■ La prochaine guerre
Le Courrier de Rosen, qui sert souvent d'organe à l'état-major général allemand, publie une étude qui doit donner à réfléchir aux exploiteurs du patriotisme:
Le jour où la guerre sera déclarée entre la France et l'Allemagne, que se passera-t-il ?
D'abord il s'agira de la mobilisation générale d'après une nouvelle méthode que l'état-major général allemand a dernièrement adoptée. Du côté de l'Allemagne, la mobilisation générale demandera bien moins de temps. En moins de 7 jours, un peu plus de 1,400,000 hommes seront concentrés à la frontière aux points fixés par l'état-major général. Les wagons sont prêts; les approvisionnements de charbon des voies ferrées sont assurés depuis longtemps. Quatre ou cinq jours après, environ 800,000 hommes formeront la seconde ligne. Restera enfin le Landsturm avec environ 1,100,000 hommes, au premier appel.
Tous ces hommes sont parfaitement exercés et armés de fusils à répétition. L'artillerie et la cavalerie ont tout ce qu'il faut pour entrer en campagne.
On peut donc s'imaginer ce que sera la prochaine guerre: Elle sera épouvantable et sans merci. Il est fort possible que les vainqueurs soient aussi épuisés et anéantis que les vaincus. Certainement la guerre franco-allemande de 1870 n'aura été qu'un jeu d'enfant auprès de cette guerre dont on nous parle tous les jours; mais il faudrait être fou pour la désirer.
Nous ne pensons pas qu'en Allemagne même, il n'y ait un seul esprit sérieux qui ne souhaite ardemment une longue paix, parce que la prochaine guerre, fut-elle victorieuse pour l'Allemagne, fera plus de veuves et d'orphelins que n'en n'ont faites toutes les guerres de l'Europe depuis cent ans.
LE NOUVELLISTE DU MORBIHAN, 12 janvier 1890
■ Chute d'un toit
Belz, 25 mai - Le sieur Le Strat, couvreur à Belz, est tombé d'un toit qu'il réparait. Dans sa chute, cet ouvrier s'est fait de graves blessures. Il a reçu les soins du docteur Le Franc de Carnac.
L'ARVOR - 4 novembre 1898
■ Noyade à Belz
Belz, 15 juillet - Le 12 juillet, le nommé Nabat, françois-Marie, âgé de 23 ans, meunier, à Belz, qui se baignait en compagnie des nommés Belz et Baron, dans la rivière d'Étel s'est noyé.
Aucun des jeunes hommes ne savait nager et Nabat étant tombé dans le chenal n'a pu en être retiré que deux heures après l'accident.
Le cadavre a été transporté au domicile de ses parents.
L'ARVOR - 18 juillet 1896
■ Les voleurs de poules
Belz, 8 août - L'affaire François Dréan et de la femme Grouhel de Saint-Cado, inculpés pour de nombreux vols de poules, de coqs et de pintades au préjudice de divers cultivateurs de Belz est renvoyée à huitaine pour audition de témoins.
Une fois en possession des poules, coqs et pintades, Dréan et la femme Grouhel leur tordaient le cou, les mettaient à la broche et faisaient bombance.
À noter qu'au cours de leurs excursions nocturnes, ils avaient écrasé un mouton dans l'étable de monsieur Le Gras.
L'ARVOR - 11 août 1896
La presse du passé est passionnante !
Regorgeant d'anecdotes ou de faits-divers, parfois croustillante, souvent sordide, parfois amusante, elle nous permet de ressentir la manière de pensée de nos aïeux, de ceux qui ont vécu en cette commune, en ce territoire, de ceux qui l'ont fait vivre et que nous visitons.
La presse passée redonne vie aux simples citoyens, à ces gens qui n'auront jamais nom en livres d'histoire.
Il est plaisant d'y voir l'évolution des importances: en 1900, le commissaire fait une enquête pour un vol de jambon.
La violence est importante: violences ménagères ou non sont courantes, violences villageoises, banditisme ou non aussi ; les comptes se règlent à coups de poings, de bâtons ou autres armes.
Les cuites sont monnaie courante et pas exclusives de certaines régions: nombre de nos aïeux - ayant sans doute très soif, picolent sec !
Un prix spécial devrait être décerné à certains journalistes de cette presse ancienne: les coupures concernant les cuites et amendes en découlant sont parfois d'un humour extraordinaire.
Nous ne pouvons que vous conseiller de lire et acheter la Presse: vous la ferez vivre et imprimerez l'Histoire !