, suivie, par la 2° et la 3°, occupe les premières lignes ennemies, puis s'empare du village de Dompierre, en totalité. La progression vers Becquincourt continue, les hommes sont merveilleux d'entrain, tous les mouvements d'unités sont exécutés comme à une parade. Le second village est enlevé et aussitôt organisé. L'artillerie continue à concentrer son feu sur la seconde position ennemie.
À 15 heures, le régiment, dont toutes les unités sont bien en mains de leurs chefs respectifs, reprend sa progression ; puis, sous un feu violent de mousqueterie et de mitrailleuses, il continue sa marche en bon ordre.
À 300 mètres de la position, la progression se fait par bonds ; les unités de tête parviennent à s'infiltrer, malgré le feu nourri de l'adversaire.
À 19 heures, le régiment est maître de la position.
Des barrages sont établis au nord et au sud, les régiments voisins n'étant pas parvenus sur le second objectif dans cette première journée.
Les contre-attaques pendant la nuit et la matinée du 2 juillet sont aisément repoussées. À 13h 30, l'ennemi débouchant de Flaucourt en petites colonnes à travers champ, se porte à l'attaque de nos positions. Notre feu de mousqueterie et de mitrailleuses très meurtrier n'empêche pas cependant l'ennemi de progresser au nord et au sud, il redouble d'efforts pour déborder nos barrages; la situation devient critique.
Une contre-attaque à la baïonnette sur le terre-plein est exécutée, le capitaine Defer et le lieutenant Louit, devant le danger, se sont élancés les premiers, entraînant vigoureusement leurs hommes. Le premier est blessé grièvement, le second est tué dans un corps à corps.
L'attaque est repoussée, le tir, maintenant très précis de notre artillerie, achève la déroute de l'adversaire. Nos pertes sont assez sérieuses à la suite de cette attaque.
Le 3 juillet, à 9 heures, le régiment pousse sur Flaucourt, couvert par de fortes reconnaissances, les compagnies en petites colonnes, par échelons.
Le village est organisé, 200 prisonniers sont faits.
Dans la soirée, le lieutenant-colonel Cambay ayant été blessé accidentellement par l'éclatement d'une grenade, le chef de bataillon Jouannetaud prend le commandement du régiment.
Le 4 juillet, des éléments sont poussés vers le sud-est, face à Barleux, et s'y installent en grand'garde, permettant la progression des unités en liaison au sud.
Le 5, le régiment assez éprouvé est relevé sur ses positions et va cantonner à Proyart.
Le 12 juillet, les 4°, 8° et 12° compagnies sont retirées du régiment pour la constitution du dépôt divisionnaire.
Revenu, le 13 juillet, dans les tranchées de la région de Dompierre, le régiment relève le 21° RIC dans la nuit du 16 au 17 et occupe la position en vue de la prochaine attaque.
Le 20 juillet, le 23° reçoit pour mission d'enlever les organisations défensives de l'ennemi au sud de Barleux.
L'attaque est menée par les 1° et 3° bataillons, lesquels ne possèdent plus que 3 compagnies, quoique ayant un front d'attaque très étendu.
Les première et seconde vagues franchissent la première tranchée ennemie - tranchée de la Jonction. Le bataillon sud continue sa progression, le bataillon nord est arrêté net. Des îlots de résistance se sont formés et l'ennemi commence une fusillade très nourrie sur la 3° vague qui franchit les parapets. Plusieurs mitrailleuses entrent également en action et arrêtent net la progression.
L'ennemi garnissant de nouveau vers le sud sa tranchée de 1° ligne, les deux premières vagues sont complètement isolées du régiment. Tous les agents de liaison envoyés pour recueillir des renseignements sur les unités engagées sont tués avant d'avoir pu accomplir leur mission.
À 8h 15, une violente contre-attaque précédée d'un très violent bombardement tente de nous chasser de la position.
Grâce à la bravoure des mitrailleurs de la CM 3 - lieutenant Abels, la contre-attaque est repoussée, mais non sans de très fortes pertes.
La lutte continue acharnée, à la grenade. Tous les approvisionnements trouvés sur la position sont utilisés en attendant le ravitaillement très lent par suite d'un bombardement d'une violence inouïe.
Les unités en liaison avec le régiment au nord et au sud ne pouvant avancer, il est impossible de continuer la progression devant la résistance de l'ennemi qui n'a pas souffert de notre bombardement préparatoire et dont l'artillerie contrebat très efficacement la nôtre.
Le régiment est très éprouvé. Le 3° Bataillon qui a été presque complètement anéanti est relevé dans la nuit par un bataillon du 21° RIC. Les 1° et 2° bataillons sont relevés dans la nuit du 21 au 22 juillet 1916 par le 272° RI.
Le régiment vient bivouaquer au bois Vierge, au bois Sans et au bois Signal et se reconstitue.