■ Les avalanches
Cervières, 28 décembre - Un groupe d'habitants de Cervières a failli périr victime de ces dangereuses avalanches que, nos montagnards redoutent tant et cependant pas encore assez comme le prouve la fréquence des accidents.
Les habitants de Cervières gravissaient avec des mulets le sentier à pic qui conduit à leurs chalets quand une énorme coulée de neige les a soudainement emportés, hommes et bètes de somme, roulant pêle-mêle, se sont trouvés au bas de la pente émergeant tous comme par miracle de la masse amoncelée.
Il n'y avait donc pas de malheur à déplorer et nos braves gens, sans autre mal que la peur, ne tardaient pas à rentrer au village.
C'est égal, ils l'ont échappé belle !
LE PETIT JOURNAL - 01 janvier 1897
■ Mort tragique d'un contrebandier
Cervières, 16 juin - Trois contrebandiers de Cervières essayaient de traverser la frontière avec un troupeau de moutons qu'ils amenaient d'Italie. Surpris par les douaniers, ils prirent la fuite. Deux d'entre eux purent échapper, mais le troisième, serré de près, se précipita dans la Corverette, qui, grossie par la fonte des neiges, coule en ce moment à pleins bords.
Malgré les efforts du douanier qui lui tendait son bâton ferré, le contrebandier a été emporté par le torrent. Horriblement mutilé, son cadavre n'a été retrouvé que le lendemain.
Ce malheureux était père de six enfants.
LA CROIX - 18 juin 1887
La presse du passé est passionnante !
Regorgeant d'anecdotes ou de faits-divers, parfois croustillante, souvent sordide, parfois amusante, elle nous permet de ressentir la manière de pensée de nos aïeux, de ceux qui ont vécu en cette commune, en ce territoire, de ceux qui l'ont fait vivre et que nous visitons.
La presse passée redonne vie aux simples citoyens, à ces gens qui n'auront jamais nom en livres d'histoire.
Il est plaisant d'y voir l'évolution des importances: en 1900, le commissaire fait une enquête pour un vol de jambon.
La violence est importante: violences ménagères ou non sont courantes, violences villageoises, banditisme ou non aussi ; les comptes se règlent à coups de poings, de bâtons ou autres armes.
Les cuites sont monnaie courante et pas exclusives de certaines régions: nombre de nos aïeux - ayant sans doute très soif, picolent sec !
Un prix spécial devrait être décerné à certains journalistes de cette presse ancienne: les coupures concernant les cuites et amendes en découlant sont parfois d'un humour extraordinaire.
Nous ne pouvons que vous conseiller de lire et acheter la Presse: vous la ferez vivre et imprimerez l'Histoire !