Nous sommes en l'an de Grâce 1774, le cinq du mois de juin, François-Alexandre, fils de François et de Catherine Hervieux, né ce même jour, est baptisé en l'église d'Acon. Le nouveau né, fils d'un commis de ferme à l'avenir agricole tout tracé en cette année 1774 deviendra général; mais personne ne le sait encore.
À 20 ans, il répond à l'appel de la Convention et s'engage chez les Volontaires Nationaux des Deux-Sèvres, 2° bataillon, comme simple soldat; ses qualités militaires inexistantes ne pouvant lui permettre de prétendre à plus. Nous sommes le 19 février 1794. Les Volontaires Nationaux des Deux-Sèvres étant intégrés dans l'Armée de Sambre et Meuse, les volontaires des Deux-Sèvres se trouvent sous les ordres du général JOURDAN. Son bataillon est engagé à Fleurus; c'est le baptême du feu du jeune homme. C'est aussi bataille où il se distingue lors de la traversée de la Roër avec trois cents autres grenadiers; Roër qu'ils traversent sous le feu ennemi pour enlever une batterie et faire plus de 200 prisonniers du même coup. Nous étions le 26 juin 1794.
1795, bataille de Neumarck, bataille de Wurtzburg qui le voient grenadier soutenant l'arrière-garde et devenir grenadier en titre le 22 novembre de cette année. Son régiment est alors sous les ordres de Bernadotte.
1796 voit son régiment, le 88° régiment de ligne, muté auprès du général Bonaparte qui est en ligne sur la Tagliamento, en Italie, région de Venise. Sous les ordres du général Maison, les grenadiers traversent le fleuve dans des conditions périlleuses et chassent les Autrichiens de la rive concernée. Il arrive en Égypte avec son régiment, division Desaix, et est nommé caporal le 2 avril 1798.
La campagne d'Égypte le voit nommé sergent le lendemain de la Bataille des Pyramides. À la tête de 15 grenadiers, il s'empare de la tente de Mourad Bey, chef des Mameluks; Mourad Bey devant s'enfuir devant ces hommes. Engagé à Héliopolis, il se retrouve aussi engagé lors de la Bataille d'Aboukir et est blessé à l'avant-bras le 21 mars 1801. Le 29 avril, il est nommé sous-lieutenant. Il recevra l'épaulette après cette campagne, soit sept ans de service, sept campagnes meurtrières, dix batailles, quatre sièges et deux blessures. Rentré en France, ses états de service, son courage et ses qualités le voient sur les premières listes de nominés à la Légion d'Honneur qui vient d'être établie. Le 14 juin 1804, il voit cette nouvelle décoration épinglée à sa redingote au camp de Boulogne, des mains de Napoléon lui même.
Il est engagé lors de la Bataille d'Ulm le 20 octobre 1908. Son courage le verra cité dans le Bulletin de Victoire d'Austerlitz le 2 décembre de cette même année. Nommé adjudant-major, il est engagé lors de la campagne de 1805, notamment à Saalfeld et Iéna. Arrivé à Varsovie, il y est nommé capitaine par Napoléon; nous sommes le 21 décembre 1806. Il est blessé quelques jours plus tard au bras lors d'un opération contre l'armée russe. Mutation du régiment en Espagne.
Le 88° Régiment de Ligne est engagé lors du siège de Saragosse, puis occupe Oviédo. Il est nommé capitaine de bataillon le 10 octobre 1808 pour, le 29 mai 1809, changer de régiment et passer aux Chasseurs à pied de la Garde Impériale. Il est en poste à Paris. Mutation au 1° Régiment de Chasseurs les 17 février 1811.
Par lettres patentes, Napoléon fait Hurel Chevalier d'Empire le 29 janvier 1811, puis Baron d'Empire le 28 novembre 1813. Muté au 6° Régiment ed Voltigeurs avec le grade de Chef de bataillon, il est de la Campagne de Russie et se distingue à la Bataille de la Moskova; rare bataille revendiquée comme victoire par les deux camps. Il est nommé officier de la Légion d'Honneur les 16 mars 1813.
Survivant à la Retraite de Russie, le Général Baron François-Alexandre Hurel se retrouve engagé dans les campagnes de Prusse et de Saxe comme commandant du 2° Bataillon du 2° Régiment de Chasseurs à Pied de la Vieille Garde. Après ses combats de Dresde, nommé colonel major au 3° Régiment de Voltigeurs, il combat aux batailles de Leipzig, Hanau et Francfort; bataille de Frankfort qui le verra blessé à la jambe; nous sommes alors le 30 octobre 1813. Hospitalisé, il apprend la chute de l'Empire à l'hôpital.
Fidèle à son Empereur, il reprend du service au retour de l'Île d'Elbe à la tête de son 3° Régiment de Voltigeurs de la Garde imépriale. Engagé lors des combats de Ligny, il termine sa carrière avec la bataille de Waterloo.
La Restauration le voyant démobilisé, il se retire dans ce village d'Acon qui l'a vu naitre pour y mener paisible vie. Célibataire, il revient néanmoins à Paris pour se marier avec une demoiselle Gabrielle Louise Bathilde de Montgaillard, de vingt ans sa cadette. Elle décèdera sans enfants le 8 janvier 1822 à Perpignan.
1819 voit François-Alexandre Hurel rappelé au service par Louis XVIII et se voit nommé commandant de la 2° Légion Départementale de la Seine. En 1820, il est muté à Perpignan, au 6° Régiment d'Infanterie Légère. Il participera à la campagne de Catalogne. Le 23 juillet 1823, ses actes le feront nommer Maréchal de Camp, grade équivalent à celui de Général de Brigade actuellement.
Cette expédition militaire terminée, François-Alexandre Hurel est muté et occupe le poste d'Inspecteur Général de l'Infanterie jusqu'en 1830, date à laquelle, le 21 février, il est muté au commandement de la 2° brigade, 3° division de l'Armée d'Afrique. Le Royaume de France s'engageant militairement en Algérie, il commande devant Fort-l'Empereur et est le premier officier à y pénétrer. Cette expédition algérienne le voit nommé Grand-Officier de la Légion d'Honneur.
De retour d'Algérie, François-Alexandre Hurel est muté dans le nord et prend part à la libération de la Belgique qui devient indépendante. Il se voit ainsi mis à disposition de Léopold I°, Roi des Belges; tout comme 10 autres officiers français. L'Armée Belge, alors en pleine construction, compte ainsi plusieurs autres officiers d'origine étrangère sont des allemands, anglais, polonais.
Anvers capitulant, François-Alexandre Hurel est nommé général de division dans son armée par le Roi des Belges. Chargé de l'instruction de l'armée belge, il est rapidement promu chef de l'état-major en 1834; il semblerait que Léopold I° et son gouvernement i songe à en faire leur Ministre de la Guerre. Reconnaissant les qualités de son envoyé en Belgique, Louis-Philippe, Ro ides Français, nommera Hurel au grade de lieutenent-général le 31 décembre 1835. De son bord, Léopold 1° Roi des Belges, le nommera officier de l'ordre de Léopold et de la Croix de Fer. Il lui décernera la Plaque de Grand-Croix le 22 avril 1841.
À 67 ans, François-Alexandre Hurel est définitivement libéré du service et retourne à la vie civile. Il termine ses jours à Paris, au 4 rue Favart, dans le second arrondissement et y meurt le 6 mai 1847, emporté des suites d'une courte maladie comme le signale les journaux de l'époque.
François-Alexandre Hurel est enterré au cimetière de Montmartre, à Paris. Sur sa tombe, un simple marbre et une sobre épitaphe: LIEUTENANT GÉNERAL - BARON HUREL - (FRANÇOIS ALEXANDRE) - NÉ À ACON (EURE) LE 3 JUIN 1774 - DÉCÉDÉ À PARIS LE 6 MAI 1847 DÉCORÉ DES MAINS DE L'EMPEREUR AU CAMP DE BOULOGNE..