Étrange affaire dans l'église d'Augan
Augan, 15 janvier - la semaine dernière, un enfant de onze ans se tint caché dans l'église d'Augan après l'angélus du soir. Le petit gamin s'était muni d'un pot dans lequel il avait recueilli des ordures, quelque chose qui sent, et, pendant les heures de la soirée, il en avait rajouté de ses faits ; puis, par lui, la potée fut placée dans la chaire à prêcher. C'était le samedi soir. Il voulait, a-t-il avoué, faire un vilain tour à M. le recteur. L'enfant, pour ne pas trop s'ennuyer, avait allumé une bougie en attendant l'ouverture des portes de l'église. Mais, la lumière fut vue par un des voisins de l'église qui en prévint le sacristain. tous deux, croyant aux voleurs allèrent immédiatement s'assurer que les portes de l'église étaient bien fermées. Alors, le jeune garçon comprenant qu'il va être découvert, déposa ses sabots puis s'échappa par un des ventilateurs des fenêtres des bas côtés. Sorti dans la rue à une vitesse élevée, il ferma la croisée, laissant ses sabots à l'intérieur. On ne savait qui était ce voleur.
Ce n'est que le lundi que le petit chenapan est venu se dénoncer aux gendarmes. Pour prouver qu'il n'avait pas besoin d'attendre l'ouverture des portes de l'église pour s'échapper, il renouvella l'opération gymnastique devant le curé et les gendarmes. C'est le sacristain qui a découvert le pot aux senteurs dans la chaire avant les offices du dimanche.
Cet acte inqualifiable aurait demandé châtiment exemplaire ; Monsieur le Procureur et Monsieur le Curé se sont contentés de peu.
L'ARVOR - 22 janvier 1899
L'imprudent perd une main
Augan, 18 août - Le 16 août, Jean Gourny, 22 ans, du Bois-du-Loup en Augan, emporta chez lui pour le dévisser, un obus trouvé au camp de Coëtquidan. Tout à coup, l'obus éclata, arrachant presque complètement une des mains du jeune homme imprudent.
L'amputation a été jugée nécessaire.
L'ARVOR - 27 août 1899
La presse du passé est passionnante !
Regorgeant d'anecdotes ou de faits-divers, parfois croustillante, souvent sordide, parfois amusante, elle nous permet de ressentir la manière de pensée de nos aïeux, de ceux qui ont vécu en cette commune, en ce territoire, de ceux qui l'ont fait vivre et que nous visitons.
La presse passée redonne vie aux simples citoyens, à ces gens qui n'auront jamais nom en livres d'histoire.
Il est plaisant d'y voir l'évolution des importances: en 1900, le commissaire fait une enquête pour un vol de jambon.
La violence est importante: violences ménagères ou non sont courantes, violences villageoises, banditisme ou non aussi ; les comptes se règlent à coups de poings, de bâtons ou autres armes.
Les cuites sont monnaie courante et pas exclusives de certaines régions: nombre de nos aïeux - ayant sans doute très soif, picolent sec !
Un prix spécial devrait être décerné à certains journalistes de cette presse ancienne: les coupures concernant les cuites et amendes en découlant sont parfois d'un humour extraordinaire.
Nous ne pouvons que vous conseiller de lire et acheter la Presse: vous la ferez vivre et imprimerez l'Histoire !