■ Échos et Nouvelles
D'une lettre de Taine récemment publiée, nous détachons les lignes suivantes:
" Pour vous faire sourire un instant, voici une anecdote qu'Halévy me contait à déjeuner. Vous savez que Renan en juillet 1870, est allé au cap nord avec Napoléon III. Il a trouvé sur le navire, Mlle L..., jeune actrice que le souverain honorait de ses bontées. Tous dinaient ensemble. Au bout de quelques jours, Mlle L... prit le prince à part et lui déclara que sa conscience était troublée, que c'était mal de la faire diner avec un renégat et un impie. Celà m'a paru sublime."
Taine paraît surpris. Ignorait-il donc que l'Eglise ne dédaigna jamais d'aussi frivoles auxilliaires que l'amie du prince Napoléon ? On compte, au service de sa cause, les plus belles pécherêsses de tous les temps.
'LA DEMOCRATIE DU MORBIHAN', 08 juin 1905
La presse du passé est passionnante !
Regorgeant d'anecdotes ou de faits-divers, parfois croustillante, souvent sordide, parfois amusante, elle nous permet de ressentir la manière de pensée de nos aïeux, de ceux qui ont vécu en cette commune, en ce territoire, de ceux qui l'ont fait vivre et que nous visitons.
La presse passée redonne vie aux simples citoyens, à ces gens qui n'auront jamais nom en livres d'histoire.
Il est plaisant d'y voir l'évolution des importances: en 1900, le commissaire fait une enquête pour un vol de jambon.
La violence est importante: violences ménagères ou non sont courantes, violences villageoises, banditisme ou non aussi ; les comptes se règlent à coups de poings, de bâtons ou autres armes.
Les cuites sont monnaie courante et pas exclusives de certaines régions: nombre de nos aïeux - ayant sans doute très soif, picolent sec !
Un prix spécial devrait être décerné à certains journalistes de cette presse ancienne: les coupures concernant les cuites et amendes en découlant sont parfois d'un humour extraordinaire.
Nous ne pouvons que vous conseiller de lire et acheter la Presse: vous la ferez vivre et imprimerez l'Histoire !