■ Jeu stupide
Bourg-en-Bresse, 28 juillet - Un enfant de dix à onze ans fils d'un gendarme de la brigade à cheval de Bourg, avait disparu du domicile de ses parents depuis dimanche.
Quand on ne le vit pas rentrer, dans la soirée, on crut qu'il avait été se baigner et on pensa qu'un accident lui était arrivé.
Des recherches furent faites sur le bord des rivières et hier encore, toute la journée, la gendarmerie fut sur pied et fit enfin les plus minutieuses perquisitions.
Ce matin seulement, vers sept heures, on découvrit cet enfant dans le grenier de la caserne. Ce petit malheureux s'était pendu, et depuis longtemps avait cessé de vivre.
On a peine à croire qu'un enfant de cet âge ait pu concevoir la pensée d'un suicide ; aussi croit-on plutôt à un incident.
Cet enfant n'aurait-il pu vouloir jouer au pendu et être victime d'une étourderie ?
C'est la version que nous croyons la plus acceptable.
LA LANTERNE - 31 juillet 1877
La presse du passé est passionnante !
Regorgeant d'anecdotes ou de faits-divers, parfois croustillante, souvent sordide, parfois amusante, elle nous permet de ressentir la manière de pensée de nos aïeux, de ceux qui ont vécu en cette commune, en ce territoire, de ceux qui l'ont fait vivre et que nous visitons.
La presse passée redonne vie aux simples citoyens, à ces gens qui n'auront jamais nom en livres d'histoire.
Il est plaisant d'y voir l'évolution des importances: en 1900, le commissaire fait une enquête pour un vol de jambon.
La violence est importante: violences ménagères ou non sont courantes, violences villageoises, banditisme ou non aussi ; les comptes se règlent à coups de poings, de bâtons ou autres armes.
Les cuites sont monnaie courante et pas exclusives de certaines régions: nombre de nos aïeux - ayant sans doute très soif, picolent sec !
Un prix spécial devrait être décerné à certains journalistes de cette presse ancienne: les coupures concernant les cuites et amendes en découlant sont parfois d'un humour extraordinaire.
Nous ne pouvons que vous conseiller de lire et acheter la Presse: vous la ferez vivre et imprimerez l'Histoire !