Coutencon

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Un jour, un poème naquit par sa plume...

Né dans la commune, il fut connu pour ses écrits ou, inspiré par Coutencon et tombé sous le charme de ses paysages ou de ses habitants, il laissa s'exprimer la muse pour écrire quelques belles lettres malheureusement devenues souvent trop peu connues ou oubliées.

Nous souhaitons vous les faire découvrir à travers cette page et vous faire apprécier ce si riche et beau passé malheureusement fort négligé et oublié...


Coutencon

coutencon

  • FrançaisCoutencon
  • Population300
    Gentilé
  • Superficie6,23 km²
  • Densité48.15 /km²
  • Latitude48° 28 '0" N°
    Longitude3° 0 '0" E°
  • Latitude48.466702°
    Longitude3.000000°
  • Coutencon16 pages


Rue Bric et Brac

⌘ La leçon de musique

◎ La leçon de musique

À mes petites amies Cladel

Voici deux petites sœurs ; l'une,
L'aînée, ainsi qu'on peut le voir,
Sait jouer Au clair de la lune;
L'autre voudrait bien le savoir.

Or, la cadette, blonde et gaie,
Depuis une heure, toute en eau,
De ses mains mignonnes essaie
D'ouvrir l'énorme piano.

" Viens, Thérèse, viens à mon aide ! "
Thérèse soulève, en tremblant,
Le pesant couvercle, qui cède.

" Dieu ! le beau clavier noir et blanc !
Vois, la musique est en ivoire ! "
Dit Lili, très émue au fond ;
Puis frappant une touche noire:
" Ces noires, quel bruit elles font !

— Silence! — Oh! méchante marraine!
— Il faut, Lili, parler moins haut,
Si vous voulez qu'on vous apprenne
La chanson de l'ami Pierrot.

— Lili sera sage, Thérèse.
— Écoute alors: Do, si, la, sol...
Cette touche, c'est un dièse,
Et puis, d'autres fois, un bémol.

Quels beaux noms! il faut les écrire.
Dièse, bémol, reprend Lili.
La musique, cela fait rire ;
La musique, c'est très joli !

Thérèse, qui veut rester grave,
De son index mieux assuré
Soigneusement parcourt l'octave:
Ré, mi, fa, sol, la, si, do, ré.

Et Lili, joyeuse, l'imite :
Do, ré, ré, mi, mi, fa, sol, la...
Mais ses petits doigts vont trop vite.
Non, Lili, ce n'est pas cela

Notre chat, de ses pattes roses,
En trottant, parfois réussit
À jouer de très belles choses :
Est-il musicien aussi ?

Puis elle rit, charmante et folle,
De voir ainsi, d'entre ses doigts,
L'essaim des notes qui s'envole
Comme un nid surpris dans,un bois.

Jamais ses mains ne seront lasses :
Lili jouera toujours, toujours !
Quand soudain deux notes très basses
Vibrent avec de grands bruits sourds ;

Et Lili se bouche une oreille :
Lili n'est brave qu'à demi ;
Lili croit que sa sœur réveille
Quelque vieux tonnerre endormi.

Le piano ne veut plus qu'on joue ;
Il se fâche... Et terriblement,
Devant Lili qui fait la moue,
L'instrument gronde un long moment.

Paul Arène - écrits entre 1856 et 1896

sisteron
Demoiselle au piano
Marguerite Gachet, fille de l'auteur - Année: 1912

vladivostok-8
Vladivostok: panorama en 1980