■ Décès au Pardon de Camaret
Camaret-sur-Mer, 22 août - La presqu'île de Callot, dépendant de la commune de Carantec et peuplée d'une centaine d'habitants, possède le plus ancien pèlerinage de Bretagne. C'est une chapelle élevée à la Sainte Vierge en actions de grâces d'une victoire remportée, au commencement du VI° siècle, sur une armée de Danois qui voulait envahir le pays.
La fête se célèbre le dimanche qui suit l'Assomption.
Or, dimanche dernier, les pèlerins Léonais, Cornouaillais et Trégorrois étaient venus en foule, les uns par terre, les autres par mer, honorer leur patronne ; la foule, agenouillée, débordait aux alentours de la chapelle trop étroite ; l'après-midi, à marée haute, Callot était redevenue une île, et les vêpres furent chantées à l'église paroissiale, puis suivies d'une belle procession.
Tous cependant n'avaient pas été attirés par la dévotion. La jeunesse des environs était accourue nombreuse pour prendre part aux divertissements profanes dont les fêtes patronales sont, avec l'affaiblissement de la Foi, devenues l'occasion.
Une jeune fille d'une paroisse voisine avait dansé toute l'après-midi et s'en retournait chez elle, vers sept heures, quand, à peine sortie du bourg, elle tomba foudroyée par la rupture d'un anévrisme. La malheureuse enfant était venue chercher le plaisir, et c'était la mort qui lui avait répondu, ne lui laissant pas une minute pour se préparer à paraître devant Dieu.
Soyons prêts, et n'abusons pas des grâces de Dieu.
LA CROIX - 24 août 1890
La presse du passé est passionnante !
Regorgeant d'anecdotes ou de faits-divers, parfois croustillante, souvent sordide, parfois amusante, elle nous permet de ressentir la manière de pensée de nos aïeux, de ceux qui ont vécu en cette commune, en ce territoire, de ceux qui l'ont fait vivre et que nous visitons.
La presse passée redonne vie aux simples citoyens, à ces gens qui n'auront jamais nom en livres d'histoire.
Il est plaisant d'y voir l'évolution des importances: en 1900, le commissaire fait une enquête pour un vol de jambon.
La violence est importante: violences ménagères ou non sont courantes, violences villageoises, banditisme ou non aussi ; les comptes se règlent à coups de poings, de bâtons ou autres armes.
Les cuites sont monnaie courante et pas exclusives de certaines régions: nombre de nos aïeux - ayant sans doute très soif, picolent sec !
Un prix spécial devrait être décerné à certains journalistes de cette presse ancienne: les coupures concernant les cuites et amendes en découlant sont parfois d'un humour extraordinaire.
Nous ne pouvons que vous conseiller de lire et acheter la Presse: vous la ferez vivre et imprimerez l'Histoire !