■ Le Satyre de Bièvres
Bièvres, 27 mars - Un attentat particulièrement odieux, a été commis, hier, dans la petite et charmante commune de Bièvres (Seine-et-Oise), à la ferme de l'Abbaye-aux-Bois.
Les époux Néault journaliers, travaillaient à la ferme pendant que près de là s’amusaient leurs enfants : la petite Anna, âgée de sept ans, et son frère Charles, de trois ans plus jeune. Vers neuf heures du matin, un chemineau, qui passait sur la route, près des enfants, s’arrêta, et, les voyant seuls, emporta dans ses bras la fillette, qu'il jeta cent mètres plus loin contre une meule de paille, pour se livrer sur elle a d’odieuses violences.
Les parents des enfants et d'autres ouvriers de la ferme accoururent aux cris de l'enfant et s'emparèrent de l'immonde personnage, qui fut remis, entre les mains des gendarmes. C'est un nommé François Girand âgé de cinquante-deux ans, vagabond incorrigible.
L'ACTION FRANÇAISE - 29 mars 1908
La presse du passé est passionnante !
Regorgeant d'anecdotes ou de faits-divers, parfois croustillante, souvent sordide, parfois amusante, elle nous permet de ressentir la manière de pensée de nos aïeux, de ceux qui ont vécu en cette commune, en ce territoire, de ceux qui l'ont fait vivre et que nous visitons.
La presse passée redonne vie aux simples citoyens, à ces gens qui n'auront jamais nom en livres d'histoire.
Il est plaisant d'y voir l'évolution des importances: en 1900, le commissaire fait une enquête pour un vol de jambon.
La violence est importante: violences ménagères ou non sont courantes, violences villageoises, banditisme ou non aussi ; les comptes se règlent à coups de poings, de bâtons ou autres armes.
Les cuites sont monnaie courante et pas exclusives de certaines régions: nombre de nos aïeux - ayant sans doute très soif, picolent sec !
Un prix spécial devrait être décerné à certains journalistes de cette presse ancienne: les coupures concernant les cuites et amendes en découlant sont parfois d'un humour extraordinaire.
Nous ne pouvons que vous conseiller de lire et acheter la Presse: vous la ferez vivre et imprimerez l'Histoire !