Si je vous ai raconté ce petit fait divers, assez banal en somme, c'est qu'il va remettre sur le tapis une,question assez intéressante, à l'heure où il s'agit de faire des économies et d'endiguer le flot du fonctionnarisme.
Cette question est celle de la suppression des petites prisons. Quelque temps avant la guerre, j'eus l'occasion de causer avec un inspecteur des services pénitentiaires. Ce distingué fonctionnaire m'affirma que, sur les 350 prisons d'arrondissement que nous possédons, une bonne moitié ne servent à rien.
- Lors de ma dernière inspection, me dit-il, j'ai constaté que plus de 180 d'entre elles avaient moins de dix détenus, et que 238 en avaient moins de vingt. Dans certaines villes, on n'avait pas vu le moindre détenu depuis plusieurs mois...
Or, qu'il y ait des prisonniers ou qu'il n'y en ait pas, il y a toujours du personnel. Si la prison est vide, ce personnel est inutile ; si elle est habitée, il est souvent insuffisant, comme dans le cas de Briançon. Ne serait-il pas plus sage de supprimer toutes ces petites prisons et de les remplacer par de grandes maisons d'arrêt départementales où les prisonniers coûteraient moins cher à nourrir et à garder et seraient infiniment mieux surveillés ?
Mon inspecteur estimait qu'on économiserait ainsi un bon million ; ce n'est pas gros, par le temps qui court, mais, enfin, c'est toujours ça...
Jean Lecoq, journaliste
LE PETIT JOURNAL - 25 juillet 1919
■ Les avalanches
Briançon - On écrit de Briançon, Hautes-Alpes, que les avalanches continuent à tomber dans la vallée du Queyras et dans le Briançonnais.
À Briançon, un enfant a été renversé par la neige glissant d'un toit. Il a reçu de graves lésions.
La devanture d'un bijoutier, bien qu'elle fût préservée par les planches, a été enfoncée et les bijoux ont disparu sous un monceau de neige et de glace. On estime la perte à 2,000 francs.
LE PETIT JOURNAL - 11 mars 1885
■ Drame au Fontanil
Briançon, 27 février - Dans la soirée d'hier jeudi, deux pauvres femmes, la mère et la fille, habitant le village de Fontanil, près de Briançon, ont été trouvées asphyxiées dans le taudis où elles vivaient misérablement. Leurs voisins, ne les voyant plus vaquer à leurs occupations habituelles, ont pénétré chez elles et ont découvert les cadavres gisant côte à côte dans la pièce enfumée. On croit à un accident et non à un suicide.
LE PETIT JOURNAL - 28 février 1891
■ Déserteurs
Briançon, 20 août - Il ne se passe guère de jour sans qu'on voie arriver de nouveaux déserteurs de l'armée italienne. Après les formalités d'usage, les uns sont incorporés dans la légion étrangère, les autres se dirigent sur Grenoble, Marseille, etc.
Tous se plaignent du manque de nourriture et de la dureté des chefs.
LA CROIX - 27 août 1897
La presse du passé est passionnante !
Regorgeant d'anecdotes ou de faits-divers, parfois croustillante, souvent sordide, parfois amusante, elle nous permet de ressentir la manière de pensée de nos aïeux, de ceux qui ont vécu en cette commune, en ce territoire, de ceux qui l'ont fait vivre et que nous visitons.
La presse passée redonne vie aux simples citoyens, à ces gens qui n'auront jamais nom en livres d'histoire.
Il est plaisant d'y voir l'évolution des importances: en 1900, le commissaire fait une enquête pour un vol de jambon.
La violence est importante: violences ménagères ou non sont courantes, violences villageoises, banditisme ou non aussi ; les comptes se règlent à coups de poings, de bâtons ou autres armes.
Les cuites sont monnaie courante et pas exclusives de certaines régions: nombre de nos aïeux - ayant sans doute très soif, picolent sec !
Un prix spécial devrait être décerné à certains journalistes de cette presse ancienne: les coupures concernant les cuites et amendes en découlant sont parfois d'un humour extraordinaire.
Nous ne pouvons que vous conseiller de lire et acheter la Presse: vous la ferez vivre et imprimerez l'Histoire !