Concarneau est une petite et forte ville maritime, située à 5 lieues de Quimper. Sa population s'élève à 1,843 habitants. L'établissement de la marée du port est à 3 heures.
Konk fut l'ancien nom de Concarneau, dont l'origine est inconnue. En 1373, le connétable du Guesclin s'en empara et fit passer la garnison au fil de l'épée. En 1459, le vicomte de Rohan assiégea cette ville qui ne tarda pas à capituler. Le 17 janvier 1576, elle fut surprise par trente gentilshommes du pays, qui professaient la religion réformée, ligués avec les protestants de la Rochelle. Deux heures après, elle fut investie par huit mille hommes; on eût eu peine à les forcer sans Charles Le Bois, marchand de Quimper, qui poignarda dans son lit le sieur de Kerahouet, saisit les clefs qu'il avait autour des bras, et fut ouvrir les portes de la ville. Les calvinistes furent tous égorgés. La ville fut donnée au duc de Mercœur, en 1585.
Cette ville est bâtie à l'entrée d'un hâvre profond qui donne sur la baie de la Forêt, sur un îlot qui n'a que quatre cents pas de longueur sur cent vingt de large. Elle est environnée de murs épais, en pierres de taille, garnis d'un parapet saillant, avec des mâchicoulis, et flanqués de tours de distance en distance, et, à mer basse, on peut en approcher du côté de l'ouest ; on s'y rend en traversant le chenal de l'est au moyen d'un bac, souvent entraîné par les courants. Dans l'intérieur de la ville, on remarque plusieurs maisons de construction ancienne, et les ruines d'une église gothique. Le faubourg est plus considérable que la ville, et généralement mieux bâti.
Le port à cent toises de large et deux cent soixante de long ; le mouillage en est bon, mais difficile pour les navigateurs étrangers, à cause des roches de Penro, qui ne sont couvertes que de quatre à cinq pieds d'eau dans la pleine mer ; la plus élevée, qu'on appelle Roche plate, est la plus dangeureuse. Ce port peut contenir trois cents barques et quelques bâtiments de cinq à six cents tonneaux ; les grosses frégates ne pourraient mouiller qu'au-dessus de la roche de Penro.
Le commerce de Concarneau occupe environ trois cents bâtiments à la pêche de la sardine; on en prend, année commune, de douze à quinze mille barils, et jusqu'à trente mille dans les années abondantes, sans y comprendre sept à huit mille barils de sardines anchoisées. Les chasse-marées de la côte de Vannes en enlèvent une égale quantité pour les porter à Nantes, à la Rochelle, à Bordeaux ; des chevaux en transportent aussi dans l'intérieur des terres: c'est une manne inappréciable qui procure une nourriture abondante aux habitants les plus pauvres de la campagne. Dans le printemps, on fait aussi, sur celle côte, la pêche du merlan, qu'on prend la nuit à la ligne.
GUIDE PITTORESQUE DU VOYAGEUR EN FRANCE - Année 1838
Route 88 de QUIMPERLÉ à CONCARNEAU - 30km - Route de voitures
Concarneau, ville de 4745 habitants, est pittoresquement située sur un ilôt, au fond d'une anse communiquant avec la baie de la Forest et de Fouesnant. La Ville-Close, longue de 400m, ne se compose guère que d'une seule rue, qui la traverse de l'Ouest à l'Est. Elle est défendue par des remparts en granit très-épais. flanqués de créneaux et machicoulis, que le mer entoure à toutes les marées. On y pénètre par 3 portes: la principale, à l'ouest, flanquée de 2 grosses tours à créneaux et précédée d'un pont-levis. Seul pont reliant la ville à la terre ferme, il ouvre sur le faubourg Saint-Croix. Une seconde porte, à l'Est, conduit au bras de mer et au chemin de Pont-Aven. La 3° porte, au Nord, nommée la Porte aux vins, est celle devant laquelle les navires déchargent leurs vins et autres marchandises. En dehors et à l'ouest des murs, se trouve le faubourg de Sainte-Croix qui, plus considérable et plus peuplé que la Ville-Close, s'étend chaque jours davantage.
Itinéraire Général de France - année 1865